Échanges commerciaux: les exportateurs vers la Grande-Bretagne craignent le pire

Si les Britanniques votent en faveur d’un retrait de l’Union européenne au référendum du 23 juin, l’impact serait immédiat, avec une chute de revenus pour les entreprises mauriciennes.

« C’est une préoccupation majeure. La Grande-Bretagne est notre principal marché », affirme Yogesh Singh, président de la Mauritius Export Association (Mexa). « Avec un vote favorable au retrait de l’Union européenne, la livre sterling, selon les analystes, a le potentiel de perdre 10 % de sa valeur dans le court terme. Ce sera donc moins de revenus pour les exportateurs mauriciens ». Le vote des Britanniques (Brexit) est pris au sérieux au niveau de la Mexa. Une rencontre informelle a eu lieu le mercredi 15 juin afin de débattre des retombées du vote dans les court et moyen termes et l’approche à être adoptée en cas d’un retrait.

Impact conséquent

En 2015, les exportations vers la Grande-Bretagne ont été de Rs 10,9 milliards, selon les données de Statistics Mauritius. Quelque 80 % de ces ventes se portent sur des produits textiles et du sea-food. Dans le classement de Statistics Mauritius, la Grande-Bretagne devance les Émirats arabes unis, les États-Unis, la France et l’Afrique du Sud. Qui plus est, le pays dispose d’une balance positive avec ce pays, car les importations ont été de Rs 3,7 milliards en 2015. À mercredi, selon l’agence Reuters, citant un sondage YouGov/Times, les Britanniques seraient plus enclins à quitter le bloc européen. Reuters affirme, dans un article, que l’écart entre rester et partir est passé à 7 %. Si les craintes de toutes les principales économies du monde se confirment avec ce vote, l’impact sera conséquent dans le monde. Ce mois-ci, la livre sterling s’est dépréciée face aux principales devises mondiales et à la roupie. Selon les données de la Banque de Maurice, une livre sterling rapporte Rs 49,61 au 15 juin. Au début de juin, le montant s’élevait à Rs 50,73. « Au niveau du taux de change, ce sont les forces mondiales du marché qui dictent le pas. Nous n’y pouvons rien », commente Yogesh Singh. « Si le vote est un oui pour le retrait, Maurice devrait entamer des discussions immédiates avec la Grande-Bretagne au sujet des droits d’accès à ce marché. Nous ne sommes pas certains d’y obtenir un accès selon les mêmes conditions que nous avons actuellement avec l’Union européenne, qui est de 0 % de droits de douane ».