Électricité: réduire sa facture est possible

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3784","attributes":{"class":"media-image wp-image-5709","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"576","alt":"\u00c9lectricit\u00e9 Infographie"}}]] Infographie (Cliquer l'image pour agrandir)

</div> Avec la chute du prix de l’huile lourde, nombreux sont ceux qui s’attendaient à une baisse du tarif d’électricité. Toutefois, avait affirmé le vice-Premier ministre et ministre des Utilités publiques Ivan Collendavelloo répondant à une PNQ en septembre dernier, le Central Electricity Board (CEB) n’a pas l’intention de baisser le tarif de l’électricité. Toujours est-il que de nombreux experts font ressortir qu’il est possible pour le consommateur de réduire et sa consommation et sa facture. La plupart des résidences à Maurice ne sont pas conçues pour limiter les fortes chaleurs de l’été, l’humidité, ou le froid en hiver, fait-on ressortir du côté du CEB. C’est d’ailleurs évoqué dans sa brochure « Économiser l’Énergie je le peux dès aujourd’hui». L’objectif est d’inciter les Mauriciens à économiser l’électricité et, dans la même foulée, faire baisser leur facture. Le CEB note aussi que, faute d’une bonne isolation, la plupart des logements consomment 34 % de l’électricité avec le ventilateur en été et la chaufferette en hiver, entre autres. Or, cela peut être éviter grâce à une meilleure conception et construction de nos maisons, estime l’organisme. Pour être mieux protégé du chaud et du froid, le bâtiment doit avoir une bonne isolation thermique, qui permet de réduire les perditions de chaleur en hiver et maintenir la fraîcheur durant la chaude saison.

Culture switch off

  Dr Michael Atchia, ex-directeur de programme aux Nations Unies (UNEP), préconise la culture «switch off». Pour lui, cela devrait être un réflexe naturel chez tout le monde d’éteindre la lumière quand on quitte une pièce et les autres appareils au lieu de les laisser en mode veille. Les consommateurs devraient aussi profiter des avantages qu’offrent les autorités afin d’installer un chauffe-eau solaire ou des panneaux photovoltaïques afin de produire leur propre électricité et même en revendre au CEB. Pour lui, le soleil et le vent devraient être utilisés au maximum  comme pour faire sécher le linge ou les cheveux.  Le Dr Atchia privilégie aussi l’utilisation de la ventilation naturelle avec plus d’ouvertures dans les chambres. Et pour l’éclairage de la cour, il conseille l’utilisation de lampes solaires. Les diverses industries dans le domaine rivalisent aussi d’imagination pour proposer aux consommateurs d’autres alternatives pour faire des économies. Les lampes économiques, par exemple, sont entrées dans les mœurs mauriciennes depuis quelques années déjà. Ils sont nombreux à en faire usage dans leur foyer, en dépit de leur prix élevé. Après les ampoules incandescentes et les fluorescents compacts (ampoules économiques), voici venir les lampes diode électroluminescente (DEL), plus connues comme le Light-Emitting Diode (LED). Présentées comme encore plus économiques en terme de consommation électrique et de durée de vie, elles coûtent néanmoins plus chers. Mais selon Denis Ducasse, d’Agreenergy Ltd, à long terme c’est un bon investissement. « Une ampoule fluorescente compacte peut durer 8 000 heures, tandis que le LED peut durer entre 15 000 à 50 000 heures », dit-il. Ainsi, une économie substantielle est possible grâce à une meilleure utilisation des appareils électriques, mais aussi dans le choix du type d’appareils qu’on utilise.

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Dr Khalil Elahee: « Le mind set des gens doit changer »

