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Éducation : trois dossiers où certaines décisions ne font pas l'unanimité

Le taux de réussite pour les élèves de l’Extended Programme cuvée 2023 est de 8,9 %.

Le domaine éducatif est un secteur dynamique. Cette semaine, nous abordons trois dossiers où certaines décisions ne font pas l'unanimité.

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Extended Programme 

Le taux de réussite aux derniers examens du National Certificate of Education (NCE) pour les élèves de l’Extended Programme est de 8,9 %. Cela ne représente que 192 élèves sur 2 149 à avoir réussi à ces épreuves. En 2021-2022, 71 élèves avaient réussi et étaient éligibles à rejoindre le Grade 10 en janvier 2023. 

Nouvelle Évaluation

Les avancées au sein de l’Extended Programme ont été étroitement surveillées par un comité technique mis en place par le ministère de l'Éducation. C'est ainsi que les responsables ont préconisé l'introduction d'un School Based Assessment Component à partir de 2024.

Les évaluations du NCE pour l’Extended Programme prendront en compte les performances des élèves dans certaines matières en classe. Elle représentera 40 %, tandis que les 60 % restants seront attribués à la partie écrite. Les examens seront placés sous la responsabilité du Mauritius Examinations Syndicate (MES). Ceux qui réussiront obtiendront le certificat NCE-EP, ce qui leur permettra d'être promus en Grade 10 ou de suivre une formation professionnelle.

L'enseignant Brian Pitchen estime que l’Extended Programme est « un échec » de la réforme éducative introduite en 2017. « En analysant les résultats, nous constatons qu'en 2022, moins de 5 % des élèves ont réussi et, en 2023, il y a eu moins de 10 %, même si le niveau des questionnaires n'est pas conforme au NCE, selon plusieurs éducateurs », dit-il.

Brian Pitchen déplore que le programme d'études pour ces élèves n’est pas adapté depuis le Grade 7. « Il faut savoir que nous avons trois types d'élèves. Il y a ceux qui ont échoué au Primary School Achievement Certificate (PSAC) avec l'unité 6 dans toutes les matières ; d'autres qui ont réussi en français et en Kreol Morisien, mais qui ont échoué dans les autres matières. Il existe également ceux qui ont échoué en mathématiques ou en anglais et peuvent être repêchés avec les examens de rattrapage du PSAC. Je pense que pour cette dernière catégorie d'élèves, il doit y avoir un autre parcours pour eux, car la filière du l’Extended Programme ne leur convient pas. »

Brian Pitchen croit que les résultats du l’Extended Programme seront différents en 2024 avec l'introduction du School Based Assessment Component. Selon lui, les éducateurs encourageront les élèves à donner le meilleur d'eux-mêmes.

Notation des épreuves du CAIE

2023 a vu l’annonce du Cambridge Assessment International Education (CAIE) pour que la notation des épreuves retrouve son mode de fonctionnement habituel. Cela tel qu'il était avant la pandémie de la COVID-19. C’est ainsi que les candidats du Higher School Certificate (HSC) et du School Certificate (SC) ont dû se plier aux exigences de l’université britannique. 

Harrish Reedoy, président de la United Deputy Rectors and Rectors Union, explique que cette situation pourrait ne pas toujours être le cas. « Les seuils de note peuvent changer chaque année pour refléter toute différence dans la difficulté des questions. En 2023, il est possible que les seuils de notes soient inférieurs à ceux de 2022, en raison d'un questionnaire plus difficile, même si le CAIE est revenu au standard des examens en 2019. Il est important de noter que pour la plupart des centres, le pourcentage de candidats ayant obtenu une note A ou supérieure ne sera pas exactement le même que le pourcentage du centre en 2019 et, dans certains cas, il peut être considérablement différent. Il n’y a pas de nombre fixe, ni de « plafond », quant au nombre d’élèves pouvant atteindre une note particulière. En analysant le seuil de note de juin 2023 avec celui de novembre 2022, nous pouvons observer que pour obtenir une note A ou B dans de nombreuses matières, les notes ont été augmentées de 6 à 10 points », dit le recteur.

