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Du rêve tropical au cauchemar judiciaire : ces expatriés piégés par l’amour, ruinés et dépossédés 

Ces expatri♪és ont été aveuglés par l'amour. (Image générée par l'IA)

Sous les tropiques, certains rêves d’amour tournent au cauchemar. À Maurice, plusieurs expatriés affirment avoir été piégés par des relations affectives qui, derrière des apparences idylliques, dissimulaient des intentions bien plus sombres. Accusés de violences sans preuves tangibles, expulsés de leur propre domicile, ruinés et privés de leurs enfants, ces hommes dénoncent un usage abusif du système judiciaire en matière de protection domestique. 

Alors que les institutions, les médias, les organisations non gouvernementales et les responsables politiques – à juste titre – s’engagent fermement contre les violences faites aux femmes, une autre réalité, plus silencieuse, émerge dans l’ombre : celle des expatriés piégés par une manipulation affective et judiciaire. Le rêve d’un amour tropical s’est transformé en véritable cauchemar juridique pour plusieurs étrangers installés à Maurice. Attirés par le soleil, la sérénité et parfois un nouveau départ sentimental, ils se retrouvent aujourd’hui ruinés, isolés et accusés à tort. Leur erreur ? Avoir fait confiance. 

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Un ressortissant européen d’une cinquantaine d’années, fraîchement installé à Flic-en-Flac, était venu chercher le calme, la chaleur humaine et pourquoi pas l’amour. Il ne se doutait pas que ce paradis tant espéré deviendrait son pire cauchemar. Sur un site de rencontres local, il a fait la connaissance d’une femme belle et charmante, se disant incomprise, vulnérable, en détresse… et surtout, convaincante. 

Séduit, il s’est rapidement attaché. Leur relation s’est intensifiée : mariage civil, achat d’une villa sur le littoral et ouverture d’un compte en banque commun. Toutefois, tout est enregistré au nom de la femme, conformément à la législation locale. Elle l’a persuadé : « C’est mieux pour toi, pour nous. Tu es un étranger. Je veux te protéger. » Aveuglé par l’amour, il a accepté sans méfiance.

Scénario parfaitement huilé

Pendant quelques mois, tout semblait idyllique. Puis, un matin, elle s’est rendue au poste de police. En larmes et la voix tremblante, elle l’a accusé de violences verbales et de menaces. Aucune blessure. Aucun témoin. Juste la parole de cette femme contre la sienne. Pourtant, cela a suffi. 

En moins de 24 heures, l’homme a été arrêté. Selon ses dires, il a été traité comme un criminel. Placé en cellule, humilié devant ses voisins, il a fermement nié les accusations portées contre lui.

Dès le lendemain, elle s’est présentée devant la Family Court avec un affidavit bien rédigé dans lequel elle accuse son époux de lui avoir proféré des « menaces de mort » et de lui avoir fait subir des « violences psychologiques ». Le juge lui a accordé une Protection Order. 

Résultat : il lui est légalement interdit d’approcher son propre domicile, celui qu’il a financé. Il ne peut plus voir ses enfants non plus. Il a perdu son toit, ses droits et sa famille. Déterminé à se défendre, il a engagé un avocat et un avoué. Mais les frais se sont rapidement accumulés. Alors que ses économies fondaient à vue d’œil, elle bénéficiait d’une aide légale gratuite. 

Coup de grâce : divorce et pension 

Mais elle ne s’est pas arrêtée là. Elle a demandé le divorce, une pension alimentaire conséquente, l’usage exclusif de la maison ainsi que la garde totale des enfants. Et elle a tout obtenu. Tout était à son nom. Tout semblait planifié depuis le premier jour. 

Ce scénario, longtemps perçu comme marginal, semble se banaliser. Dans l’Ouest de l’île, plusieurs expatriés évoquent un véritable « business de la relation » : simuler l’amour dans le but d’expulser le partenaire, de s’emparer des biens et d’obtenir une rente via pension alimentaire ou héritage. 

Thomas (prénom d’emprunt), un Belge de 52 ans, raconte avoir été aspiré dans la même spirale infernale : « Elle était parfaite au début, toujours gentille, à l’écoute. Elle m’a demandé de tout mettre à son nom. Puis un matin, elle a disparu et la police est venue me chercher. »

Quant à James (prénom d’emprunt), un retraité anglais, il raconte avoir été brutalement expulsé de son domicile à Tamarin, pour une simple dispute verbale. Certains, comme Marc (prénom d’emprunt), un entrepreneur français, dénonce une justice à deux vitesses : « J’ai tout perdu. Ma maison, mon entreprise, ma fille. Je suis désormais hébergé par un ami. Je survis. »

Tous dénoncent un déséquilibre. Dès qu’une femme affirme être victime de violences, le système judiciaire se met immédiatement en marche. Ce qui, dans des cas avérés, est fort louable : protéger rapidement une personne en danger est un devoir fondamental de toute société civilisée. 

Mais quand cette réactivité est utilisée comme arme par certaines, les conséquences peuvent être désastreuses : expulsion immédiate, rupture du lien parental, honte publique, isolement, précarisation, perte de statut et voire inscription au casier judiciaire pour des faits jamais prouvés.

Ces hommes, souvent âgés, sans famille sur place, se disent brisés, ruinés et réduits au silence. Ils craignent de parler, de passer pour misogynes ou de décrédibiliser les vraies victimes. « Qui osera s’exprimer ? » lance James. « Dès qu’on parle, on est accusés de misogynie, ou de vouloir décrédibiliser les vraies victimes. Mais nous aussi, nous avons besoin d’être entendus. » soutient-il.

La boîte de Pandore ouverte ?

Ils ne demandent pas de privilégier les hommes ni de rejeter ou d’affaiblir les lois protégeant les femmes. Ils réclament une justice plus équilibrée, une protection équitable pour tous. Car une loi détournée de son but peut provoquer autant de souffrances qu’elle prétend prévenir.Certains avocats, sous couvert d’anonymat, reconnaissent une hausse du nombre d’affaires de ce genre. Difficiles à prouver, elles sont toutefois bien présentes dans les tribunaux du pays. Pendant ce temps, des dizaines d’hommes sont pris au piège d’un chantage émotionnel et financier. Ils vivent dans la peur ; celle de parler, celle d’être stigmatisés, celle de tout perdre une seconde fois.

  • Nou Lacaz

 

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