Economie

Embauche des travailleurs étrangers - Textile: des changements qui ne font pas l’unanimité

Une série d’amendements a récemment été annoncée dans le secteur textile concernant l’embauche des travailleurs étrangers. Si, pour certains, ces mesures vont booster l’industrie et pallier le manque de main-d’œuvre, pour d’autres elles n’étaient pas prioritaires. De nombreuses mesures relatives à l’embauche de travailleurs étrangers ont été annoncées par le Conseil des ministres le vendredi 4 mars. Mais elles sont loin de faire l’unanimité, tant du côté des syndicats que des patrons. Parmi les mesures annoncées: pour chaque travailleur étranger recruté, un Mauricien devra être embauché. Reaz Chuttoo, porte-parole de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), dit être conscient de la nécessité pour le secteur textile d’employer des travailleurs étrangers. « Mais la priorité est de revoir les salaires d’abord. Si les salaires deviennent attrayants, les Mauriciens seront disposés à travailler dans ce secteur, ce qui va réduire le taux de chômage qui est actuellement de 8 % », estime-t-il. Pour lui, il faut embaucher au moins deux Mauriciens pour chaque travailleur étranger recruté. Le porte-parole de la CTSP est catégorique : « Ces mesures reflètent une complicité entre les compagnies privées et les décideurs politiques, ce qui n’est pas dans l’intérêt des Mauriciens. » Pour sa part, Kendall Tang, directeur de RT Knits, estime que le recrutement des travailleurs étrangers dépend de la situation de l’entreprise. « Si une entreprise est en phase de développement et souhaite renforcer la main-d’œuvre, limiter le nombre ne serait pas favorable », soutient-il.

Contrat de travail étendu à 8 ans

Autre mesure phare annoncée : la durée du contrat de travail pour les étrangers est désormais étendue à huit ans. Pour le syndicaliste Reaz Chuttoo, c’est une durée trop longue. « Ce sont les patrons de grandes entreprises manufacturières qui ont poussé le gouvernement à prendre cette décision », dit-il. Pour Kendall Tang, un contrat de huit ans est raisonnable. « Mais que fait-on si l’employé est incompétent et n’arrive pas à s’adapter ? Il faut s’interroger sur la mise en pratique de cette mesure », souligne-t-il. Par ailleurs, un permis temporaire de trois mois sera accordé en attendant que les procédures administratives soient finalisées.
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