Economie

Économie : vers une reprise

2017 semble être l’année de tous les défis. La relance économique en est le principal. Mais cela dépendra de plusieurs facteurs socio-économiques, dont l’investissement, pour soutenir la capacité d’une reprise des activités productives.

La concrétisation de projets d’envergure, le maintien du dynamisme du secteur touristique, l’amélioration des exportations du sucre, la diversification des marchés et des produits financiers sont autant de secteurs porteurs pour l’économie. Cependant, pour d’autres, dont le manufacturier et les PME, la situation est moins rose.

Outre le caractère incertain et très fragile de la reprise au niveau mondial, la prévision d’une croissance d’environ 4 % cette année est basée sur la mise en exécution des mesures et des projets annoncés par le gouvernement. Leur réalisation s’échelonnera du second semestre de cette année jusqu’en 2018.
Le secteur de la construction pourrait enregistrer une hausse de 7 %, après une absence l’année dernière. Cela dans l’éventualité que les investissements publics dans les infrastructures et que les principaux projets privés se concrétisent.

La construction de bâtiments résidentiels pourrait connaître une progression avec les mesures permettant aux étrangers de devenir propriétaires. La mise en chantier de plusieurs villes intelligentes pourrait également donner un boost au secteur de la construction. Cependant, des signaux mitigés persistent pour les investissements dans l’immobilier non-résidentiel, malgré la levée d’embargo sur les nouveaux projets hôteliers.

Regain de vitalité

En général, le secteur pourrait voir un réel essor avec le début des travaux pour le Metro Express, avec les gares et terminaux urbains, le port de pêche dans la région de Bain-des-Dames et le développement des infrastructures routières, entre autres.

Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration pourrait s’attendre à une croissance de 3,2 % avec des prévisions en hausse du nombre de touristes à 1,32 million. Le regain de vitalité de ce secteur devra se maintenir l’année prochaine avec l’annonce de l’offre de meilleurs services d’accès aériens. Bien que l’ombre du Brexit soit toujours présent pour le long terme, une expansion de la capacité de siège sera à l’ordre du jour.

Selon la Mauritius Tourism Promotion Authority, cette année représente un challenge en ce qui concerne le marché français avec les élections présidentielles prévues au cours du deuxième trimestre. Elle mise sur une croissance de 12 %, grâce à une campagne publicitaire à la télé et dans la presse.

Le marché anglais reste problématique en raison de la perte de valeur de la livre sterling. Toutefois, la destination mauricienne pourra en tirer partie, car l’Europe ne sera pas aussi attirant en raison des difficultés dans l’obtention de visas. C’est une situation suivie de près, car les négociations autour de la sortie de la Grande-Bretagne de l’Europe devraient débuter au cours du premier semestre 2017. 

L’industrie manufacturière pourrait connaître une expansion de 1,5 %, à condition qu’il n’y ait pas un nouveau repli dans les activités industrielles telles que le textile. Plusieurs grands rendez-vous en Europe dont des scrutins en France et en Allemagne cette année pourraient également avoir une incidence sur les principaux marchés. La perspective pourrait se dégrader davantage avec une accentuation du Brexit. La faiblesse de la livre sterling pourrait affecter les recettes, alors qu’un dollar plus fort pourrait alourdir les factures des entrants.

Une croissance de 2,5 % est attendue pour le sucre, avec une production d’environ 400 000 tonnes. L’industrie devra bénéficier du niveau des prix qui prévalent actuellement, soit Rs 15 000 la tonne. En dépit de l’élimination des quotas en Europe, elle compte sur des marchés prometteurs en Afrique, où la production est déficitaire par rapport à la demande. Le secteur non-sucrier devrait croître de 3 %, avec l’éventuel décollage de l’industrie de l’agroalimentaire, quand les mesures annoncées seront appliquées.

Le secteur des services financiers incluant les banques pourrait connaître une expansion de 5,5 %, un léger recul en lien avec la révision du traité de de non-double imposition entre l’Inde et Maurice. À partir d’avril, l’Inde pourra taxer en partie les « plus values » et il y a davantage de risques que l’intérêt de la route mauricienne pour investir en Inde décroisse graduellement. Cependant, une diversification du marché, le développement d’un Renminbi Hub à Maurice et davantage de business entre l’Afrique et l’Asie à travers le pays pourront compenser. 

Une légère hausse est prévue pour le secteur des technologies de la communication et de l’information à 6,7 % en ligne avec la stratégie d’une économie numérique. Une dynamique de croissance pourra aussi s’installer avec un troisième câble de fibre optique sous-marin et la technologie de fibre à domicile et le développement des services en ligne, entre autres.

Vers la création d’emplois

La création d’emplois a été problématique ces dernières années, avec néanmoins de faibles replis du taux du chômage. Cet indicateur est passé de 7,9 % à 7,4 % l’année dernière. Dans les faits, 1 800 personnes ont été exclues de la population active. C’est ainsi que le taux d’activité a régressé avec une forte proportion de femmes. Le pays fait face à une dégradation progressive des ressources humaines et du capital intellectuel. L’ouverture de l’économie mauricienne aux experts et professionnels étrangers est considérée comme un important facilitateur pour endiguer l’exode de productivité totale des facteurs et à réaliser des bénéfices économiques importants. Les analystes tablent sur un taux de chômage de 7,3 % en 2017.

Prévisions pour les principaux secteurs
Secteurs 2016 2017 (prévisions)
Commerce 3% 3%
Hébergement et restauration 7,5 % 3,2 %
Tic 6,5 % 6,7 %
Services financiers 5,7 % 5,5 %
Administration publique 3,3 % 3%

 

Indicateurs 2016 (%) 2017 (% prévisions)
Produit intérieur brut 3,7 -400%
épargne intérieure brute 11,3 11,9
Formation brute de capital fixe 17,4 17,6
Inflation 1 2
Taux de chômage  7,4 7,3
Déficit budgétaire  3,5 3,3
Dette publique 64 62,5
Déficit du commerce des visibles  79,1 88,2
Solde du compte courant -4,7 -5,4
Balance globale des paiements 19,5 19,1
 

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