[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] Président de l’Energy Efficiency Management Office et responsable de l’efficacité énergétique au niveau national, le Dr Khalil Elahee rappelle les mesures simples à prendre pour réduire sa facture d’électricité. Comment motiver les gens pour qu’ils réduisent leur consommation énergétique et, par extension, leur facture d’électricité ? Il faut leur faire comprendre trois choses : premièrement, cela va réduire leur facture. En deuxième lieu, qu’ils vont contribuer à la sauvegarder de la planète et, finalement, qu’on se sent mieux quand on fait quelque chose d’utile. Comment faire tout ça concrètement ? Avant d’envisager l’achat d’un climatiseur, les gens gagneraient mieux à passer en revue les autres alternatives comme l’usage de la ventilation naturelle ou l’utilisation d’un ventilateur économique. On peut aussi privilégier un air cooler qui est plus économique qu’un climatiseur qui doit être réglé à 23-25o centigrade qui est la température idéale. Chaque degré de moins fera grimper la consommation d’électricité. Il est tout aussi important de s’assurer que l’entretien se fasse comme il doit et fermer toutes les portes et fenêtres quand le climatiseur est allumé. L’achat des appareils de type Classe A est aussi recommandé, car les autres sont plus énergivores. Jusqu’à combien la note d’électricité peut-elle baisser  suite à ces diverses mesures ? Sans aucun investissement, on peut économiser jusqu’à 15 % sur sa facture. Ensuite, pour maintenir cela, il faut être vigilant et avoir une culture de bonne gestion de l’énergie. Le « mindset » des gens doit changer également. On réclame une baisse du tarif parce que le coût de production a diminué, ce n’est pas une raison pour ne pas essayer de faire des économies de façon individuelle. Serait-il judicieux de faire baisser le tarif d’électricité ? Ce serait une bonne décision mais il devrait être accompagné de moyens pour inciter les gens à ne pas gaspiller. Il faudrait aussi un tarif qui soit plus progressif afin que ceux qui consomment peu paient moins et ceux qui consomment plus, soient placés sous un barème où ça augmente de façon drastique. Il faut aussi demander aux gens de consommer moins d’électricité durant les heures de pointe, soit entre 19 et 20 heures. Durant ce laps de temps, la capacité que produisent les turbines du CEB tourne autour de 450 mégawatts heure avant de redescendre autour de 300 Mwh à partir de 21 heures. Ce faisant, le Central Electricity Board sera en mesure d’assurer une meilleure production.

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Gare au mercure

Selon l’étude « Assessing hair mercury levels of woman of childbearing age in 9 countries », dont le rapport a été rendu public en 2013, il a été établi que plusieurs pays avaient un fort niveau de mercure en corrélation avec la consommation de poisson. Environ un quart (24 %) des échantillons examinés avaient dépassé le niveau recommandé par l’U.S. Environmental Protection Agency guideline. Maurice figure parmi les quatre pays où le pourcentage de mercure était élevé avec un taux de 36 % ; derrière le Japon (71 %), l’Espagne (64 %). Le pays devance la Côte d’Ivoire (23 %). L’étude a été effectuée à Maurice parmi les femmes résidant à La Chaux, Mahebourg. Elle a été conduite par le NGO Pesticide Action Network (Mauritius). Il a été conclu que le niveau élevé de mercure chez les individus et la population était suffisant pour mettre en péril la vie des fœtus.

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Le recyclage pour éviter la pollution

En dépit de la grande quantité d’ampoules économiques en circulation à Maurice, Agreenergy Ltd est la seule entreprise engagée dans leur recyclage. Mais elle ne reçoit qu’un millier par mois. La société s’est quand même donnée pour objectif de réduire ce type de déchets et éviter toute pollution avec le mercure. Pour ce faire, l’entreprise extrait le mercure des ampoules qui sont ensuite expédiées aux États-Unis pour être traité. Le verre des ampoules est recyclé tandis que les autres composantes finissent au centre d’enfouissement technique de Mare Chicose. La récupération des ampoules se fait avec le soutien du CEB qui a mis des boîtes à l’intention des consommateurs afin qu’ils viennent y déposer leurs ampoules usagées.

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Témoignages

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Claude: « Faire preuve de bon sens »

« Nous ne laissons jamais les appareils en mode veille, nous les éteignons à chaque fois. Nous avons installé des ampoules économiques et LED que nous éteignons à chaque fois que nous quittons la pièce. C’est faire preuve de bon sens. Nous conservons l’eau chaude dans une thermos afin de ne pas avoir à la réchauffer à chaque fois. Nous plions les vêtements lavés avant de les ranger et ne repassons que ceux que nous allons mettre pour sortir. Nous faisons tout cela par souci économique avant tout. »

Diane: « L’énergie coûte trop cher ! »

« Pour économiser, je passe derrière tout le monde pour éteindre les lumières laissées allumer inutilement. Il est important de le faire car l’énergie coûte trop cher ! J’essaie de faire comprendre cela aux enfants, mais avec les téléphones et les tablettes qui restent toute la nuit en charge ce n’est pas évident. Nous utilisons des ampoules à basse consommation et faisons usage le moins possible du climatiseur et des box fans. Nous faisons tout cela afin d’économiser sur la facture d’électricité mais aussi dans le long terme pour sauvegarder la planète. »

Babita: « Nous remplissons la machine »

« Nous avons investi dans le long terme avec les ampoules économiques, car nous savons que nous n’aurons pas à les changer au bout de quelques mois. Afin d’économiser sur la recharge des téléphones, nous attendons que la batterie soit presque à plat au lieu de les mettre sur charge tous les jours. Nous débranchons le chargeur après usage. Nous faisons un gros repassage une fois par semaine et pour chaque lavage nous remplissons la machine au maximum pour économiser l’eau et l’électricité. »