Dans une lettre anonyme adressée à l’ambassadeur des États-Unis à Maurice, un lanceur d’alerte, qui se présente comme l’ancien complice de «Missier Moustass», indique qui se cacherait derrière le pseudonyme utilisé pour diffuser des écoutes téléphoniques compromettantes sur les réseaux sociaux. Un nouveau rebondissement secoue l’affaire des écoutes téléphoniques présumées, où un lanceur d’alerte, sous le pseudonyme « Missier Moustass », a fait parler de lui.
Une lettre anonyme, adressée à Henry Jardine, l’ambassadeur des États-Unis à Maurice, circule actuellement. Le Défi Quotidien a pu s’en procurer une copie. Cette correspondance est simplement signée par la lettre A. Dans ce document difficile à authentifier, l’auteur se présente comme un ancien complice de Missier Moustass. Il reconnaît d’emblée sa culpabilité, qu’il juge néanmoins inférieure à celle de son ancien partenaire. Mais dans cette lettre, il révèle surtout l’identité de l’individu qui serait derrière ce pseudonyme. Il s’agirait d’un ancien Chief Executive Officer (CEO) d’une grande entreprise du pays.
« J’ai été proche de M. Moustass. Je le connais très bien. J’ai fait des travaux, y compris illégaux, pour lui. Pas seulement moi, mais un groupe de personnes qui lui sont restées fidèles après sa démission et continuent de faire des travaux illégaux. Nous pensions qu’il deviendrait Premier ministre un jour. […] M. Moustass […] n’est pas seul, il utilise un groupe de personnes pour faire le sale boulot […] dont au moins trois dans la police », dénonce-t-il. L’auteur de la lettre détaille ensuite les méthodes d’interception des appels téléphoniques qui seraient utilisées. Il commence par dire que la méthode d’interception la plus courante est via un opérateur télécom, ce que nous appelons les interceptions Telco.
« Tous les appels du combiné (entrant et sortant) sont surveillés et enregistrés numériquement par l’agence d’interception désignée/ mandatée. Nous les appelons le client. C’est un mécanisme très simple et facile à réaliser. […] Mais la méthode Telco n’est pas la seule façon de surveiller les conversations téléphoniques. M. Moustass a longtemps installé des simulateurs de site cellulaire de cinquième génération, autrefois connus sous le nom de Stingray Interceptors. Ces dispositifs de cinquième génération sont les mêmes que ceux utilisés par la NSA indienne, le Mabahith saoudien et le Mossad israélien, avec des logiciels et du matériel spécialement réorganisés pour répondre aux besoins du client. Ils sont créés par une entreprise privée basée en Israël », écrit-il. Selon l’auteur de la lettre, Missier Moust ass aurait introduit à Maur ice des équipements d’interception d’appels de manière frauduleuse avec la complicité de l’importateur officiel qui est l’un de ses proches.
« M. Moustass et son équipe, dont je faisais partie, croient qu’il est un héros […] Mais en réalité, il est un narcissique, un homme dangereux, un escroc avec pour seule ambition de devenir la personne la plus importante. Il croit qu’il sera un jour Premier ministre. Ils ont écouté beaucoup de personnes : politiciens, journalistes, avocats, juges, policiers, ministres, leaders religieux de toutes les communautés, cadres supérieurs dans les entreprises privées et publiques et ainsi de suite. Mais ils ont également écouté les ambassades, y compris vos agents. Ils écoutent, enregistrent et gardent des dossiers à utiliser dans le futur. Les interceptions continuent. […] Mais ce qui a été divulgué par M. Moustass n’a pas été commandité par le Premier ministre ou quiconque d’autre (que Monsieur Moustass) », clame-t-il.
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