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Elle tue son compagnon devant leur enfant de 12 ans : un retard et l’agression de leur fille à l’origine du drame

Sweety au centre avec un capuchon lors de la reconstitution des faits mercredi avec des policiers.

« Akoz monn tarde sink minit, linn bat nou tifi ek linn tap mwa lor mo latet. » Pour se défendre, Swasti Ramsalia, 38 ans, a infligé un coup mortel à son compagnon Kisnen Veerabudren, 45 ans. La scène s’est déroulée le mardi 14 janvier à leur domicile à Vacoas devant leur fille de douze ans.

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Un énième cas de violence domestique qui tourne au drame. Cette fois-ci, c’est l’agresseur qui a payé de sa vie. Pour se défendre, Swasti Ramsalia, alias Sweety, a fini par planter un couteau dans la poitrine de Kisnen Veerabudren, son compagnon. En cet après-midi du mardi 14 janvier 2020, elle rentrait chez elle à la rue Ligne Berthaud, Vacoas, en compagnie de sa fille, âgée de 12 ans. Son compagnon lui a reproché d’être arrivée en retard à la maison. Mère et fille ont été battues. 

Voilà 12 ans que Sweety Ramsalia vit aux côtés de Kisnen Veerabudren. Ce dernier vivait de petits boulots. Aux dires de Géraldine Lecoquin, cousine par alliance de Kistnen, « il avait un penchant pour la bouteille et faisait voir de toutes les couleurs à sa compagne. Douz an ki sa pe ale koum sa », lâche la dame. Sweety, dit-elle, ne pouvait plus supporter les coups de son concubin.

Presque quotidiennement, durant 12 années, Sweety a été tabassée par son compagnon. « À chaque fois que son compagnon l’agressait, elle venait me voir en pleurant. Je lui disais toujours de prendre courage », raconte Géraldine. « Malgré la venue au monde de leur fille, la situation n’a guère changé. Elle en avait assez de vivre une telle vie. À maintes reprises elle a quitté son compagnon, mais elle finit toujours par lui pardonner en raison de leur enfant », ajoute la cousine. 

Celle-ci précise que Sweety avait un ordre de protection contre Kisnen Veerabudren qui détient un lourd casier judiciaire. « Souvent Sweety se rend à l’hôpital après avoir reçu des coups. Une fois son compagnon est parti la chercher dans un supermarché où elle travaillait et l’a rouée de coups », se souvient encore Géraldine. 

Mais, ce mardi 14 janvier 2020, la situation a franchi un cap désespéré. Dans son récit aux limiers de la Central Investigation Division (CID) de Vacoas, Sweety Ramsalia a expliqué, en présence de son homme de loi, Me Arvin Luchmun, que ce jour-là, elle est allée récupérer sa fille après les heures de classe. « Monn tarde sink minit », a-t-elle précisé aux enquêteurs. Mais une fois qu’elle est rentrée chez elle avec sa fille, son compagnon lui a reproché son retard. 

Une dispute a alors éclaté. Mère et fille ont été battues.  Pour se défendre, elle dit avoir saisi un couteau et lui a donné un coup à la poitrine. C’est ainsi que Kisnen Veerabudren s’est effondré. Lorsque les policiers de Vacoas sont venus sur place, ils ont retrouvé le compagnon gisant dans une mare de sang sur un matelas. 

L’autopsie, pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin et le Dr Shaila Prasad Jankee, médecins légistes, a attribué le décès du concubin à un ‘stab wound to the chest’, coup qui lui a sectionné une artère. Les funérailles de Kisnen Veerabudren ont eu lieu mercredi après-midi.

Placée en état d’arrestation, Swasti Ramsalia a comparu en cour de Curepipe sous une charge provisoire de meurtre mercredi. Sa fille a aussi été entendue dans cette affaire. L’adolescente a confirmé les violences subies par sa mère. Elle bénéficie de l’aide d’un psychologue. Elle soutient que « Mo papa ti pe tortir mo mama, mo mem mo ti per li ».

Par la suite, Swasti Ramsalia a participé à une reconstitution des faits. Elle demeure en cellule policière. « Sweety pa merit fer prizon », lâche sa cousine Géraldine Lecoquin.

 

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