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Eaux usées à Surinam : des squatters réclament un système de tout-à-l’égout et un chemin

L’évacuation des eaux usées demeure un gros problème à Maurice, ce qui explique les gros investissements annoncés par la Wastewater Management Unit. À Surinam, une cinquantaine de familles vivant sur les terres de l’État se plaignent de conditions sanitaires déplorables.

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Ashley habite sur un terrain squatté, situé sur les falaises, à Cemetery Road, Surinam. Ce père d’un enfant de trois ans nous a expédié une série de photos qui montrent comment des eaux usées envahissent le quartier. Il n’y a aucun endroit sec où marcher. « Une cinquantaine de familles habitent les lieux et souffrent de cette situation très inconfortable et inacceptable depuis pas mal de temps. Parmi, il y a des personnes malades, des femmes enceintes, des enfants. »

Et de préciser à la rédaction d’Xplik ou K : « Nous luttons depuis vingt ans pour que les autorités concernées aménagent un chemin correct, tout en nous débarrassant de ces eaux usées qui stagnent partout. Hélas, à ce jour, nul n’a rien pu faire pour nous. À chaque averse, les eaux usées refoulent de partout. Nous, les habitants avons tenté de trouver une solution en creusant par exemple des puisoirs (puits d’absorption). Mais chaque fois qu’on creusait à une profondeur de quatre ou cinq pieds, le trou se remplissait d’eau jusqu’au ras. C’est très décourageant . »

Un habitant affirme que le chemin n’a jamais été tracé alors qu’il figure sur le contrat de propriété.

Notre interlocuteur affirme avoir sollicité le conseil de district de Savanne et le département sanitaire. « Ils nous ont déclaré ne pouvoir rien faire dans l’état, exception faite de servir une mise en demeure aux occupants des lieux dont les installations sanitaires sont défectueuses. Comment cette mesure pourra-t-elle résoudre notre problème ? Nul ne le sait », s’indigne Ashley. « Nous habitons certes près de la mer. Mais ce n’est pas l’eau de mer qui se mélange avec l’eau de pluie et déborde de partout, car nos habitations sont situées sur une falaise », argue-t-il.

Quant au problème d’accessibilité, Ashley assure que « le chemin n’a jamais été tracé, alors qu’il figure bel et bien sur le contrat de propriété de chaque habitant du coin. Nous nous sommes déplacés à Ébène pour rencontrer l’arpenteur du gouvernement. Ses hommes sont venus sur place à quatre reprises. À chaque fois, leurs plans différaient. Chose insolite, ledit chemin ne figurait sur aucun de leurs plans !

Quand nous leur avons montré le chemin qui figurait sur les plans qui nous ont été remis, ils sont repartis pour ne jamais revenir ! »

Ashley argue également que l’absence de chemin d’accès aux habitations est indirectement responsable du décès d’un habitant. « Lorsque cette personne est tombée malade, ces proches ont trop tardé pour l’emmener à l’hôpital de Souillac. S’il y avait eu un chemin tracé, il aurait été bien plus facile pour qu’un véhicule accède directement à sa maison pour permettre son transport à l’hôpital. Il est mort faute d’avoir reçu des soins à temps. »

Se faisant le porte-parole de ses voisins, Ashley implore donc les autorités : « Permettez-nous de vivre dans la dignité, comme des humains. Il n’est pas tolérable que de telles situations perdurent encore de nos jours. »

 

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