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Elles font le tour des ‘mandirs’ : femmes et ‘pandita’ (prêtresses)

Preety et Anjanee

Elles sont inséparables. Preety et Anjanee sont unies dans leur profession : pandita (prêtresse hindoue). Rencontre avec ces deux femmes pleines de passion pour tout ce qui a trait à la religion.

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Quand on les a rencontrées vendredi, elles n’officiaient pas, mais prenaient un plaisir à raconter leur passion qu’elles pratiquent tout autour de l’île. Un kirtan à Mahébourg, un pooja à Flacq, un mariage à Congomah. C’est à la demande.

« Preety et moi faisons des poojas à travers le pays, souvent les gens sont impressionnés par la façon dont on exerce, on fait la prière avec beaucoup de dévotion et alors ils nous approchent pour venir tenir un kirtan chez eux, c’est de bouche à oreille que cela marche, nous ne faisons pas de publicité ni nous ne sollicitons les dévots », lâche Anjanee dans un beau sari orange.

Comment leur est venue l’idée de se faire pandita ? « Depuis mon enfance, je fréquente les mandirs, je faisais du hawan, j’apprenais le hindi et avec le temps je suis devenue prof de hindi et j’ai formé des jeunes du quartier de Petite-Rivière où j’habite », répond Preety dans un sari jaune-or.

Et Anjanee et Preety ont été formées au Sanatan Dharma Purohit Mandal dont le président est l’acharya Hanslall Sooklall et la classe se tient à la Hindu House. Les deux femmes rigolent et Anjanee répond : « Notre classe n’a rien à voir avec les castes, au contraire nous sommes ouverts à tous. D’ailleurs, nous tenons des prières et des mariages sans tenir compte des castes. Il n’y a que les pense-petits qui y croient ».

Donc, après avoir appris cinq différentes étapes que sont le karma kand (rituel du pooja), le mantra (les versets), le jyotish (l’astrologie et panchang) et l’hindouisme (Ramayan, Mahabarhat), elles doivent concourir à des examens et ce n’est qu’après avoir réussi qu’elles deviennent pandita ou puhorita et peuvent officier en tant que tel, au même titre qu’un pandit homme.

On est très demandée... on a notre style à nous qui semble plaire aux gens que nous côtoyons»

« Je me souviens pour la première que j’ai officié une cérémonie religieuse c’était pour le décès de ma sœur aux Seychelles, il y a trois ans, puis petit à petit je me suis fait la main et aujourd’hui je puis dire que je fais bien le travail », dit Preety.

Quant à Anjanee, son premier attrait pour devenir pandita date de 2009 : « Comme je ne travaille pas et mes deux enfants ont grandi, je me suis laissée tenter à venir suivre les classes de kirtan pour mon bien personnel et j’y ai pris goût et voilà je suis devenue pandita ».

Les deux femmes se partagent les kirtans et autres prières : « On est très demandée lors du Doorga pooja, du Ganesh Chathurti, de Ram Nawmi et aussi des mariages, des bénédictions de nouvelles maisons, on a notre style à nous qui semble plaire aux gens que nous côtoyons ».

Anjanee, mariée à 20 ans et qui n’a pas connu le collège est mère de deux enfants est originaire du village de Château Bénarès. Elle n’est pas peu fière de son parcours : « C’est la bénédiction du Dieu Shiva qui m’a accompagnée dans la vie et je lui en suis reconnaissante et maintenant je partage cet amour aux autres autour de moi ».

Preety est aussi maman de quatre enfants et a été au collège jusqu’à la Form III mais a fait son chemin dans les baitkas à apprendre le hindi qu’elle a enseigné par la suite.

Comment faire pour attirer les jeunes dans les baitkas, à l’ère numérique ? « Dans les mandirs, lors des poojas et kirtans, il y a plus de femmes que d’hommes, les jeunes ne s’y intéressent pas, même quand la prière se fait chez eux, pour dire. À l’époque, je regroupais les jeunes du quartier au mandir, ce qui les éloignait des fléaux sociaux, maintenant on ne les voit plus », dit Preety tout sourire.

Mais ces deux bonnes femmes, toutes radieuses dans leurs beaux saris, feront de leur prêtrise leur passion. « En tout cas pas pour de l’argent, les gens nous donnent ce qu’ils veulent pour les kirtans, poojas et autres mariages », nous dit Anjani.

D’autres à venir

Un groupe de jeunes femmes seront fin prêtes d’ici l’année prochaine, car elles sont actuellement en classe préparatoire. Elles sont : Priya, Reshma, Devina, Saloni, Amita, Shobha, Kawsjalya et Karuna.

Les profs

Une petite poignée de profs se dévoue à tenir la classe à la Hindu House. Ils sont : Joytish et Mantrapath, l’acharya Vishwanat Beekharry, Gian Dhunokchurn et l’acharya Prakash Poonith Sharma.

 

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