Quelle suite au dossier Chagos avec l’élection de Boris Johnson comme Premier ministre du Royaume-Uni? Le pire est à craindre, selon certains observateurs.
Publicité
La prise de pouvoir de Boris Johnson au Royaume-Uni ne laisse présager rien de bon pour Maurice sur le dossier Chagos. C’est en tout cas l’avis que partage Milan Meetarbhan. Cela suite à l’élection du nouveau locataire du 10 Downing Street.
L’ancien diplomate soutient que le monde s’apprête même à témoigner de l’émergence d’un axe Trump-Johnson qui sera, selon lui, « une donnée importante dans les mois à venir dans les relations internationales ». Les développements des relations entre le président américain et le Premier ministre britannique font penser à l’axe Reagan-Thatcher, « mais en plus dur », appréhende-t-il. « Dans ce contexte, je ne m’attends à aucun changement d’attitude de la part des Britanniques et des Américains ».
Cependant, malgré ce climat d’hostilité qui s’apprête à faire surface, Maurice ne doit pas pour autant cesser sa campagne diplomatique. L’offensive diplomatique qu’a lancée le gouvernement mauricien doit se poursuivre, selon Milan Meetharbhan. Il plaide pour une négociation de groupe. « Les négociations diplomatiques ne peuvent plus être menées de manière isolée », ajoute-t-il.
L’ancien secrétaire aux Affaires étrangères, Vijay Makhan, explique, lui, que la situation de Jeremy Hunt, qui était en course avec Boris Johnson pour le poste de Premier ministre, doit être suivie de près. « S’il est maintenu par Boris Johnson au poste de Secrétaire aux Affaires étrangères, cela démontrera que les Britanniques vont continuer à adopter la ligne dure. Jeremy Hunt s’est, à plusieurs reprises, exprimé contre le retour des Chagos au gouvernement mauricien », fait-il valoir.
L’ancien diplomate soutient que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, va, comme le veut la tradition, féliciter Boris Johnson pour son élection et va sans doute espérer qu’il fasse preuve de bonne volonté sur le dossier Chagos. « La partie mauricienne va devoir continuer les négociations avec les Britanniques en espérant arriver à un consensus, sans pour autant faire de compromis sur notre position ».
Le président du Groupe Réfugié Chagos (GRC), Olivier Bancoult, dit qu’il ne s’attend à rien de Boris Johnson. « Il a été Secrétaire aux Affaires étrangères pendant plusieurs années et il n’a jamais eu la moindre considération pour nous. Notre seul souhait, c’est d’avoir des élections générales avec l’élection d’un nouveau gouvernement qui aura à cœur le dossier des Chagos », dit-il.
Boris Johnson avait, au temps où il occupait le poste de Foreign Secretary, déjà appelé Pravind Jugnauth pour lui demander de tempérer ses exigences sur un retour de l’archipel des Chagos sous la souveraineté mauricienne.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !