Les discours des deux prétendants au poste de Premier ministre, Navin Ramgoolam et Pravind Jugnauth, sont une nouvelle fois au centre de l'attention dans le contexte politique actuel. Tout au long de cette année cruciale de 2024, ils mettront tout en œuvre pour se positionner de manière optimale. D'un côté, ils tenteront de convaincre l'électorat qu'ils demeurent le choix le plus judicieux pour le poste de Premier ministre, et de l'autre côté, ils travailleront activement à se discréditer mutuellement afin de gagner des points sur le plan politique.
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Yvan Martial : Le PM a raison de dire que l’Opposition ne lui fait pas peur"
Des différentes prises de parole du chef du gouvernement, Pravind Jugnauth, durant la semaine, c'est incontestablement le discours prononcé à Terre-Rouge qui a le plus marqué les esprits. Dans un premier temps, nous nous pencherons sur le fait qu'il a souligné qu'il n'a « aucune appréhension face à l'opposition ».
Même si l'on ne s'attend pas à ce qu'un Premier ministre en exercice avoue redouter la menace que pourraient représenter ses adversaires de l'opposition, nous avons tout de même sollicité l'avis de l'ancien éditorialiste, Yvan Martial, afin de mieux comprendre l'état d'esprit du Premier ministre à l'égard de l'opposition. « Le Premier ministre a tout à fait raison de dire que l'opposition ne lui fait pas peur, pour la simple et bonne raison qu'il a en face de lui une opposition complètement émiettée », a-t-il souligné.
Yvan Martial insiste sur le fait que, à l'exception du Parti travailliste (PTr), du Mouvement militant mauricien (MMM) et du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), qui ont finalement surmonté plusieurs hésitations pour parvenir à un accord et sceller une alliance en 2023, « les autres partis de l'opposition, comme Linion Moris, One Moris, le Reform Party, entre autres, représentent tous la désunion qui règne au sein de l'opposition ».
En revanche, il souligne que Pravind Jugnauth s'est distingué en tant que l'un des rares Premiers ministres ayant su maintenir une unité inébranlable au sein de son gouvernement. Yvan Martial met en avant le fait que les défections au sein du gouvernement ont été monnaie courante dans l'histoire politique du pays sous différents gouvernements. « Même Anerood Jugnauth a souvent eu des difficultés à maintenir l'unité de son gouvernement au cours de ses différents mandats. Il a fréquemment fait face à des ministres ou députés qui ont décidé de quitter son gouvernement. Ainsi, dans cette perspective, on peut dire que Pravind Jugnauth fait mieux que son père ».
À l'approche des élections à Maurice, une nouvelle salve d'attaques entre l'opposition et le gouvernement se profile. Les deux camps chercheront à exposer des dossiers compromettants pour discréditer leurs adversaires ou porter atteinte à leur intégrité. En cette année 2024, le leader du Parti travailliste (PTr), Navin Ramgoolam, a donné le ton à Mahébourg en accusant Pravind Jugnauth et un autre membre du Mouvement socialiste militant (MSM) d'avoir sollicité des commissions dans le cadre des poursuites engagées par contre un groupe d'investisseurs britanniques contre Maurice. Ces investisseurs avaient l'intention de mettre en place un projet résidentiel de luxe sur le site du Morne. Cependant, leur demande a été rejetée, principalement en raison du fait que le site a été ultérieurement déclaré patrimoine mondial par l'UNESCO. Navin Ramgoolam a annoncé son intention de révéler prochainement des dossiers compromettants concernant Pravind Jugnauth.
Cependant, les menaces proférées par le leader du PTr ne semblent pas du tout impressionner Yvan Martial, qui souligne que ce n'est pas la première fois que Navin Ramgoolam profère de telles menaces et que cela n'a jamais abouti à des actions concrètes. « Je commencerai à prendre les menaces de Navin Ramgoolam au sérieux lorsqu'il décidera de passer à l'action », déclare-t-il.
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