Économie océanique : des lagons bientôt dotés de canaux navigables

La difficulté d’accéder au lagon est une barrière au développement du secteur de la pêche. La majeure partie des canaux navigables du lagon est obstruée. D’autres lagons requièrent le dragage de nouveaux canaux.

Les ingénieurs du ministère de l’Économie océanique travaillent sur un projet visant à rouvrir des canaux navigables autour du pays et à en creuser de nouveaux. Le ministère a commandité une étude pour déterminer le nombre de canaux requis.

La première partie du projet sera réalisée à Mahébourg. Les canaux de cette région ont subi un dragage, il y a plus de trente ans. Entre-temps, ces passages ont été comblés par la boue et par les sédiments provenant des rivières et des effluves terrestres. Ces canaux étaient suffisamment larges et profonds pour laisser passer des bateaux de pêche. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

Selon un technicien proche du dossier, les derniers examens révèlent que les canaux font moins de 50 centimètres de profondeur à marée basse. Ce qui n’est pas suffisant pour permettre le passage des pirogues à marée basse. En l’absence de canaux, les pêcheurs doivent attendre la marée haute pour naviguer dans le lagon.  Le ministère enclenchera une étude dans le cadre d’un permis Environmental Impact Assessment (EIA).

« Pour effectuer le dragage, il nous faut obligatoirement obtenir un permis EIA », affirme le technicien. Il faudra, selon lui, faire un relevé complet des organismes vivants sur le site. « Les techniciens devront répertorier les espèces de poissons et de coraux, tout en les comptabilisant. Le rapport indiquera aussi comment ces animaux marins seront épargnés ou relocalisés. Nous mettrons ce projet sur pied sans causer de tort à l’écosystème. »

 Les procédures d’obtention du permis EIA risquent de durer jusqu’à juin prochain. Ce qui pourrait causer un retard au niveau des travaux. Une fois le projet concrétisé, des bateaux mesurant 10 mètres de long pourront alors naviguer dans le lagon.

Mahébourg est le premier site choisi. Une source précise que cinq autres sites ont été identifiés mais que la profondeur et le nombre de canaux requis varieront.

Dans certains endroits, les techniciens envisagent de creuser de nouveaux canaux pour laisser passer des bateaux d’une longueur supérieure à huit, voire dix mètres. Outre la pêche, le tourisme bénéficiera de ces projets.  Les catamarans et autres bateaux de plaisance pourront également utiliser ces canaux.