Eau : la plate-forme anti-privatisation poursuit sa campagne

Le mouvement citoyen contre la privatisation de la Central Water Authority et la hausse du tarif de l’eau sollicite une rencontre avec le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth.

Les dirigeants de la plate-forme anti-privatisation de la Central Water Authority (CWA) ne se laissent pas influencer par les propos rassurants du Premier ministre adjoint et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo. Ils estiment que l’affermage et les partenaires stratégiques sont synonymes de privatisation. Ils poursuivent donc leur campagne de dénonciation et de sensibilisation.

Radhakrishna Sadien, président de la plate-forme, explique que la campagne de distribution de tracts se poursuit. Ils continuent de faire signer des pétitions qui seront envoyées aux autorités.

Il explique avoir adressé des lettres, via le bureau du Speaker, à chaque parlementaire pour lui demander de ne pas soutenir tout projet de loi à l’Assemblée nationale sur la privatisation de la CWA et l’augmentation du prix de l’eau. Il regrette qu’on lui ait demandé de reprendre ces lettres. Il avance que, ne se sentant nullement découragé, il va maintenant les expédier à leur adresse résidentielle. « Je déplore aussi le fait que le syndicaliste qui soit allé reprendre ces lettres ait dû fournir des explications à la police », dit-il.

De son côté, le secrétaire de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim), Jayen Chellum, estime que les consommateurs ont déjà subi une augmentation indirecte de l’eau en contribuant Rs 4, sur chaque litre d’essence achetée, au Build Mauritius Fund. « Dire qu’il faut augmenter le tarif de l’eau est une double augmentation », estime-t-il. Il avance que ce fonds a déjà atteint les Rs 3 milliards.

Prix de l’eau

Il fait observer que des déclarations ministérielles et celles de la direction de la CWA indiquent que 60 % des abonnés bénéficient déjà d’une fourniture d’eau 24/7. Il se demande s’il est vraiment nécessaire de privatiser cet organisme pour fournir les 40 % restants. 

Concernant les pertes d’eau dans les réseaux de distribution, il souhaite avoir des éclaircissements.

Commentant l’argument selon lequel le prix de l’eau à Maurice est le moins élevé au monde, Jayen Chellum explique que, selon ses recherches, le prix de l’eau est moins cher à Maurice que dans une quarantaine de pays. Il cite aussi d’autres pays, dont le Venezuela, où l’eau serait distribuée gratuitement.