Economie

Économie régionale: les malheurs de l’Afrique du Sud sont-ils une aubaine pour Maurice ?

Le pays de Nelson Mandela va de mal en pis. Le rand désormais s’échange à Rs 2,09. La situation économique se détériore. L’environnement politique est fébrile. Avec ces problèmes affectant son premier partenaire régional, Maurice est-il dos au mur, ou est-ce une aubaine ? Analyse. En l’espace d’une semaine, l’Afrique du Sud a connu trois ministres des Finances. La confiance des investisseurs s’est effritée davantage. Le rand encaisse le coup (voir tableau). Début 2016, avec des signes négatifs venant de la Chine, son principal marché, la monnaie sud-africaine a atteint son niveau le plus bas face au dollar américain. Il est maintenant question que les agences telles que Moody’s Investors Service révisent à la baisse la note de la deuxième économie africaine.

Promouvoir la destination mauricienne

« La situation économique en Afrique du Sud est susceptible de se détériorer à court terme. Il n’est pas à écarter que le taux de change roupie/rand arrive à parité. De fait, cela aurait un impact sur notre industrie du textile dans la mesure où certaines entreprises sont très centrées sur l’Afrique du Sud », affirme Afsar Ebrahim, Députy Group Managing Partner chez BDO Mauritius. L’Afrique du Sud est notre partenaire commercial de référence sur le continent, tant en termes d’importation que d’exportation. Pour les neuf premiers mois de 2015, les achats de ce pays ont atteint Rs 8,16 milliards contre Rs 8,26 milliards pour la période correspondante en 2014. Les exportations ont été de Rs 5,22 milliards, représentant une hausse de 24,5 %. Les dépôts en rand dans les banques du pays ont été de Rs 4,4 milliards, selon la Banque centrale. Au niveau d’entrée d’argent dans le pays, l’Afrique du Sud est en force dans deux catégories. Dans l’industrie du tourisme, le pays de Mandela est la principale source de visiteurs du continent. En décembre, les arrivées ont enregistré une croissance de 6,3 %. Vient ensuite l’investissement direct étranger. Selon les données de la Banque de Maurice, de 2010 aux premiers neuf mois de 2015, le total des investissements sud-africains a été de Rs 13,8 milliards. « N’empêche que cette crise sud-africaine représente une excellente opportunité pour attirer les investisseurs et les richissimes Sud-Africains vers Maurice, une économie plus stable d’un point de vue politique, sécuritaire et financier. Les décideurs se doivent d’être rapides afin de promouvoir de manière agressive la destination mauricienne auprès de ces deux catégories », fait ressortir Afsar Ebrahim. Sur le plan des services financiers, Maurice a déjà fait des avancées majeures. En sus du groupe Investec, qui opère déjà dans l’offshore, la ‘Old Mutual’ dispose déjà de ses permis pour implanter ses bureaux régionaux dans le pays. Et dans le textile, le groupe Hosken, à travers une de ses filiales, est entré dans l’actionnariat de Star Knitwear. Une reprise en Afrique du Sud, premier producteur de platine au monde, n’est pas pour sitôt. Autant battre le fer (que produit ce pays) quand il est chaud ? [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8015","attributes":{"class":"media-image alignnone wp-image-13809 size-large","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"960","height":"540","alt":"130116-exchange-rate"}}]]
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