Effets de Garance : les pluies favorables à la production des légumes, mais les prix augmentent 

• La pomme d’amour se vendait à Rs 110 et le piment à Rs 200 vendredi 

Avec le passage de Garance, les plantations ont été copieusement arrosées. Dans le même temps, il n’y a pas eu de gros dommages. Dans les jours à venir, les planteurs devront s’assurer que l’eau ne stagne pas dans les champs. Cela pourrait avoir un impact sur la production. Entre-temps, les prix de certains légumes commencent à augmenter.

Les pluies bénéfiques pour… 

…les légumes

Jacqueline Sauzier, secrétaire générale de la Chambre d’Agriculture de Maurice : « À première vue, les précipitations générées par Garance semblent avoir un effet positif sur l’agriculture dans son ensemble. D’autant que récemment, la situation était difficile à cause de la sécheresse. Toutefois, il sera nécessaire de surveiller les zones où le risque d’accumulation d’eau est présent ou qui ont connu de nombreuses rafales. »

Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association : « Dans le Nord, il n’y a pas eu trop de dégâts. C’est donc positif. De nombreux planteurs étaient dans l’attente de la pluie. D’ailleurs, certains d’entre eux avaient préparé le sol en vue de semer à nouveau. » 

Gajandranath Mutty, planteur : « Il n’y a pas eu de grand dommage. La pluie apportée sera favorable à la plantation. »

Sanjeev Dindyal, président de la Centerwest Small Planters Association : « Dans le Centre et l’Ouest de l’île, la pluie a eu plus d’effets bénéfiques que nuisibles. Mais attendons voir comment évoluera la situation dans les jours qui viennent. » 

Anishta Seesurrun, qui est dans la plantation et la vente des légumes : « Garance n’a pas eu d’effets désastreux pour les cultures vivrières. Cela dit, la pluie cyclonique n’est pas bénéfique pour les plantations en raison de sa forte teneur en sel, qui peut avoir un impact négatif sur les nouvelles pousses. De même, une accumulation d’eau peut également affecter la production. Par ailleurs, il est essentiel que les consommateurs saisissent que les agriculteurs sont confrontés à plusieurs obstacles, tels que le changement climatique, la hausse des coûts de production. Ce qui justifie les prix plus élevés de certains légumes. »

…et la canne à sucre 

Salil Roy, président de la Planters Reform Association : « La culture de la canne à sucre avait besoin d’un petit coup de pouce. Nous sommes actuellement en pleine phase de croissance pour la canne.

Ces averses surviennent à point nommé. On prévoit une amélioration significative. Cependant, la prudence est de mise. Il faudra veiller à ce qu’il n’y ait pas d’accumulation d’eau. Ce qui peut pourrir la racine. Et cela aura un impact sur le rendement de la canne. Je suis cependant un peu triste de voir toutes ces eaux se déverser dans la mer. C’est le plus grand gaspillage d’eau à mon avis. Ces eaux perdues auraient pu être exploitées pour des agricultural dam. Il faudrait que la CWA s’oriente dans cette direction. »

Ces chiffres à retenir 

Plus de 57 000 tonnes 

La production de légumes s’élevait à 155 219 tonnes en 2023. Durant le premier semestre de 2024, elle se chiffrait à 57 485 tonnes, selon les dernières données officielles. 

Rs 7,6 milliards 

Le pays a décaissé Rs 7,6 milliards en 2024 pour l’importation des légumes et des fruits contre Rs 5,82 milliards en 2023. 

225 000 tonnes 

Une production de 225 000 tonnes de sucre était attendue pour la récolte sucrière de 2024.