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Écoutes téléphoniques : quelles conséquences sur la diplomatie ?

Assad Bhuglah, Madan Dulloo et Krish Ponnusamy

L’extrait d’un appel entre Charlotte Pierre, la haute-commissaire britannique à Maurice, et Ken Arian, ancien conseiller du Premier ministre et actuel CEO d’Airport Holdings Ltd, interpelle plus d’un dans le milieu diplomatique et a même fait l’objet d’un article dans The Independent. Doit-on craindre des répercussions sur les relations entre Maurice et le Royaume-Uni, voire avec d’autres pays ? 

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Assad Bhuglah, ancien diplomate : «C’est une affaire à prendre très au sérieux» 

Assad Bhuglah est catégorique : le Royaume-Uni ne va pas réagir à chaud. « Il va analyser dans quelle circonstance cela est arrivé », soutient-il. L’ancien diplomate soutient que les tables d’écoute et l’intelligence artificielle ne sont pas nouveaux et ne concernent pas que Maurice, mais aussi d’autres pays. « Cela dit, c’est une affaire à prendre très au sérieux », insiste-t-il.  

Madan Dulloo, ancien diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères : «Ceux qui sont responsables devront répondre» 

« C’est étonnant ce qui est arrivé. Il faut tirer cette affaire au clair le plus vite possible surtout au niveau diplomatique, car nous avons de très bonnes relations avec le Haut-commissariat britannique et le Royaume-Uni. J’espère qu’il n’y a pas eu maldonne quelque part de la part du gouvernement ou de nos institutions », commente Madan Dulloo. Pour l’ancien diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères, il est bon de faire une enquête. « Ceux qui sont responsables devront répondre, donner des justifications et faire face aux conséquences légales s’il y a eu entorse à la loi », soutient-il. Et d’ajouter : « Je crois que le gouvernement et certaines institutions concernées ont assumé leur devoir de tirer tout cela au clair. J’espère bien qu’on va le faire et que les Mauriciens ainsi que les pays amis verront qu’à Maurice, il y a la Constitution et que nos institutions, le législatif, l’exécutif et le judiciaire, prennent et assument leurs rôles comme il faut ». 

Krish Ponnusamy, ancien haut fonctionnaire : «Cela pose un problème de sécurité» 

Pour Krish Ponnusamy, la loi ne fait pas de différence entre la classe diplomatique ou d’autres personnes. Cela dit, poursuit l’ancien haut fonctionnaire, la classe diplomatique est protégée par les conventions de Vienne, qui accordent une immunité au corps diplomatique. « C’est la responsabilité première du gouvernement d’accorder cette protection à toute la classe diplomatique. Par ailleurs, il y a la loi interne du pays, des lois concernant l’utilisation des Tic, l’ICT Act. Aussi longtemps que les lois sont observées, il n’y a pas de problème. Si ce n’est pas le cas, là il y a un souci. Si les Tic sont utilisées pour arriver à saisir des communications des gens à leur insu, la loi condamne cette pratique », fait-il ressortir. Évidemment, poursuit-il, pour tout ce qui touche à la diplomate, les ambassades concernées vont agir et devraient envoyer une note dans leurs capitales pour indiquer que des conversations téléphoniques ont été interceptées à Maurice. « Cela pose un problème de sécurité. Les États-Unis vont se sentir concernés. Ils vont envoyer des experts pour redoubler la sécurité. Dans certains pays, dans des ambassades, les conversations confidentielles se font dans une salle spéciale très protégée des influences externes. C’est à chaque pays de chercher les meilleurs moyens de se protéger », fait ressortir Krish Ponnusamy.

  • Loto

 

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