Après la proclamation des résultats du Higher School Certificate, nombreux sont les jeunes à devoir choisir une filière et l’université où ils vont poursuivre leurs études. Comment s’y prendre ? L’émission ‘Talk of the Town’ sur Radio Plus, animée par Priscilla Sadien, contenait quelques éléments de réponse.
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Les chiffres
- Maurice compte actuellement 8 520 gradués chômeurs, selon Statistics Mauritius.
- 68 institutions offrent des cours supérieurs chez nous.
- 36 de ces établissements accueillent des étudiants étrangers
Constat
- Maurice étant un petit pays, il est difficile de caser 8 000 gradués chômeurs chaque année.
- Il n’y a pas d’adéquation entre ce que propose les universités et ce que l’industrie de l’emploi peut offrir, souligne Arunen Valaydon, Acting Head Research Division and Planning à la Tertiary Education Commission (TEC).
- Dans le secteur de la technologie informatique, par exemple, on peine à trouver les gradués appropriés pour des filières spécifiques. « Pourtant, de nombreux gradués dans ce domaine sont chômeurs. Il y a aussi ‘mismatch’ en termes de contenu dans des programmes d’études », constate un cadre de la TEC.
- Des jeunes, détenteurs d’un doctorat, sont contraints de gagner leur vie comme barmen ou clerks.
- Beaucoup de jeunes n’ont pas suffisamment confiance en eux-mêmes pour développer leur carrière professionnelle. Ils ont peu de self esteem.
- La plupart des institutions offrent plus ou moins les mêmes cours. « Or, il y a de nouvelles filières qui demandent à être développées chez nous, par exemple l’Architectural Design ou encore les études dans le secteur maritime. On ne peut continuer à offrir seulement les cours conventionnels. Sinon, nos jeunes auront très peu de perspectives de carrière », souligne Pamela Gopee, Education Consultant.
- Beaucoup d’étudiants sont placés dans des entreprises, mais pas nécessairement pour effectuer un stage lié à leurs études.
- De nombreux étudiants mauriciens choisissent d’aller étudier à l’étranger puisqu’ils doutent de la qualité des cours disponibles à Maurice. Cela leur ouvre aussi la voie plus facilement au monde du travail.
- Le gouvernement est préoccupé par le niveau de qualité des cours qui sont dispensés. Certains enseignants peuvent connaître leurs matières, mais ne savent pas enseigner.
Les manquements
- Les enseignants du secondaire ne sont pas formés sur l’orientation professionnelle. « Si eux-mêmes ne sont pas formés, comment pourront-ils guider leurs étudiants pour le choix de la filière ? Comment pourront-ils donner des conseils objectifs ? » s’interroge l’universitaire Serge Rivière.
- Trop d’accent est mis sur les matières pointues, à l’avant-garde de la science et la technologie. Ce qui limite les opportunités de carrière pour nos jeunes.
- Pas suffisamment de cours ayant trait à l’environnement alors que ce secteur est de plus en plus prisé ailleurs.
- Certains lecturers sont déconnectés avec les réalités du monde du travail.
- Pas assez de supervision pour évaluer la qualité des cours dispensés.
Ce que fait la TEC
- Une liste de filières les plus demandées est élaborée tous les deux ans par un groupe de professionnels du secteur privé et de divers ministères.
- Une étude du marché est faite régulièrement.
- Un ‘Employers’ Survey, interrogeant 600 employeurs à travers le pays, est aussi effectuée pour identifier les domaines dans lesquels ils ont des difficultés à recruter des gradués. « Un Human Resource Plan est aussi élaboré pour déterminer combien d’étudiants sont sur le marché du travail et combien suivent des cours dans différentes filières. Nous comparons alors les données pour mieux cerner le problème de mismatching », souligne Arunen Valaydon, de la TEC.
Que faire ?
- Instituer un ‘Career Guidance Service’ au niveau du ministère de l’Education, avec des branches dans les zones d’éducation.
- Étude du marché pour répondre à la demande en termes de cours.
- Développer les talents innés de l’enfant dès la Form IV.
- Encourager les universités à proposer des diplômes généraux pour que les étudiants puissent mieux s’adapter à un marché qui change.
Les secteurs pourvoyeurs d’emplois
- La technologie informatique
- L’économie océanique
- Les croisières
- Les services financiers
- Le développement soutenable
- Les services médicaux
- Le stylisme, les loisirs et le cinéma
- Prendre en considération la tendance globale dans les universités dans le monde et introduire les matières les plus demandées à Maurice.
- Prendre pour modèles les universités étrangères qui sont à l’avant-garde du développement des études tertiaires.
- Compilation d’un dossier pour chaque étudiant afin d’avoir un meilleur suivi de son parcours académique.
- Encourager les lecturers à faire de la recherche afin de développer de nouvelles techniques d’enseignement.
- Animer la passion chez les étudiants pour la filière choisie.
- Donner l’opportunité aux gradués chômeurs de se recycler en leur offrant des cours additionnels spécifiques pour leur permettre de trouver un emploi.
- Évaluation continue de la qualité des cours dispensés par des examinateurs externes.
- Un audit complet du système de l’éducation à Maurice.
- Encourager les collégiens à faire des recherches sur Internet quant aux perspectives de carrière, notamment en se penchant sur les nouvelles filières.
- Vérifier si les étudiants placés dans les entreprises pour leur stage pratique sont vraiment placés selon le domaine de leurs cours.
- Des cours additionnels pour acquérir les compétences recherchées dans le monde du travail.
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