Qu’est-ce que le Mauritius Standard Bureau (MSB) a pu trouver dans les échantillons prélevés à l’usine de Quality Bewerages Ltd (QBL) pour soutenir que l’eau embouteillée produite par la société n’est pas conforme aux standards microbiologiques ? La réponse n’a pas été dévoilée jusqu’à présent, mais en attendant la vente des produits Vital eau de source a été suspendue.
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Tout comme le MSB, la société concernée, le ministère de la Santé et celui du Commerce sont restés évasifs sur le sujet. Dans un communiqué conjoint émis le samedi 25 juin, les deux ministères se contentent de dire qu’ils ont pris connaissance des analyses microbiologiques effectuées par le MSB pour le compte de QBL. Ils soulignent également que, dans le but de protéger les consommateurs, le ministère de la Santé a effectué le prélèvement d’une nouvelle série d’échantillons à l’unité de production de QBL ainsi que dans divers points de vente du pays. Ils seront soumis à des analyses microbiologiques au Central Health Laboratory.
Le communiqué indique aussi que l’inspectorat de la santé publique et de la sécurité alimentaire du ministère de la Santé procède « à la vérification minutieuse de toutes la chaîne de production de Vital ». Ce qui soulève certaines questions. À quelle fréquence cette unité effectue-t-elle ses inspections ? À quand remonte la dernière visite ? Comment se fait-il que ce soit le MSB qui a révélé que l’eau de Vital eau de source n’est pas conforme aux standards microbiologiques ?
Sans vouloir entrer dans les détails, Darwin Ramasawmy, ancien inspecteur sanitaire de la sécurité sanitaire des aliments au ministère de la Santé, explique que le contrôle des contaminants bactérienne et chimiques doivent se faire régulièrement. « C’est dans l’intérêt de la santé des consommateurs qu’il y ait plus de contrôle étant donné que les produits végétaux sont traités pour leur préservation par des produits chimiques dont le niveau doit être vérifié régulièrement », dit-il.
L’on est en droit de se demander également quel a pu être l’impact de la non-conformité aux standards microbiologiques sur la santé des consommateurs, le nombre de bouteilles d’eau concernées par cette anomalie mis sur le marché et quand ? Est-ce que le ministère diligentera des inspections chez les autres embouteilleurs d’eau de table ? Y a-t-il un lien avec les nombreux de cas gastro-entérite recensés ces deux dernières semaines ?
Selon les chiffres officiels, plus de 1 500 ont été enregistrés dans les centres de santé publique alors que c’est principalement en été que cette infection est plus fréquente.
En attendant les résultats des nouvelles analyses la vente des produits de la marque Vital eau de source est momentanément suspendue. Le communiqué conjoint de la Santé et du Commerce souligne que leur mission est de veiller au respect des dispositions de la Food Act « afin d’assurer que tout aliment mis en vente soit propre à la consommation et ne constitue aucun danger pour la santé ». QBL se dit, pour sa part, confiant quant à la qualité et l’intégrité de ses produits.
Quality Bewerages affirme respecter toutes les normes
Toute eau embouteillée doit respecter les valeurs indicatives de la soixante-quatrième annexe (règlement 421) de la loi sur les aliments. (Voir tableau)
Afin de toujours s’assurer qu’elle respecte les réglementations ci-dessus, QBL affirme qu’elle effectue ses propres tests microbiologiques lors de chaque production. Cela sur ses produits finis et à différents points d’échantillonnage du processus, conformément au plan d’échantillonnage, défini dans le système de sécurité alimentaire. De plus, indique QBL, elle envoie également ses produits à un laboratoire externe à une fréquence définie pour la validation de leurs résultats de test et pour assurer l’intégrité des produits pour leurs clients.
Avant le début de la production, la ligne de production et les filtres sont rigoureusement nettoyés et assainis, souligne le producteur de la marque Vital eau de source. « Par la suite, notre responsable de contrôle qualité, prélève des échantillons du produit fini ainsi que d’autres échantillons à différents points, comme défini dans le Food safety sampling plan aux fins d’une évaluation microbiologique », assure l’embouteilleur. « D’autres tests physico-chimiques et d’emballage sont effectués toutes les heures. Toutes les analyses réalisées, qu’ils soient physicochimiques ou microbiologiques sont conformes aux exigences de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et aux paramètres définis par la Food Act ». Après la mise en bouteille, fait ressortir QBL, les produits finis sont expédiés à l’entrepôt et sont uniquement mis en vente après confirmation qu’ils sont conformes à toutes les normes. « Dans le cadre de la procédure mise en place, nous envoyons également des échantillons d’eau à des laboratoires externes à une fréquence définie afin de valider la fiabilité et l’intégrité de nos résultats internes et de nous assurer que le consommateur final reçoit des produits conformes aux normes », souligne QBL.
Nouveaux règlements
Des amendements seront apportés aux Food Regulations 1999 afin d’introduire une Hazard Analysis Critical Control Points (HACCP) certification pour une sélection de produits, dont la transformation du lait, la transformation de la viande, la transformation du poisson et l’embouteillage de l’eau.
Le Mauritius Food Standards Agency Bill sera aussi introduit pour la mise sur pied d’une Mauritius Food Standard Agency (MFSA) afin d’harmoniser le contrôle denrées alimentaires tout au long de la chaîne d’approvisionnement. L’organisme devrait être opérationnel en janvier 2023 et va permettre, entre autres, de mettre à jour la National Food Control Policy. Le nouvel organisme devrait aussi permettre de préparer des lignes directrices pour faciliter la conformité aux exigences réglementaires sur les aliments.
Les standards de l’eau embouteillée
Selon les règlements sous l’article 18 des Food Regulations 1999, l’eau embouteillée vendue pour la consommation humaine doit être de l’eau propre et potable et obtenue à partir d’une source exempte de pollution, de coliformes fécaux, d’organismes coliformes et de protozoaires pathogènes. L’eau en question doit être soumise à un examen microbiologique ou biologique et être conforme aux valeurs indicatives prescrites.
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