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Élections municipales : des citadins résignés...

La tenue des élections municipales en décembre pourraient être une réalité, mais aucune effervescence n’a été constatée dans les villes à jeudi après-midi. Entretemps, les citadins se confient. Pour certains, ces scrutins ne sont d’aucun intérêt. D’autres, en revanche, sont d’avis qu’il faut du sang neuf au sein des administrations régionales afin de dépoussiérer les villes.

À Port-Louis, il est 16h00 et on va à la rencontre de Jinesh Goburdhun. Ce vendeur de légumes au marché Central, âgé de 29 ans, ne porte aucun intérêt aux élections. « Mo dir ou fran. Mo pa interese are eleksion la mwa.  Plito mo nek guetter », confie cet habitant de Cassis. Il ajoute : « J’ai fini par réaliser que je n’ai rien à gagner avec la politique. Tou kiksoz pe monte dan sa pei la. Lavi pe vine pli disifil », dit-il d'un ton résigné. 

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Par contre, Aniff Cawder, un sexagénaire que nous croisons à la place des taxis, à Beau-Bassin, avoue attendre impatiemment cette joute électorale. « Je suis de très près toutes les élections. Me sa fwa la pa tane narien. Pou ena eleksion minisipal la pu panse ? », demande-t-il. Ce père de famille déplore le fait qu’il n’y a aucune effervescence dans les villes-sœurs. Rajesh Jogoo, un chauffeur de taxi de 64 ans, abonde dans le même sens. « Nous avons l’impression qu’il n’y a plus d’opposition parlementaire dans ce pays », déplore-t-il. 

Accoudée sur le comptoir, la gérante de la Tabagie S.S.S située à la rue Queen Elizabeth, à Rose-Hill, observe les allées et venues. « Il y a beaucoup de spéculations à l’effet que les municipales pourraient se tenir avant la fin de l’année. Cependant, à part les routes qui sont réasphaltées, je ne vois pas d'agitation,  », souligne-t-elle. La commerçante ne mâche pas ses mots envers les conseillers municipaux. « Bane la pa fer narien. Sime pa koltare. Je pense que la mairie a besoin de sang neuf. Il faut un changement en profondeur. Bizin mette bane zenn », propose-t-elle. 

« Vous savez. Je ne suis nullement intéressé par ces élections. Certes, les conseillers de la ville de Quatre-Bornes sont des bosseurs, mais il faut souvent leur rappeler ce qu’ils doivent faire. Ena ene lampadaire ine brile dan mo sime depi 1 an  », indique Nayesh, un Quatre-Bornais de 33 ans. Ce dernier s’attend à plus de sérieux de la nouvelle équipe qui prendra les rênes de la mairie. 

Olivier Chung, un Curepipien de 32 ans, prend le maire de la ville (Ndlr : Hans Marguerite) pour cible. « Curepipe est une ville délaissée. Le maire n’est pas présent sur le terrain et l’équipe au pouvoir est très loin d’être active. Bane la pa pe fer narien », déplore-t-il. 

Quant à ses attentes, il préfère être prudent. « Il y aura un bon nombre de vendeurs de rêves lors des prochaines élections municipales. L’important est de bien savoir analyser, car tout ce qui brille n’est pas or », réplique-t-il. Chand Dhondea, un retraité domicilié à Phoenix, est d’avis que c’est l’alliance gouvernementale qui prendra à nouveau possession des villes. « Fer tapaz kantite ou envie. Gouvernma ki pou gagn minisipal. Zisse aveg ki pa pou trouv seki pe fer dan pei », est-il d’avis. 

Writs of Elections

En vertu de la loi, les Writs of Election, fixant la date du Nomination Day et des élections, peuvent être publiés quatre semaines avant la tenue des scrutins.

Des réunions de mobilisation se multiplient

Les réunions de mobilisation dans les diverses villes sont en préparation. Le Parti travailliste (PTr) animera une réunion nocturne lundi à Port-Louis. Linion Pep Morisien (LPM) tiendra trois meetings régionaux à partir du 16 novembre dans les régions de Port-Louis (Cité Martial), Pointe-aux-Sables et Curepipe. 

Sondage d’Afrobarometer - Élus locaux : des habitants satisfaits 

Le sondage national Afrobarometer, rendu public par la firme StraConsult mardi après-midi, indique que 42 % des Mauriciens désapprouvent leurs élus locaux. Ils sont, toutefois, d’avis que les élus se débrouillent plutôt bien, voire très bien, à certains niveaux. Trois quarts des individus sondés sont, par ailleurs, satisfaits de l’éclairage des rues, de la collecte d’ordures, de la maintenance des marchés, des routes et des bâtiments publics. 

19 % des personnes sondées disent ne pas faire confiance ceux qui gèrent les mairies et les conseils de district. 38 % leur font « juste un peu confiance », tandis que 40 % leur font un peu, voire beaucoup,

confiance. Les conseillers municipaux et de district du gouvernement sont-ils corrompus ? Le sondage vient faire la démontration que 70 % des individus sondés (soit la vaste majorité) pensent que les conseillers municipaux et de conseils de district sont corrompus. 18 % pensent que la plupart, voire tous, sont trempés d’une manière ou d’une autre dans la corruption.

 

 

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