Pendant 12 ans, elle a vécu avec le meurtre d’Iqbal, son époux, sur la conscience. Fawzia Ramjaun, 49 ans, est finalement passée aux aveux, le mardi 24 janvier. Ses voisins n’en reviennent pas. Ils la décrivent comme une femme calme et pieuse.
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À la rue Edoo, Glen-Park, où habitait la veuve, cette nouvelle a fait l’effet d’une bombe. Alors que les enfants de la quadragénaire se refusent à tout commentaire sur cette tragédie, les voisins, pour leur part, sont stupéfaits. Ils n’auraient jamais imaginé que Fawzia Ramjaun était capable d’un tel acte. « Li ti touletan enn dimoun kalm ek dous… », lâche une voisine.
Cela faisait plusieurs années que Fawzia et Iqbal vivaient à Glen-Park. Ce dernier était gérant d’une quincaillerie dans la localité. De leur union sont nés deux filles et un fils. « Autant que je m’en souvienne, ils semblaient heureux ensemble. Ils étaient pieux et ont aidé beaucoup de personnes de la localité », confie un voisin.
Cependant, en 2003, la vie du couple allait changer. « Après 19 ans de vie commune, Iqbal a commencé à entretenir une liaison avec une voisine », a expliqué Fawzia Ramjaun aux enquêteurs. Au bout de deux ans, soit début 2005, le commerçant devait s’unir religieusement avec la femme en question. Fawzia était contre cette relation.
« Akoz sa lot fam la, zot ti pe gagn bokou problem », dit un proche. Ne pouvant supporter cette situation, les idées de meurtre auraient commencé à germer dans l’esprit de cette mère de famille. « J’ai déjà essayé de le tuer auparavant. J’ai préparé un ‘maspin’ et, dans sa part, j’ai mis du poison, mais il ne l’a pas mangé », a-t-elle expliqué aux limiers de la Major Crimes Investigation Team (MCIT).
Lors de la soirée du 25 janvier 2005, elle a récidivé après une énième dispute avec Iqbal. Elle a dilué du cyanure dans un verre d’eau avant de le lui remettre. Son époux n’a pas survécu.
Fawzia Ramjaun a comparu devant le tribunal de Curepipe mercredi sous une charge provisoire de meurtre. Elle dit regretter son acte. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution. Jeudi, elle a participé à une reconstitution des faits. Ils étaient nombreux, les habitants du quartier, à venir la voir. Farida Ramjaun, la mère d’Iqbal, est effondrée et veut que justice soit faite.
Le chef inspecteur Goolaub et les éléments de la MCIT ont procédé à l’arrestation de Mamad Salim Mungly, 44 ans, bijoutier de son état. Cet habitant de Glen-Park est soupçonné d’être le complice de Fawzia. « Je lui ai confié qu’Iqbal me frappait et il m’a donné le cyanure, tout en m’expliquant comment l’utiliser. Il m’a dit que c’était une substance mortelle », a avancé Fawzia Ramjaun aux enquêteurs. Lors de son interrogatoire, le bijoutier a reconnu avoir donné le poison à la veuve, mais a nié connaître les intentions de celle-ci.
Cependant, lors de sa comparution en cour de Curepipe jeudi, Mamad Salim Mungly, qui a retenu les services de Me Assad Peeroo, a soutenu que ses aveux ont été obtenus sous la contrainte.
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