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Elle est paralysée, il est sourd : mère et fils soudés contre le handicap

Kervin Sanassee est aux petits soins pour sa mère Geeantee.

Il est sourd depuis la naissance. Cela n’a toutefois pas empêché Kervin Sanassee de faire preuve de débrouillardise. Le trentenaire s’efforce de travailler pour subvenir aux besoins de sa mère et obtenir une maison.

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Son vœu le plus cher est d’obtenir une maison de la National Housing Development Company (NHDC). Qu’importe les difficultés qui se dresseront sur son chemin. Qu’importe son handicap. Né sourd, Kervin Sanassee, 39 ans, est de ceux qui ne baissent pas les bras facilement. Depuis 13 ans (voir plus loin), il se bat pour offrir un toit à sa mère Geeantee, 62 ans.

En effet, l’habitant de Terrasson, à Pointe-aux-Sables, est dévoué à sa mère. Et encore plus depuis qu’elle a été victime d’une attaque cérébrale le 26 juin 2019. « Ce jour-là, je m’occupais des tâches ménagères puis je me suis sentie fatiguée. Quelques minutes après, je me suis effondrée et désormais, je suis paralysée du côté gauche de mon corps », confie Geeantee Sanassee, assise dans son fauteuil roulant.

La sexagénaire, veuve depuis 15 ans, révèle qu’il y a encore peu, elle était incapable de faire quelques pas. Selon elle, son fils lui a été d’une aide précieuse. D’ailleurs, c’est lui qui s’occupe d’elle. « Depuis que je suis paralysée, je ne sors quasiment pas. Kervin se débrouille seul, il sait faire le ménage, il cuisine et fait même les courses. »

Pour cette mère, le handicap de son fils ne l’a jamais « empêché de mener une vie normale ». Geeantee Sanassee raconte que c’est lorsque Kervin a commencé à faire ses premiers pas qu’elle a constaté qu’il y avait un problème. « Lorsqu’il y avait du bruit, il n’avait aucune réaction. Nous l’avons alors conduit chez un médecin pour une consultation et c’est là que sa surdité a été diagnostiquée. »

La sexagénaire ne cache pas que cela a été difficile de communiquer avec son fils. « Je ne comprenais pas le langage des signes. Par conséquent, on lui parlait comme à une personne normale et il lisait sur nos lèvres », dit-elle. 

Kervin, poursuit Geeantee Sanassee, a étudié jusqu’au Certificate of Primary Education. « Il ne pouvait pas continuer ses études car le collège n’était pas adapté à ses besoins et à l’époque, il n’y avait pas de suivi spécial pour lui permettre de parler correctement. Les orthophonistes étaient hors de prix », fait-elle savoir. 

C’est ainsi qu’il trouve un emploi comme « helper » dans une usine pour gagner sa vie. Il y travaille d’ailleurs toujours. 

« C’est quelqu’un qui travaille dur. Il ne s’absente quasiment jamais de son travail et il très apprécié de ses collègues pour son dur labeur et ses efforts », affirme la retraitée.

Geeantee Sanassee qui connaît son fils mieux que personne souligne qu’« il a ses propres rêves et projets ». Notamment de se marier et fonder une famille. 

« Mais il souhaite obtenir une maison d’abord », précise-t-elle. 

D’autant que le propriétaire de la maison qu’ils louent actuellement leur a demandé de partir. « Ses enfants viendront habiter la maison prochainement. Le hic, c’est que nous n’avons nulle part où aller », déclare la retraitée. 

Alors mère et fils économisent sou par sou, lui sur son salaire, elle sur sa pension de vieillesse. « Nous espérons que la NHDC nous donnera enfin une bonne nouvelle. »

Ils attendent une maison depuis 2009

Du côté de la NHDC, l’Administrative Manager Soonil Anuth explique que la famille Sanassee a fait une demande de logement social en novembre 2009. Selon lui, ils ont été appelés à plusieurs reprises en 2011, 2015 et 2019 pour un entretien. « Mais ils n’étaient pas intéressés par les maisons et les projets proposés », fait-il savoir.

Selon Soonil Anuth, mère et fils ont fait une nouvelle demande pour les maisons de Gros-Cailloux en octobre 2021. Celle-ci n’a toutefois pas été retenue. « Il y avait une grande demande pour les maisons sur ce site », précise-t-il.

Néanmoins, comme Geeantee et Kevin Sanassee répondent aux critères établis pour l’obtention d’une maison, ils ont été placés sur une liste de présélection pour le projet de logements sociaux à Dagotière ; 656 unités y seront construites. 

« Je vais m’occuper de ce cas personnellement et nous verrons dans la mesure du possible comment les soulager. C’est un cas particulier », affirme Soonil Anuth.

 

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