Il ajoute que le CAIE a fourni un préavis et des informations sur les changements dans les structures de notation. Selon lui, les étudiants et les éducateurs ont eu suffisamment de temps pour se préparer. Il précise qu’il ne s’agit pas d’un changement de programme, mais d’un changement de structure de notation.

Afin d’éviter toute surprise, Harrish Reedoye conseille de consulter régulièrement le site officiel du Comité des examens internationaux de Cambridge ou de contacter les autorités éducatives compétentes pour obtenir les informations les plus précises et les plus récentes. En sus, les écoles et les chefs d’établissements communiquent généralement ces changements directement à leurs élèves et aux parents afin de garantir que chacun soit bien informé et préparé au nouveau système de notation.

Collèges privés 

Basheer Taleb : « Une dizaine de collèges vont négocier leur fermeture»

« La situation dans certains collèges privés n’est pas au beau fixe », affirme Basheer Taleb, membre de la Fédération des Managers des collèges privés. Il avance qu’à partir de 2024, « une dizaine de collèges vont négocier leur fermeture. » Parmi les raisons avancées, il y a, selon lui, un manque de dialogue avec les autorités. Il cite : « Il y a une baisse drastique au niveau de la population estudiantine. C’est vrai que le nombre d’élèves prenant les examens du PSAC a considérablement baissé. N’empêche que nous nous retrouvons avec moins d’élèves. » 

Rappelons que le minimum d’élèves à être admis au sein d’un établissement privé est de 175, dont 150 du mainstream et de 25 en Extended Programme. Toujours, selon Basheer Taleb, certains collèges n’arrivent pas à obtenir ce nombre. 

Autre point de discorde est le paiement de la Comprehensive Grant Formula 2024-2026, par la Private Secondary Education Authority (PSAC). Cette nouvelle formule entre en vigueur en janvier 2024. C’est ainsi que certains managers ont pris la décision de déposer une demande pour une Judicial Review pour contester cela. 

Certains managers déplorent ne pas avoir les moyens pour continuer à ouvrir leurs collèges. Ils affirment avoir emprunté pour investir et maintenant doivent compter sur leurs proches pour les aider à rembourser leurs dettes.

Collèges privés payants 

Dr Hassam Coowar : « Nous devenons le dernier choix des parents »

Le Dr Hassam Sakibe Coowar, directeur du Mauricia Institute, anticipe des défis pour la rentrée scolaire de 2024. À propos de la demande croissante de parents en faveur des collèges privés payants, il commente : « Bien que l'on parle d'une demande accrue pour les collèges privés payants, il faut également considérer le nombre croissant de nouveaux établissements secondaires accessibles au public. La réalité pour ces nouveaux établissements est qu'ils possèdent déjà des classes de pré-primaire et de primaire. Avec l'augmentation du taux de réussite au PSAC pour la promotion 2023, la majorité des élèves sont dirigés vers les collèges publics. Ensuite, viennent les collèges subventionnés, qui ne sont pas toujours en tête de liste, à l'exception de quelques établissements ayant solidifié leur réputation. »

Le pédagogue exprime ses préoccupations concernant les défis de recrutement pour les admissions en Grade 7 dans les collèges privés payants. Il déclare : « Nous devenons souvent le dernier choix pour les parents. Avec la décision progressive de l'État de fermer les collèges subventionnés ayant moins de 150 étudiants, une question se pose : comment les collèges privés payants vont-ils assurer leur recrutement à l'avenir ? »

Notre intervenant estime que concilier les finances sera un véritable défi. « Offrir des mensualités adaptées au coût de la vie actuel est une tâche ardue. De nombreux parents ne pourront pas se permettre d'inscrire leurs enfants dans des collèges privés payants. » Il évoque les nouvelles conditions salariales pour le personnel : « Nous ne serons pas en mesure de proposer un package salarial attrayant et motivant.  » Le Dr Hassam Sakibe Coowar souligne la complexité de la situation actuelle. « Le ministère de l’Éducation et la PSEA ne fait aucun cadeau aux collèges privés payants, notamment lorsque les collèges subventionnés bénéficient d'une révision de leur Comprehensive Grant. Pour les établissements privés payants, on nous demande constamment de faire des compromis financiers. Jusqu'à quand cette situation perdurera-t-elle ? », dit-il.


 

  • defimoteur

     

 

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