Même si l’on aime bien aider, il faut réfléchir à deux fois avant de se porter garant auprès d’une institution financière. Une travailleuse sociale l’aura appris à ses dépens.
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Le 31 janvier 2017, Kamla Ladoo, une Beaubassinoise, soumet une demande d’emprunt auprès de la Mauritius Housing Company (MHC). La démarche semblait aboutir quand, à la dernière minute, elle reçoit un appel urgent. Son nom figure sur une liste du Mauritius Credit Information Bureau (MCIB) de la Banque de Maurice concernant un emprunt non remboursé dans le passé. « Autant que je sache, je n’ai jamais emprunté à titre personnel auprès d’une banque », proteste-t-elle.
Puis, Kamla Ladoo s’est souvenue d’une lettre reçue de la Development Bank of Mauritius (DBM) en août 2016, concernant un prêt accordé à une société religieuse de Coromandel. La société avait emprunté Rs 108 000 à la DBM en 1997. La dame avait rejoint cette société la même année à la demande de la fondatrice, une de ses amies. Kamla avait été nommée présidente et le conjoint de son amie, vice-président. Son amie était la trésorière. Par la suite, pour des raisons personnelles, Kamla a pris ses distances de cette société.
En 2000, quand elle est rentrée d’Angleterre, Kamla a reçu la visite de la police. On lui reprochait d’avoir émis un chèque au nom de la société avec une signature contrefaite. Elle a présenté son passeport aux enquêteurs pour leur prouver qu’elle n’était pas au pays lorsque le chèque a été émis, et qu’on l’accusait à tort. En approfondissant leur enquête, les policiers n’ont pas tardé à retrouver le coupable : il s’agissait du mari de son amie, qui a d’ailleurs reconnu les faits.
Suite au refus de la MHC d’approuver son prêt, Kamla a contacté son amie, qui devait lui assurer que tout était en règle et que ledit prêt était remboursé (régulièrement).
Le hic, c’est que la société doit des arriérés depuis 1997. Un préposé de la banque a expliqué à Kamla qu’elle ne pourrait emprunter aussi longtemps que cet argent ne sera pas remboursé.
18 ans sans payer
La plaignante ne comprend pas comment la société a pu obtenir un deuxième prêt de la DBM, alors que le premier est encore dû. « Depuis, elle n’a absolument rien payé. La société avait contracté ce prêt en 1997. De 1997 à 2015, elle n’a rien payé, puis, en 2008, elle obtient un second prêt. Allez donc comprendre quelque chose !» s’indigne-t-elle.
Contactée par Xplik Ou K, la famille qui gère ladite société s’est refusée à tout commentaire, arguant qu’elle « n’avait rien à voir avec tout cela. »
La rédaction a appelé Somduth Dulthumun, le président de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation à laquelle appartient ladite société. Il confirme que cette société n’a effectué aucun remboursement durant des années. « Ce n’est que maintenant qu’elle rembourse, grâce aux subventions allouées par le gouvernement aux sociétés religieuses ».
À la question : ne peut-il mettre la pression afin que la somme due soient remboursée rapidement, Somduth Dulthumun explique qu’il ne peut intervenir et qu’il appartient à la DBM de prendre toute initiative nécessaire.
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