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Elles ont succombé à la Covid-19 après avoir accouché : ces bébés qui grandiront sans une maman

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Ces enfants ont trois choses en commun. Ils sont nés prématurément, leurs mères respectives ont été emportées par la Covid-19 et ils grandiront avec leur père et leurs grands-parents. 


Kaleem Rujub, époux de Nellah Mooken : « Je pense à elle tous les jours »

Kaleem en compagnie de sa défunte épouse, Nellah.
Kaleem en compagnie de sa défunte épouse, Nellah.

Kaleem Rujub a perdu son épouse, Nellah Mooken, le lundi 22 novembre. Elle venait d’accoucher. Avec la petite Beebee Nayirah Jawsar, âgée d’un mois et deux jours, il vit actuellement chez ses parents à Bon-Accueil. « Mais je ne pense pas rester chez eux encore longtemps. Je vais chercher un emploi stable pour pouvoir contracter un emprunt bancaire dans le but de construire ma maison sur un lopin de terre non loin d’ici », confie-t-il.

Kaleem nourrit de grandes ambitions pour sa fille. « Nellah et moi voulions qu’elle fasse des études universitaires pour qu’elle devienne une personne respectable et respectée dans la société. Je ferai de mon mieux pour réaliser ce rêve », assure-t-il. 

Le jeune veuf de 31 ans est souvent rattrapé par le souvenir de son épouse. Le couple se connaissait depuis deux ans et s’était marié il y a un an. « Elle me manque énormément. Je pense à elle tous les jours. J’arrive difficilement à faire mon deuil ». Il se console en réalisant qu’elle lui a donné une fille qui lui ressemble trait pour trait. Sa fille, dit-il, est désormais sa « seule raison de vivre ». Kaleem songe certes à refaire sa vie, mais pas dans l’immédiat. « Je vais me consacrer corps et âme à ma petite qui a tant besoin de moi. »

C’est à l’hôpital ENT de Vacoas que la maman a rendu l’âme. Positive à la Covid-19, elle avait été obligée d’accoucher d’urgence par césarienne, le 11 novembre, à l’hôpital Victoria de Candos. La petite a ainsi vu le jour prématurément. 


Parweza, mère de Suhaylah
Parweza, la mère de Suhaylah, décédée, tenant le petit Adyan dans ses bras.

Parweza, mère de Suhaylah : « Nous ferons de notre mieux pour élever l’enfant »

Adyan, le fils de Suhaylah, décédée le 19 novembre des suites d’une pneumonie sévère liée à la Covid-19, grandira avec son père Naudeer, âgé de 25 ans, et ses grands-parents. « Ma belle-mère, ma mère, ma sœur et la mère de ma belle-mère m’aident beaucoup. Mais ce n’est pas facile. Mon épouse n’est plus là », confie Naudeer, qui est policier. 

« En tant que grands-parents, nous ferons de notre mieux pour élever l’enfant. Mais une mère reste une mère. Elle peut passer des heures à surveiller son enfant sans jamais se fatiguer. Ce n’est pas simple de la remplacer », fait ressortir Parweza. Naudeer explique que ses congés lui permettent de passer du temps avec son fils. Mais il reprendra le chemin du travail dans les jours à venir. « Ce sera difficile, je vais devoir me débrouiller », dit-il. 

Suhaylah n’avait que 20 ans lorsqu’elle est décédée sur son lit d’hôpital. Elle avait été testée positive début novembre à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo de Port-Louis. Elle a accouché par césarienne en urgence. Dès le lendemain, elle a dû être placée sous respiration artificielle. Elle y est restée jusqu’à sa mort.


Rishi-Shakti Bahadoor, époux de Minakshi : « Toute ma vie sera dédiée à ma fille »

La petite se prénomme Menakshee Ritasha, en hommage à sa mère Minakshi Natasha, décédée subitement le dimanche 5 décembre à l’hôpital ENT de Vacoas. Le père de l’enfant, Rishi-Shakti Bahadoor, 39 ans, se dit prêt à sacrifier sa vie et son travail pour se consacrer à sa fille.

Rishi-Shakti Bahadoor et sa femme ont attendu 11 ans avant de pouvoir être parents.
Rishi-Shakti Bahadoor et sa femme ont attendu 11 ans avant de pouvoir être parents.

L’arrivée du bébé était prévue vers le 13 décembre. Mais la mère a dû accoucher d’urgence par césarienne le dimanche 28 novembre car elle était positive à la Covid-19. L’enfant, qui se porte très bien selon les membres de la famille, est encore hospitalisé. Le père, employé d’une entreprise privée, est en train de finaliser la préparation de la chambre du bébé. Sa fille, dit-il, « grandira avec tout le monde ». Sa grand-mère, sa tante, toute la famille collaborera pour élever la petite.

« En tant que père, je ferai tout pour qu’elle reste proche de sa mère, que ce soit grâce à des photos ou des anecdotes que je lui raconterai », explique Rishi-Shakti. À son nouveau, il compte opérer un changement drastique dans son mode de vie. « Je vais mieux gérer mon temps et opter pour le télétravail. Toute ma vie sera dédiée à mon enfant. Je suis un battant et un fonceur. La mère de la petite me donnera du courage. Je le sais. Je le sens », dit-il.

Rishi-Shakti veut un bel avenir pour sa fille. « Mon plus grand rêve est qu’elle soit studieuse à l’école, dévouée et brave comme sa défunte mère. Je me ferai un devoir de lui inculquer toutes les valeurs de sa mère. » Priya, la sœur aînée de Minakshi, envisage également de bien s’occuper de sa nièce. « Avant de mourir, ma sœur m’avait fait promettre de prendre soin de sa fille. J’honorerai ma promesse. »


Deepak Aubeeluck, père de Diksha : « Le petit grandira avec son père et ses grands-parents »

Deepak Aubeeluck est anéanti. Sa fille Diksha n’est plus. Elle a été emportée par la Covid-19 aux petites heures du vendredi 10 décembre. La victime a été incinérée au crématorium de Quatre-Bornes. Avant de mourir, elle a mis au monde son premier enfant. 

« Le bébé grandira avec son père Neermal et nous, ses grands-parents », indique le père de la défunte. Il assure que le petit garçon sera élevé dans les meilleures conditions possibles et qu’il ne manquera de rien. Pour l’heure, tandis que la famille essaie de faire son deuil, l’enfant est toujours à l’hôpital car il est né prématurément. Cependant, souligne son grand-père, « tout est prêt pour accueillir le bébé ». 

La grossesse de Diksha devait arriver à terme fin décembre ou début janvier. Mais testée positive à la Covid-19 le 28 novembre, la jeune femme a vu son état de santé se détériorer au fil des jours. Elle s’est rendue dans un établissement privé pour des soins mais a finalement opté pour l’hôpital Victoria, à Candos. Elle a accouché par césarienne le jeudi 2 décembre avant d’être admise aux soins intensifs. La victime est décédée sur son lit d’hôpital. 

Malgré la douleur causée par cette perte inattendue, Deepak Aubeeluck salue les efforts des membres du personnel hospitalier : « Je les remercie. Ils font un travail exceptionnel. J’ai perdu ma fille mais j’ai réalisé à quel point ils sont compétents. » Diksha était une employée d’Air Mauritius. Elle s’était mariée avec Neermal le 22 novembre dernier. Elle avait 25 ans et n’était pas vaccinée.

 

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