« Drwa a enn lakaz : platform sitwayen » est le nom de la plateforme lancée officiellement, ce dimanche 28 juin, par plusieurs organisations non-gouvernementales (ONG) et ceux qui militent depuis des années pour l’éradication de l’extrême pauvreté.
Son but est d’accompagner les familles de sans-logis, dont les frêles habitations ont été rasées, vers une phase transitoire et l’accès à une maison décente.
La plateforme citoyenne s’est rencontrée ce matin, au siège de la Confédération des travailleurs du secteur privé, à Rose-Hill, pour un forum-dialogue, visant à harmoniser ses actions. Et formuler un programme commun de revendications ainsi que de stratégies collectives d'urgence, pour les familles de squatters de Pointe-aux-Sables, Curepipe et Riambel.
Squatters et ONG se sont donc associés pour se faire entendre d'une voix lors de ce forum. Parmi les autres participants : l’ancien président de la République, Cassam Uteem, qui est aussi le président du mouvement international « Agir Tous pour la Dignité » Quart Monde (ATD Quart Monde), une association connue mondialement pour ses actions de lutte contre la pauvreté. Le père Mongelard, de l'Église catholique, et le syndicaliste Jack Bizlall, de l'Observatoire de la démocratie, étaient aussi parties prenantes.
Le forum-dialogue a démarré par l’intervention des représentants des squatters de Pointe-aux-Sables, Curepipe et Riambel. Les porte-parole des familles de squatters ont qualifié la démolition de leurs bicoques par les autorités d'« inhumaine », revendiquant leur droit au logement. Ils réclament surtout des actions immédiates. Car le délai accordé par la Cour suprême pour qu’ils quittent les terres de l'État expire ce mardi 30 juin.
Rappelons qu’à ce jour, les multiples rencontres les ONG et les autorités au sujet de la situation de ces défavorisés n'ont abouti à rien. Les familles de squatters affirment également qu'il est temps d'arrêter de les stigmatiser et « de tirer des conclusions derrière des écrans ».
Le forum-dialogue s’est poursuivi par un atelier de travail animé par la psychosociologue Mélanie Vigier de Latour-Bérenger.
Autre intervention, celle de Jack Bizlall. Qui déclare que les squatters ne sont pas dans l'illégalité, car leur action répond aux fondements mêmes de la prescription des terres.
L’ancien président de la République a aussi pris la parole. Cassam Uteem a décrit l'expulsion des squatters en plein confinement comme un geste « inacceptable ».
Représentants des ONG et intervenants ont réitéré leur soutien aux familles concernés, réaffirmant que l'État étant signataire des conventions internationales, il a le droit moral de garantir l'accès au logement à ces citoyens.
Mélanie Clémentine-Juliette
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