Les enseignants des dix collèges de l’éducation catholique étaient en séminaire le 24 juillet. Ils ont pris connaissance des meilleures pratiques dans les différentes institutions et sont encouragés à s’en inspirer. Parmi les défis, l’introduction d’une nouvelle matière : l’interculturalité, en janvier 2019, la discipline et la gestion.
« Il y a pas mal de changement dans le secteur éducatif. La Nine-Year Continuous Basic Education, le projet Kleopas. Il y a certes des incertitudes et nous avons demandé aux collèges de partager leurs bonnes pratiques, pour que les autres puissent s’en inspirer », explique le Dr Jimmy Harmon, Head of Secondary. Il souligne que ce séminaire au collège Bon et perpétuel secours, à Beau-Bassin a été très bien accueilli. Les responsables des dix collèges diocésains ont pu discuter du thème « pedagogical growth of learners. »
Conversations pédagogiques
Le délégué épiscopal, père Alain Romaine, a dit que ce séminaire sera suivi de conversations pédagogiques. « C’est un démarrage sur le sujet fondamental de l’enseignement. Les différentes pratiques ont été partagées. Maintenant on va les approfondir et prendre cela par filières. C’est un séminaire qui sera suivi de conversations pédagogiques. »
Le Dr Harmon indique qu’un tel exercice est intéressant et permet de s’inspirer des autres. « Il y a beaucoup de problèmes : l’indiscipline des élèves, la baisse des résultats au niveau académique. Nous ne poussons pas les problèmes sous le tapis. Partant de ce qui fait notre force, nous construisons en faisant un répertoire de toutes les bonnes pratiques. »
Introduction de l’interculturalité
À partir de janvier 2019, l’éducation catholique va introduire une nouvelle matière, l’interculturalité. Elle va remplacer la matière « Human Values ». Ainsi, les élèves de Grade 7 à 10 y seront exposés. L’interculturalité s’adresse aux non-catholiques. En Grade 10, chacun va cheminer avec sa propre identité. Dans les grandes classes, cette cuvée se retrouvera ensemble pour discuter des thématiques de société et l’identité mauricienne sera abordée.
Difficultés académiques
Le cas des élèves ayant des difficultés d’apprentissage a occupé une grande partie de la journée. Les intervenants ont tour à tour donné un aperçu de ce qui se fait dans les différents collèges. Ils ont identifié certains problèmes auxquels les enfants sont exposés et qui peuvent être une raison de l’échec scolaire. Parmi, il y a les familles brisées, les familles monoparentales, la pauvreté, le taux de chômage et les fléaux de la société.
Micquel Zialor, enseignant en Travel and Tourism au collège Père-Laval, a relaté son expérience. Issu d’une famille à problème, il a salué les personnes qui l’ont l’encouragé à se rendre à l’école, malgré la pauvreté. « J’ai eu une enfance difficile, mais j’ai persévéré et j’ai réussi. Je remercie toutes les personnes qui m’ont aidé. Je veux être une motivation pour les autres élèves. »
Un autre moyen qui permet aux élèves de s’exprimer est le « Performing Arts ». Lyndsay Mootien, enseignant au BPS Fatima, souligne que cette matière permet de développer la confiance en soi, de gérer les conflits, de développer l’efficacité dans les conditions difficiles et urgentes, de développer la créativité, d’apprendre la gestion et l’expression des sentiments.
Solutions
L’objectif des enseignants est non seulement la réussite académique des élèves, mais aussi la réussite de leur vie. C’est une éducation complète soulignent les intervenants. Parmi les stratégies mises en place : l’approche constructive des enseignants, les classes de rattrapage gratuites avant et après les heures de classe, pendant la récré et le week-end, la disponibilité des psychologues dans les collèges et l’attention individuelle. L’objectif est de mettre tous les élèves à leur aise pour améliorer les résultats académiques.
L’introduction du Higher School Certificate (HSC) Pro au St Mary’s College West a été évoqué. L’équivalent au HSC traditionnel serait une solution pour les élèves. De par son contenu, l’élève a la possibilité de décrocher un emploi, après les stages en entreprise qui sont inscrits dans le programme d’étude.
Cri de cœur
L’enseignant de chimie au collège du Saint-Esprit, Sunil Morarjee, pour sa part, a demandé que le type d’examens soit revu dans certaines matières. Évoquant la chimie, il souligne qu’il faut introduire la pratique au niveau du School Certificate. Le taux de réussite a baissé et ayant en classe des élèves de différents niveaux, cet enseignant souhaite que les élèves aient des questionnaires pratiques pour leurs examens. « Les élèves apprennent à partir de ce qu’ils vivent. Il serait intéressant d’encourager cela. »
La directrice du Service diocésain de l’éducation catholique (SeDec), Dr Gilberte Chung, a invité ceux qui ont des idées à les partager pour faire avancer la cause de l’éducation.
« Nous allons entretenir des conversations pédagogiques pour avancer ensemble. Nous allons continuer à réfléchir, s’il faut s’adresser au gouvernement, étant une force avec dix-huit collèges, on peut se faire entendre. Si vous avez d’autres rapports, recherches que vous voulez faire avancer, vous pouvez nous les faire parvenir », poursuit-elle.
Management des collèges
Le management des collèges et la participation des parents ont aussi retenu l’attention des participants. Les responsables disent miser sur la communication. Ainsi, les décisions pédagogiques et sanctions sont prises en s’assurant que les parents soient parties prenantes.
Langue maternelle
Brian Pitchen, Senior Educator à St Mary’s West souligne que l’utilisation de la langue maternelle, dont le kreol morisien, pour expliquer des concepts en classe aide énormément. Il l’utilise depuis quinze ans et a obtenu de bons résultats. « Dans le système bilingue, l’élève est épanoui, parce que c’est sa langue maternelle qui est mise en avant », fait-il observer.
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