À vendredi, le taux de remplissage des sept principaux réservoirs s’élevait à 43,1 %, contre 90,4 % à la même période l’année dernière. Face à la situation préoccupante des réserves en eau, la Central Water Authority (CWA) a annoncé la révision des horaires de distribution d’eau à travers le pays dès ce lundi. Cependant, d’autres mesures restrictives ne sont pas à l’ordre du jour pour l’heure.
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Selon les derniers constats, le taux moyen des réservoirs a chuté à un niveau critique de 43 %. La situation des nappes phréatiques est également alarmante, avec une diminution moyenne de 20 %, tandis que certains cours d’eau se sont complètement asséchés.
Pour faire face à cette crise, la CWA a décidé de réduire les heures de fourniture d’eau afin de mieux gérer les réserves disponibles. Ces nouvelles mesures entreront en vigueur à partir de ce lundi 20 janvier 2025 et resteront en place jusqu’à nouvel ordre.
Cependant, malgré ce stress hydrique, aucune autre mesure restrictive n’est envisagée pour l’heure. Confirmation donnée par le ministre des Services publics, Patrick Assirvaden. « Pour l’instant, nous appliquons uniquement les nouveaux horaires de distribution dans les différentes régions de l’île. Nous continuons de suivre de très près la situation », a déclaré le ministre au Défi Quotidien.
Est-il possible de mettre en place d’autres mesures en attendant les pluies attendues pour fin janvier ou début février ? À cette question, l’hydrologue Farook Mowlabaccus soutient que rien ne peut être fait dans l’immédiat. « Il n’y a rien à faire. Nous ne pouvons qu’attendre les pluies. En attendant, nous devons essayer de gérer les ressources dont nous disposons », indique-t-il.
L’intervenant lance un appel à la responsabilité citoyenne. « Il ne faut pas gaspiller l’eau. Avec le taux de remplissage qui est en baisse constante, il faut un usage efficient », plaide Farook Mowlabaccus.
Selon Michaël Atchia, spécialiste de l’environnement et membre de Democracy Watch, les variations dans les précipitations sont des phénomènes relativement normaux, mais le changement climatique exacerbe les extrêmes. « La sécheresse d’un côté, les inondations de l’autre, c’est devenu une réalité à laquelle nous devons nous adapter », explique-t-il. Il insiste sur le fait que le climat est désormais « déréglé » et que des mesures d’adaptation sont urgentes. « Il existe des systèmes qui peuvent nous aider à gérer cette situation. Par exemple, des petites boules sont placées sur les réservoirs pour empêcher l’évaporation de l’eau.
D’autres technologies, comme l’utilisation de ‘silver’ pour condenser les nuages et favoriser la pluie, sont également une solution », précise-t-il. Toutefois, Michaël Atchia souligne que ces solutions, bien qu’efficaces, doivent être mises en place rapidement et de manière coordonnée. « Nous devons malheureusement avoir recours à ces substances qui se mettent dans les nuages pour provoquer la condensation et la pluie. Ce n’est pas idéal, mais c’est nécessaire dans les circonstances actuelles, et cela risque de devenir récurrent à l’avenir », poursuit-il.
Il insiste également sur le rôle clé de l’adaptation locale et de l’implication citoyenne. « Il est crucial de revoir les horaires de distribution de l’eau, mais cela doit s’accompagner d’une campagne de sensibilisation claire pour éviter le gaspillage. Chaque citoyen doit contribuer à cette gestion de l’eau de manière responsable », conclut Michaël Atchia.
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