Le niveau des réservoirs de Maurice est préoccupant. Au 18 novembre, les sept principaux réservoirs affichaient un taux de remplissage moyen de 50,7 %, contre 68,7 % à la même période l’année dernière. En pleine période sèche et avec une pluviométrie déficitaire persistante, la situation inquiète les autorités.
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En attendant la nomination d’un nouveau ministre des Utilités publiques après les récentes élections, les institutions concernées suivent la situation de près. Du côté de la Central Water Authority (CWA), la réalité est sans détour.
« Nous sommes déjà dans la période sèche, et il n’a pas plu depuis fin juin. Malheureusement, aucune campagne de sensibilisation n’a pu être menée en raison des élections. Nous attendons la nouvelle direction pour décider des priorités », explique-t-on.
En dépit de ces défis, la CWA affirme avoir activé son plan de contingence. Des sources additionnelles d’eau ont été identifiées, et des travaux, entamés au début de l’année, sont en cours. « Chaque région a ses spécificités. De petits travaux, comme le remplacement de sections de tuyaux, apportent déjà des améliorations. Toutefois, les décisions majeures, notamment sur un éventuel réaménagement des horaires de distribution, dépendent du prochain management », poursuit notre source.
La Water Resources Unit (WRU) tire également la sonnette d’alarme. Selon ses analyses, les cinq derniers mois ont été marqués par une pluviométrie exceptionnellement basse. « Juillet a été l’un des mois les plus secs des 120 dernières années. Cette tendance a persisté jusqu’à octobre. Bien qu’il y ait eu quelques pluies, elles sont restées en dessous de la moyenne. Résultat : nos ressources en eau, qu’il s’agisse des réservoirs ou des nappes phréatiques, continuent de décliner », confie-t-on.
Pour l’heure, les priorités restent l’approvisionnement domestique et également la gestion de la demande accrue en fin d’année, une période marquée par les fêtes et l’arrivée des touristes. « Nous évaluons régulièrement la situation avec les parties prenantes, y compris la météo, pour envisager d’éventuels rationnements si nécessaire. Nous sommes dans une situation comparable à celle de 2022, mais avec un déficit de stockage de 4 à 5 % supplémentaire », précise notre source.
Selon la station météorologique de Vacoas, les premières pluies significatives pourraient arriver d’ici mi-décembre. Cependant, les incertitudes climatiques demeurent. « Bien que des précipitations soient prévues avec Bekhi, leur intensité et leur impact sur nos réserves restent à confirmer. Si la pluviométrie s’avère favorable, cela améliorera les stocks, mais dans le cas contraire, des mesures restrictives devront être prises », souligne-t-on.
En attendant, les autorités appellent à une utilisation judicieuse de l’eau. Chaque goutte compte pour éviter une crise majeure dans les mois à venir.
Les pluies estivales retardées
Selon le Summer Outlook des services météorologiques, le début des pluies estivales devrait être légèrement retardé, soit au cours de la deuxième quinzaine de décembre 2024. Les précipitations estivales cumulées sur l’ensemble de Maurice devraient atteindre environ 80 % de la normale, soit environ 1100 mm.
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