La dyslexie touche 5 % à 10 % des enfants scolarisés. Ce trouble affecte trois fois plus les garçons que les filles indiquent Farzaana Keenoo-Chonee, orthophoniste, et Mithesh Soobarah, ergothérapeute de Special Education Needs Society.
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Selon cette ONG, il y a deux types de dyslexie : acquise et développementale. La dyslexie peut être acquise à la suite d’une lésion cérébrale, par exemple. La dyslexie développementale pour sa part se développe au fil du temps.
La dyslexie développementale se manifeste par une grande difficulté apprentissage et à assimiler le langage écrit, par conséquent l’orthographe et la lecture.
La dyslexie est aussi un trouble persistant de l’acquisition et de l’automatisation de la lecture. Elle affecte la vitesse et la précision en lecture et engendre souvent une lecture imprécise qui nuit grandement à la compréhension
Selon la Special Education Needs Society (SENS), la dyslexie se manifeste, chez l’enfant, par une grande difficulté à lire, à écrire et à assimiler l’orthographe. Ce qui peut s’observer par un retard d’au moins dix-huit mois dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
Cela en dépit du quotient intellectuel jugé normal et l’absence de troubles visuels et auditifs. Ce trouble de l’apprentissage du langage écrit se manifeste de manière différente selon l’âge du patient précisent l’orthophoniste et l’ergothérapeute.
Parmi les signes notables, il y a des confusions phonologiques des sons t, d ,p, b ou visuelles m, n, p, q. Il y a aussi des inversions des lettres, (b, d, p, q, f, t), des chiffres (3, 6, 7, 9) et des syllabes (ma-am).
Les parents devraient s’inquiéter de cette situation, dès la petite enfance, si le trouble est persistant expliquent Farzaana Keenoo-Chonee et Mithesh Soobarah. Dans la petite enfance (2-5 ans), cela peut se traduire par un retard dans le langage ; une difficulté à apprendre des mots ; une difficulté à apprendre et à reconnaître des lettres ; des troubles de la mémoire, surtout immédiate ; des problèmes de repérage dans l’espace.
Chez les enfants et les adolescents (6 à 15 ans), le trouble est notable par un retard évident dans l’apprentissage de la lecture et l’écriture. Ils font preuve d’un trouble de l’attention, de la concentration et de la compréhension. Ils ont une difficulté : à faire la différence entre des mots graphiquement proches ; à faire la différence entre des lettres graphiquement proches ; à épeler des mots inconnus ainsi que des mots trop longs ; et à apprendre et à assimiler des langues étrangères. Ils ont des problèmes de motricité, de mémoire et de coordination. La dyslexie est un trouble du langage écrit uniquement, et ne présente pas des troubles du langage expressif et réceptif.
Afin de déceler et de corriger le problème, un bon diagnostic est important. Le trouble est souvent remarqué pendant la période d’apprentissage de la lecture et de l’écriture. De ce fait les parents et l’enseignant sont les premiers à le détecter.
Des spécialistes doivent alors intervenir. Parmi, le pédiatre pour établir un diagnostic sur la base d’examens orientés qu’il aura prescrits et d’un bilan scolaire. Le psychologue pour détecter toute anomalie intellectuelle ou tout trouble de la personnalité. L’opticien pour évaluer les capacités de mouvements de regards de l’enfant et écarter tout problème lié à sa vision. L’ergothérapeute va lui examiner les capacités motrices du patient, alors que l’orthophoniste procédera à un bilan sur les capacités de langage écrit et oral de l’enfant. C’est quand tous les problèmes pouvant expliquer une difficulté d’apprentissage sont écartés que le diagnostic pourra être posé, expliquent les membres de SENS.
Ils ajoutent qu’il n’y aucun traitement pour traiter et soigner définitivement la dyslexie. Il est néanmoins possible de soulager les symptômes et de permettre aux dyslexiques de mieux vivre avec leur trouble. Cela à travers une prise en charge multidisciplinaire : de phonologie, des sessions pour améliorer l’attention ainsi que des exercices d’écriture et d’orthographe, de motricité et de psychothérapie.
