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Économie et écologie : quel équilibre ?

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Un rapport, publié le mois dernier dans la célèbre revue britannique The Lancet, indique qu’un décès sur six survenu en 2015 dans le monde était lié à la pollution de l’air, de l’eau, mais aussi des lieux de travail. Ce bilan représente « 3 fois plus de morts provoqués par le Sida, la tuberculose et le paludisme réunis et 15 fois plus que ceux causés par les guerres et toutes les autres formes de violence », souligne le rapport.

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L’étude note également que le phénomène touche en premier les populations pauvres et vulnérables, car 92 % de ces décès surviennent dans des pays à revenus faibles ou moyens. Et que dans chaque pays, ils concernent davantage les populations marginalisées. En effet, la pollution, qui suscite un sérieux déséquilibre au niveau des écosystèmes, ne peut, par conséquent, ne pas avoir d’incidences sur la biodiversité dans son ensemble et la santé humaine en particulier.

D’ailleurs, un grand débat se déroule actuellement au sein de l’UE en vue d’interdire dans cette zone l’utilisation du glyphosate (Round Up), herbicide suspecté d’être cancérigène. Des maladies neurodégénératives chroniques, à l’instar de l’Alzheimer et du Parkinson, ont également été détectées dans des populations exposées à la pollution aux pesticides.

De même, il n’est guère surprenant si, après l’émergence du VIH qu’une mutation génétique du SIV (Simian Immunodeficiency Virus) chez les chimpanzés aurait favorisée l’augmentation considérable des cas d’infection et des victimes du VIHSida avait coïncidé avec la période où le problème de l’environnement, comprenant la destruction de la couche protectrice d’ozone par les activités industrielles et agricoles abusives, avait  commencé à susciter de sérieuses inquiétudes, c’est-à-dire, dans  les années 80-90. En effet, la présence de l’UVB et l’UVC dans la troposphère et le rapport de causalité avec la virulence du VIH ne peuvent être négligés.

C’est de nager à contre-courant que de prétendre que, dans les circonstances de l’actuel système de développement économique, la seule signature de l’accord international de Paris sur le climat en décembre 2015 par 195 pays freinerait, de manière prévisible, le processus du réchauffement de la planète et toutes les conséquences écologiques et sanitaires qui vont avec.

Hormis une volonté politique soutenue, l’objectif très ambitieux du COP 21 exigera un investissement estimé à des dizaines voire des centaines de milliards de dollars pour assurer la transition vers les énergies propres. Qui paiera la note ? Mais la question fondamentale que l’on se pose : pouvons-nous entraver l’expression des caractéristiques inscrites dans l’ADN même de ce système économique dont, entre autres, la pollution de l’environnement ?

Le fait que le seuil symbolique de 400 ppm de CO2 dans l’atmosphère– par rapport aux 280 ppm au début de la révolution industrielle – a été franchi démontre que l’équilibre entre développement économique et préservation de l’environnement a toujours été le cadet des soucis de la communauté internationale. Ce qui fait que le système économique mettant l’emphase sur la croissance à tout prix et la maximisation des profits a suscité une accélération de l’exploitation des énergies fossiles, principale source du phénomène du réchauffement climatique.

D’ailleurs, même le président Donald Trump a déjà annoncé sa décision de sortir de l’accord de Paris estimant qu’il est « défavorable aux États-Unis ».
Alors que toute tentative d’un assainissement tant sur le plan social qu’écologique doit impérativement être dirigée contre l’existence même de ce système énergivore, il va sans dire que tous les efforts déployés, que ce soit par les syndicalistes pour combattre la politique de bas salaires et la précarité, qui sont aussi des caractéristiques inhérentes à ce système ou par les écologistes pour la protection de notre biosphère, ne seraient finalement qu’un coup d’épée dans l’eau.

Dr Diplal MAROAM

  • defimoteur

     

 

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