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Éducation secondaire: les ‘degree holders’ préférés aux enseignants expérimentés

Le calvaire de certains  Supply Teachers continue. À l’heure où le ministère de l’Éducation procède au recrutement massif d’enseignants dans les collèges d’État, certains Supply Teachers, titulaires d’un diplôme et forts de longues expériences n’ont pas été retenus. On leur reproche de ne pas posséder un degré.

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Durant plus 10 ans, Rishi (prénom fictif) a été affecté dans des écoles difficiles et éloignées de son domicile à Quatre-Bornes. « À la fin de chacune de mes affectations, j’étais bien noté par le Principal et les étudiants m’appréciaient », raconte-t-il. Mais, lorsque les avis d’interviews sont publiés pour remplir les postes vacants dans les collèges d’État, Rishi ne peut postuler, car il ne possède pas de degré, seulement un diplôme.

Durant des années, une autre Supply Teacher, une jeune trentenaire a, elle aussi, servi comme remplaçante dans des écoles souvent loin de son domicile. « Je n’ai jamais eu de problèmes ni avec les étudiants, les parents ou la direction. Au contraire, les étudiants semblaient aimer mes méthodes d’enseignement », raconte-t-elle. À deux reprises, elle a remplacé les responsables de département. « J’étais bonne pour les remplacer, mais voilà que je ne suis plus bonne pour être titularisée », ajoute-t-elle.

Les Supply Teachers remplissent les mêmes fonctions que celles et ceux qu’ils remplacent, ce qui leur permet d’acquérir une solide expérience à la fois théorique et empirique. Mais, leur statut laisse à désirer : ils n’ont pas droit aux fiches de salaires et sont souvent payés en retard. L’une d’entre ces profs raconte : « Passé les premiers jours du mois, je commence toujours à me poser des questions : Quand serai-je payée ? Une fois, j’ai attendu presque deux mois. On m’a dit que c’était un problème administratif ».

Soulignons que notre demande d’explication au sujet des fiches de salaire est restée sans réponse. Le syndicaliste Yayha Paraouty, président de la Private Secondary Schools Teachers’ Union, reconnaît que cette situation dure depuis de longues années, sans que les différents ministres de l’Éducation n’y accordent le moindre intérêt. « La difficulté de soulever cette question auprès des autorités, c’est que ces enseignants ne veulent pas se montrer en public ou s’organiser par crainte de représailles politiques. Je connais des cas où des jeunes ne peuvent se marier ou faire des emprunts aux banques parce qu’ils ne possèdent pas de fiches de salaire. »

Au ministère de l’Éducation, l’on explique que toutes les procédures sont suivies par la Public Service Commission (PSC).  « Il existe environ 500 Supply Teachers, dont une grande majorité possède un premier degré, les autres, très peu, sont titulaires d’un diplôme ou du HSC ». Alors qu’à la PSC, on nous affirme que les interviews pour les postes d’Art and Design sont terminées, au ministère de l’Éducation, on indique que les interviews dans tous les sujets se poursuivent. Le ministère explique également que l’expérience et la performance des Supply Teachers sont prises en compte durant les interviews. Quant aux qualifications équivalentes, et celles délivrées par l’Université de Maurice,  c’est seule la PSC qui décide de les accepter ou pas.

Quant aux retards dans le versement des salaires, le ministère explique qu’il peut exister un ‘minor delay’ lorsqu’un Supply Teacher est recruté, mais qu’en général, les professeurs de remplacement sont payés dans les délais. De toute façon, indique quand même le ministère, cette responsabilité incombe au département des finances de chaque zone.  Quant à la performance de ces enseignants, le ministère indique que certains n’étaient pas à la hauteur de leurs responsabilités. À la suite de l’exercice de recrutement d’enseignants dans le secondaire, cette année, le nombre de Supply Teachers qui seront recrutés pour la prochaine année académique sera réduit drastiquement, fait ressortir le ministère.

 

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