Les parents ont un grand rôle à jouer dans ce genre de situation selon les membres de SENS. Le plus important est de redonner à l’enfant le plaisir de lire. Cela à travers la lecture d’une bande dessinée ou la lecture à deux. Il est cependant recommandé de ne pas forcer l’enfant à lire à haute voix s’il ne le souhaite pas. Permettre à un enfant dyslexique de se développer autrement est important également. Cela afin de lui permettre de s’épanouir autrement et de développer ses talents et de renforcer son estime de soi à travers le sport, la musique ou le dessin, entre autres.
Selon les membres de SENS, les parents ont la responsabilité d’aider leur enfant qui se sent différent à affronter les remarques parfois blessantes des enseignants, ou les moqueries de ses camarades. Ils ont aussi le devoir de veiller à ce qu’il arrive à bien s’intégrer à l’école d’autant plus que certains enseignants ne sont pas suffisamment formés, selon eux, au sujet de la dyslexie.
« Les familles d’enfants “dys” se sentent dépourvues dans un système scolaire figé. Les parents doivent être l’avocat de l’enfant », disent-ils. Ils plaident aussi pour que les parents prennent le temps de rencontrer régulièrement les professeurs et de demander des aménagements, même si les dossiers sont lourds à remplir et à renouveler chaque année.
Pour Farzaana Keenoo-Chonee et Mithesh Soobarah, si un enfant dyslexique n’est pas pris en charge convenablement, cela a des conséquences scolaires et sociales. Cela qui peut représenter une frustration pour l’enfant ainsi que pour ses parents.
« Les familles d’enfants “dys” se sentent dépourvues dans un système scolaire figé. Les parents doivent être l’avocat de l’enfant »
Prise en charge
La prise en charge d’une personne souffrant de dyslexie est multidisciplinaire. Diverses sessions d’apprentissage sont prévues, afin d’essayer de corriger ce trouble. Des séances de phonologie sont proposées en cas de dyslexie dysphonétique. Cela à travers des exercices de décodage de lettres et de son, de conscience phonologique et de mémoire verbale à court terme.
Un travail est aussi effectué, afin d’améliorer l’attention du patient tant sur le plan visuelle que verbale chez ceux qui atteints de dyslexie dyséidétique. Cela comprend des exercices sur les phonèmes et sur l’assimilation de mots irréguliers.
À travers l’ergothérapie c’est un travail d’apprentissage de l’écriture et de l’orthographe qui est proposé, afin que le patient puisse associer des formes à des mots et à mieux visualiser. Cela concerne en particulier ceux qui souffrent de dyslexie visioattentionnelle. Ajouté à cela il y a des apprentissages de graphèmes.
Par ailleurs, afin d’aider à l’acquisition de l’automatisme des mouvements de l’écriture et des sessions sur la motricité sont prescrits pour ceux atteints de dyslexie motrice. Cela comprend aussi des exercices d’orientation. Des exercices de calligraphie peuvent aussi s’ajouter à ces séances.
Des sessions de psychothérapie sont également proposées pour aider l’enfant à surmonter le mal-être et le manque de confiance en soi que le patient peut ressentir par rapport à sa différence.
Aide individuelle à l’école
En cas de trouble léger de dyslexie, l’école peut apporter une aide individualisée à l’élève, en collaboration avec les thérapeutes. Si le trouble est sévère, avoir le soutien d’une école spécialisée peut s’avérer nécessaire, afin de redonner confiance à l’enfant et ainsi l’aider à travailler à son rythme.
Parmi, il y a l’école SENS à travers son approche holistique aux enfants qui ont des troubles d’apprentissage. Des stratégies adaptées sont utilisées par les enseignants et des aménagements sont faits au niveau de la classe pour faciliter l’apprentissage. Une axillaire peut être recommandée pour accompagner l’enfant dans la classe pour un meilleur encadrement.
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