Duel MMM-MSM : ça sent l’alliance malgré les critiques

Duel à distance entre Pravind Jugnauth à Vacoas et Paul Bérenger à Rose-Hill.

Si celui-ci est allé doucement sur les critiques envers le Premier ministre, son opposant l’a fustigé allant même jusqu’à le traiter d’antipatriotique. Les observateurs politiques parlent de stratégies pour ménager l’électorat. Le but de cette manœuvre, c’est de garder les partisans mobilisés, tout en gardant une porte ouverte. « Dans la conjoncture, il est difficile pour un parti d’aller seul aux élections, car l’électorat ne croit plus dans les partis traditionnels », souligne Dharam Gokhool.

Selon l’observateur politique, le leader du MMM joue cette carte pour ne pas perdre les derniers militants ‘die hard’. Paul Bérenger n’a pas oublié sa leçon de décembre 2014 lorsqu’il a vu son parti se fragmenter par la faute d’une alliance avec le PTr. « C’est le souhait des militants de voir leur leader comme Premier ministre. »

Il laisse une porte ouverte au MSM. Il est léger dans ses critiques contre le Premier ministre. Il évoque la passation des pouvoirs, le combat contre la pauvreté et demande à Pravind Jugnauth d’emboîter le pas à Theresa May en organisant des élections anticipées. Paul Bérenger sait très bien que le MSM est le seul allié possible, Navin Ramgoolam est toujours leader du PTr et pas question d’aller avec le PMSD.

De son côté, Pravind Jugnauth ne fait aucun cadeau à son opposant. Sur le dossier drogue, il traite Paul Bérenger d’antipatriotique et va même jusqu’à évoquer les frasques d’Ajay Gunness au poste de police de Flic-en-Flac, où ce dernier aurait tenté de libérer de force un proche qui conduisait en état d’ébriété. Le Premier ministre parle même des Rs 10 millions de la BAI que Paul Bérenger aurait encaissées.

Pour Jocelyn Chan Low, l’ancien chargé de cours à l’Université de Maurice, il s’agit d’une démonstration de force, tout en tâtant le pouls de l’électorat. Il souligne que Pravind Jugnauth est un Premier ministre en position de force et peut, donc, se permettre de fustiger son opposant. Il affirme qu’il est trop tôt pour parler d’alliance et il faut encore attendre, les choses évoluant vite.