Il a tenté le coup et ses créations ont plu aux membres du jury. Le Mauricien Pawan Seewooruttun, propriétaire de la marque New Miuz, a remporté le prix du ‘Best Designer of the Year 2015’ lors du Runway Dubai, concours très prestigieux qui met en lumière les talents créatifs des designers du monde entier. La compétition a été organisée dans le cadre de la Dubai Fashion Week.
Ils étaient une bonne dizaine de créateurs de mode à avoir présenté leurs plus belles collections à ce concours haut de gamme, à l’hôtel Sofitel The Palm, du 24 au 26 novembre. Parmi, un Mauricien se distingue et rafle un trophée.
« Je suis honoré d’avoir pu remporter ce prix. Je n’y croyais pas. Cela n’aurait pas été possible sans l’aide de la couturière Magalie Potage qui a travaillé pour donner vie à mes créations », explique le créateur de 26 ans, qui travaille pour une compagnie en Espagne.
« Participer à un concours de haute couture n’est pas facile. Et qui plus est, présenter une dizaine de pièces pour séduire un panel de jury exigeant et rivaliser avec des créateurs du monde entier, n’est pas du gâteau ». Mais Pawan a relevé le défi… haut la main. Le thème de sa collection était ‘Oriental Bliss’.
« Je me suis inspiré de la culture arabe pour créer une collection légère, fluide et colorée. Ma collection conte l’histoire de Poucelina, l’héroïne du dessin animé. Tout comme elle, ma collection se transforme au fur et à mesure, en passant par des couleurs blanche, verte, fuchsia, bleue et noire pour finir par la pièce-maîtresse, pailletée », précise notre interlocuteur.
Cette dernière pièce de couture a séduit les membres du public et le jury. Sur le Net, les blogeuses en parlent. Cette notoriété, Pawan ne s’y attendait pas du tout. à l’âge de 12 ans, il découvre la mode. Alors qu’il accompagne un proche chez une couturière, il découvre son métier. « J’étais fasciné par sa façon de travailler et je voyais de multiples possibilités de créer. Par la suite, j’ai commencé à suivre la mode dans les magazines. J’analysais tout ce qui me tombait sous la main », se souvient Pawan.
Au collège, Pawan opte pour le dessin et choisit le Fashion & Design comme filière à l’Université de Maurice. Voulant à tout prix se faire un nom, il crée des vêtements. De bouche-à-oreille, les Mauriciens découvrent et apprécient son travail. Par la suite, il trouve du boulot dans une usins de textile. En parallèle, il se met à confectionner des vêtements avec espoir de pouvoir faire une percée à l’étranger. C’est là que Pawan façonnera son destin.
« Je voyageais beaucoup pour mon travail. Quand j’étais à l’étranger, après les heures de boulot, au lieu de jouer au touriste, j’appelais des photographes et des mannequins pour des ‘photos shooting’ de mes créations. Je les postais ensuite sur les réseaux sociaux et les envoyais à des compagnies, pour valoriser mes talents », explique Pawan.
Et bingo ! Ses créations plaisent et de nombreuses personnes me recherchent son expertise. Au mois de février, Pawan crée sa marque New Miuz et se met à son propre compte, en se lançant dans du sur-mesure. Au mois d’août, il découvre qu’une compagnie espagnole recrute et tente sa chance. Il obtient une bourse d’études pour suivre une formation sur le Denim, et en janvier, il commencera à travailler pour la compagnie.
Ses créations, ses photos… Pawan n’arrête pas de les publier sur les réseaux sociaux, et c’est là qu’il est approché pour participer à Runway Dubai III. À cet instant, l’occasion se présente pour lui d’être sous les feux de la rampe et de promouvoir le talent jusque-là inassouvi du jeune créateur.
« Au mois de juin, j’ai été sélectionné pour y participer et avec l’aide de Magalie Potage et toute une équipe, nous avons pu briller lors de ce concours », dit Pawan. Et son expérience à Dubayy a été formidable. « C’était incroyable de se faire interviewer par la presse étrangère et de voir que les gens s’intéressent à vous », dit le styliste en toute modestie. Toutefois, il concède que cela coûte beaucoup d’argent. « C’est un métier où il faut investir. Des sponsors m’ont aidé, mais ce n’est pas évident de se lancer dans ce domaine si select », précise notre interlocuteur.
Le prix élevé est le reflet des exigences de ce métier, un travail assidu, avec plus de tact, bref des produits sans fautes… Après Dubayy, Pawan se prépare pour l’Australian Fashion Week prévue l’année prochaine et pourquoi pas New York !
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