160 petits éleveurs de poulets font l’objet d’une enquête, car des poussins ont été infectés par la salmonelle. Selon nos recoupements d’informations, les 65 000 volailles concernées ne sont pas toutes contaminées. Mais comme elles ont été en contact avec les volatiles infectés, elles ne sont pas propres à la consommation.
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Le ministère va prendre une décision concernant les poulets affectés d’ici la fin de la semaine. « Il y a des poulets qui sont prêts à être vendus sur le marché. Ce sont les poussins qui ont quitté l’Animal Production Division (APD) à Réduit et qui ont atterri chez les petits éleveurs », explique notre source.
Le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, explique dans une déclaration au Défi Quotidien qu’un rapport du 30 août indique que les poussins ont contracté la salmonelle. « Des poules et des poussins dans un poulailler montraient des signes de la maladie et sont décédés. On ne savait pas ce que les poulets avaient. Des analyses ont été effectuées et la salmonelle s’est manifestée à Réduit, dans ce poulailler », précise-t-il.
Une étude est effectuée actuellement dans 160 poulaillers à travers le pays. « On ne connaît toujours pas le nombre exact de poussins et de poules affectés. Mais si des poules qui ne sont pas contaminées sont restées en contact avec les volailles malades, alors elles ne peuvent pas être consommées », souligne-t-il.
Certaines de ces poules sont également prêtes à être livrées sur le marché, indique le ministre. « Afin d’arrêter la propagation de cette bactérie, il faut absolument gazer les poussins et poulets. Il n’est pas recommandé de consommer de la viande infectée, car cela peut avoir des complications sur la santé d’un individu. On ne peut pas prendre des risques avec la santé des gens », précise Mahen Seeruttun. La salmonelle a toujours été présente, mais en ce moment elle est plus répandue, affirme-t-il.
Le ministre a indiqué que selon ses informations, jusqu’à présent les gros producteurs de poulets du pays n’ont pas été affectés.
5 000 poussins abattus à Réduit
5 000 poussins de l’Animal Production Division (APD) du ministère de l’Agro-industrie, à Réduit, ont été abattus. Les vétérinaires du ministère avaient auparavant constaté que plusieurs poussins étaient morts pour des raisons inconnues. Les résultats d’analyses, par la suite, ont indiqué que les poussins avaient la salmonelle. Le ministre Mahen Seeruttun explique que depuis quelques jours, des poussins à l’APD montraient des symptômes de la maladie.
« J’ai demandé un rapport. Mais en attendant, on a abattu 5 000 poussins, car ils ont été en contact avec ceux qui sont morts. Il ne fallait pas prendre de risques », dit-il dans une déclaration au Défi Quotidien. Le chef vétérinaire au ministère de l’Agro-industrie, le Dr Deodass Meenowa, confirme qu’il y a eu un problème à l’APD. « On a dû abattre des poussins car ils étaient tous malades. Une enquête est en cours dans les autres poulaillers à travers le pays », explique-t-il.
Le président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (Apec), Suttyhudeo Tengur, réclame un contrôle sanitaire dans les poulaillers. Maurice est autosuffisant en viande de poulet. La production était de 25 600 tonnes en 2000, de 47 500 tonnes en 2014 et de 46 400 tonnes en 2015.
Kamla A., éleveuse : « J’ai perdu 350 poussins »
Une éleveuse de Saint-Pierre se remet graduellement de la perte des poussins qu’elle avait achetés de l’Animal Production Division (APD), du ministère de l’Agro-industrie, à Réduit. Elle a 38 ans d’expérience dans le domaine et nous a ouvert la porte de son poulailler le mardi 13 septembre. Kamla A. explique qu’elle a dû acheter un nouveau batch de poussins le 22 août.
« Nous avons acheté 600 poussins le 1er août. Quelques jours plus tard, j’ai remarqué que certains se comportaient étrangement. J’ai cru que je les avais trop délaissés pour m’occuper de mon mari qui était souffrant. Mais au fil des jours, monn trouv bann ti pousin la ti pe zet lekor e ena zot lezel ti pe tonbe. » Elle a perdu au total 350 poussins, soit environ Rs 25 000.
« Le 22 août, j’ai dû prendre un nouveau batch de 600. Heureusement, ils sont en bonne santé. Depuis la perte des poussins, je suis en permanence en contact avec les autorités à Réduit. D’ailleurs, samedi dernier, deux vétérinaires sont venus examiner les volailles et ce mardi matin, 13 septembre, ils m’ont appelée à nouveau », raconte cette habitante de Saint-Pierre. Kamla précise qu’elle a déjà pris les précautions nécessaires pour éviter de nouvelles pertes.
Les gros producteurs
Food & Allied Industry Ltd
Les compagnies du groupe Food & Allied Industry Ltd (FAIL) – Avipro Co. Ltd et Panagora, représentant les marques Chantefrais et Chantecler et aussi KFC à Maurice – précisent que leurs volailles ne sont pas touchées par cette maladie. « Aucun de nos élevages n’est touché par la salmonelle. Chez Avipro, un protocole a été mis en place depuis des années : isolement des fermes, traçabilité, contrôle des intrants. Ainsi, nos vétérinaires et nos laboratoires s’assurent à toutes les étapes de la production que les volatiles ne sont pas affectés par la salmonelle ou toute autre maladie qui pourrait contaminer le poulet ou le consommateur », déclare Thierry de Spéville, General Manager d’Avipro.
Innodis Ltd
Reynolds Moothoo, General Manager d’Innodis Poultry, explique que la compagnie a d’ores et déjà pris les précautions nécessaires. « Nous ne sommes pas affectés par cette maladie. Nous avons un programme de prévention, un suivi de laboratoire et un suivi des autorités, afin que les poussins et les poulets restent en bonne santé. Nos produits peuvent être consommés sans crainte. »
Brandactiv
Partenaire d’IBL Together, Brandactiv représente la marque Label 60 sur le marché local. Jean Michel Rouillard, General Manager de Brandactiv, indique qu’à ce stade, la compagnie n’a reçu aucune plainte. « À ce jour, nous n’avons eu aucun problème concernant cette maladie. Aucune plainte n’a été enregistrée jusqu’ici. »
Volailles et Traditions Ltd
Selon Marie-Agnès Le Goff, Manager de Volailles et Traditions Ltd, vu les mesures de biosécurité en place sur ses fermes et les contrôles réguliers effectués sur ses sites, « Volailles et Traditions Ltd peut confirmer que ses poussins et ses poulets ne sont pas infectés par la salmonelle. »
Les complications pour l’humain
Une personne qui contracte la salmonelle aura de la fièvre, de la nausée et d’autres complications, explique le Dr Yusuf Ali Fedally. « Quand quelqu’un a été en contact avec de la viande contaminée, il aura aussi des douleurs abdominales. Dans certains cas, il aura de la diarrhée. Les enfants de moins de cinq ans et les personnes âgées sont les plus touchés. Dans certains cas, si une personne est plus déshydratée que d’habitude, cela peut être fatal. Certaines personnes peuvent aussi avoir des complications au niveau de l’intestin », précise-t-il. L’infection peut durer une semaine et il est nécessaire de prendre des médicaments.
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