À Riche-Terre, les cris de détresse d’un enfant d’un an n’ont pas laissé insensibles les autorités. Le petit garçon lutte entre la vie et la mort. Il souffre d’une grave infection aux poumons. Infection due aux bactéries issues d’un élevage de porc illégal situé non loin de sa maison.
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Marie Sylvette , 31 ans, habitante de Cecile Lane, Riche-Terre veille minutieusement sur la santé de ses trois enfants âgés de 11, 3 et 1 an respectivement. Elle dit vivre dans l’angoisse, et prie pour que le pire n’arrive pas à son dernier, Edone.
« Edone est né en bonne santé. Quatre mois après sa naissance, il est atteint d’une grave infection et faisait de la fièvre. Il vomissait. Je l’ai conduit aussitôt à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Mon fils a été admis et a subi une radiographie. Selon le médecin, Edone a contracté une infection au poumon. Il a reçu du sérum durant une semaine. Le médecin m’a demandé si j’élevais des bêtes chez moi. J’ai répondu ‘non’ mais que mon voisin élevait des porcs », raconte Sylvette au Défi Plus.
Cette infection laissera de graves séquelles à l’enfant. Le 7 juillet dernier, Sylvette retourne en catastrophe à l’hôpital. Cette fois, Edone vomit une matière jaune et souffre de fortes fièvres. Le petit subit une batterie de tests et des radios.
« Cette fois encore, l’infection était causée par des bactéries. Mon enfant a été tranféré à l’hôpital SSRN de Pamplemousses. Le docteur a diagnostiqué une grave infection au poumon. Il m’a dit : une partie du poumon était pourri et rendait du pus. L’état de santé d’Edone s’est détérioré. Les médicaments prescrits n’ont eu aucun effet. Le 27 juillet, il a subi une délicate intervention pendant quatre heures. Une partie du poumon infecté a été enlevée. Le docteur m’a demandé si je pratiquais de l’élevage. Je lui ai dit que c’était mon voisin et que les déchets d’origine porcine étaient déversés illégalement dans un drain. J’ai porté plainte à la police d’Abercombie contre cet éleveur, et j’ai averti la police de l’Environnement », souligne Sylvette.
Au mois d’août, après un long séjour à l’hôpital, Edone rentre à la maison. Le ministère de la Santé, la police de l’Environnement, le président du Conseil de district de Pamplemouses, Deeraj Sokur, entre autres autorités, ont fait une descente des lieux. Les officiers ont été choqués de constater que l’éleveur opérait sans permis et n’hésitait pas à déverser ses eaux usées dans le réseau du tout-à-l’égout.
Ce qui constitue un véritable danger pour la santé de tous les habitants. Il a écopé d’une contravention. La Santé a testé les eaux du drain d’évacuation. Il a été confirmé qu’elles contenaient des bactéries pathogènes issues de cet élevage.
Sylvette déplore que depuis le mois de juillet, les autorités n’aient rien fait pour déloger cet élevage de porcs. « La santé mo zenfan et la santé dimoune menace, à ce jour perna okene aksion », dit-elle.
Des sanctions attendues
Sollicité pour une réaction, le président du conseil de district de Pamplemouses affirme « que cette affaire est très grave. Le dossier a été transmis au Prime Minister’s Office. Toutes les autorités doivent coopérer sur ce dossier.
Le conseil de district a bouché la connexion qui existait entre cet élevage illégal et le drain de tout-à-l’égout. Nous lui avons servi des mises en demeure à plusieurs reprises. L’éleveur a promis de déplacer son élevage, il revient maintenant aux autorités concernées de prendre des sanctions légales », déclare Deeraj Sokur.
L’inspecteur de police Jean Nobin Brasse explique qu’une plainte a été déposée à la police de l’Environnement, le 5 septembre 2016. « Quand nos officiers ont débarqué sur les lieux, ils ont constaté que cet élevage de porcs était illégal: il y avait 6 porcs adultes et 8 petits.
Jean David P. a écopé d’une contravention pour « Carrying the activity without permit for Pig breeding without preliminary environmental report.» Il risque jusqu’à Rs50 000 d’amende. Sollicité par le Défi Plus, l’éleveur en question a promis de délocaliser son élevage.
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