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Du cockpit au business : la réinvention de Yohan Gallet

Yohan Gallet est titulaire d’une licence de pilote.

Jeune papa âgé de 29 ans, Yohan Gallet se destinait à une tout autre carrière. En effet, après le secondaire au Lycée La Bourdonnais, et l’obtention d’un diplôme en commerce et gestion, il s’envole pour l’Afrique du Sud, plus précisément Port Elizabeth, pour entamer une formation en aviation, l’Integrated Airline Transport Pilot Licence (IATPL). Son rêve : le « Bush Flying », l’aviation de brousse dans les régions isolées.

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Pourquoi a-t-il quitté le cockpit pour se lancer dans le compostage d’algues marines et de déchets verts ? « Never waste a good crisis », répond Yohan Gallet en riant. Il explique qu’au moment où il a obtenu sa licence de pilote, il s’est retrouvé bloqué en Afrique du Sud durant la pandémie de COVID-19. 

Face aux répercussions sur le secteur de l’aviation et préoccupé par son avenir, son père Luc-André, ancien entraîneur de chevaux et professionnel de la construction, lui suggère l’idée de se lancer dans le business du compostage d’algues marines et de déchets verts. « Le projet est né pendant le confinement sur l’initiative de mon père », se souvient Yohan Gallet. 

Sans expérience dans ce domaine, il se lance dans une formation autodidacte en ligne en regardant des vidéos, en lisant des articles scientifiques et en écoutant des podcasts, entre autres. Soutenu par son père, il apprend les ficelles du métier. De retour à Maurice, il commence à composter manuellement les algues marines et déchets verts dans la cour de sa maison. 

« Dans un premier temps, nous avons réalisé des tests dans notre potager et partagé notre compost avec des amis, avant de passer à la fabrication de compost à Gros-Cailloux. Maintenant, nous sommes à Bel-Ombre et notre production de compost organique est semi-industrielle », souligne-t-il. De deux personnes au départ, l’équipe de Sealife Organics est aujourd’hui composée de 17 membres, dont 12 femmes, ce qui lui permet de créer des emplois dans la région.

Sealife Organics, poursuit Yohan Gallet, se distingue par son engagement envers la durabilité, l’innovation et la qualité de ses produits, en offrant des alternatives écologiques aux produits chimiques agricoles. « Nous valorisons les ressources naturelles mauriciennes en contribuant à la régénération des sols et au nettoyage des plages envahies par les algues », précise-t-il. 

A-t-il dû faire face à des défis importants, notamment en termes de manque de connaissances agricoles et d’absence d’investissement initial ? « Grâce à notre détermination et à l’accompagnement du Programme d’accélération de La Turbine, nous avons réussi à structurer notre vision et à attirer l’intérêt des investisseurs », répond le jeune entrepreneur. Il précise que l’équipe de Sealife Organics s’engage à maintenir des pratiques respectueuses de l’environnement. « C’est ce qui nous a permis de remporter des concours », indique Yohan Gallet.

Quelle est sa journée type ? Yohan Gallet la débute à 5 h 30 par une séance de gym, suivie de son travail à l’unité de compostage à partir de 7 h 30. Entre les tâches administratives, la production de compost et d’engrais à libération lente, ainsi que la gestion des livraisons, sa journée de travail est bien remplie, se terminant à 17 heures. Il a pour loisir la natation. Joueur de rugby, il faisait partie de l’équipe ayant représenté Maurice en 2013, en Côte d’Ivoire. 

What’s next pour le jeune businessman ? « Notre objectif est de développer trois à quatre zones de traitement et transformation de déchets verts en produits du sol d’ici quelques années », conclut Yohan Gallet.

 

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