Les autorités ont intercepté, vendredi à Plaisance, un colis de mesamphétamine qui était adressé à un habitant de Saint-Pierre, à La Réunion. La police soupçonne qu’un réseau opère au sein des sociétés de courrier express.
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Le doute est désormais permis. L’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu), ainsi que les services de douane de la Mauritius Revenue Authority (MRA), ont de forts soupçons que des salariés de sociétés de courrier express sont de mèche avec des trafiquants de drogue. Les autorités mauriciennes estiment que ces derniers facilitent l’écoulement, sur le marché local, de la drogue envoyée à travers des colis censés être redirigés vers des pays de la région.
La combine est simple : tout colis destiné à un pays de la région n’est pas examiné et il suffit de faire un échange discret au sein d’une des sociétés de courrier express. Les caïds font poster deux colis semblables vers Maurice. Le premier ne contient rien d’illégal et il est adressé à un Mauricien. Le second, qui est à tout point similaire, doit transiter à Maurice avant d’atterrir ailleurs.
Vu que le colis destiné à La Réunion n’est soumis à aucun examen, les complices des caïds enlèvent la drogue qu’il contient pour le placer dans le colis destiné au Mauricien qui a déjà été examiné et le tour est joué. C’est ce qui devait être le cas dans l’affaire du paquet saisi avec 1,04 kilo de mesampthétamine valant Rs 15 millions et qui était en transit à Maurice.
Affranchi en Afrique du Sud, il devait être livré à une agence à Saint-Pierre, à La Réunion. C’est un examen aux rayons X qui a permis la découverte d’une substance crystalline.
L’enquête devrait maintenant déterminer si la drogue était bien destinée à La Réunion ou à un réseau à Maurice. Ce mode opératoire a été révélé, il y a trois mois, par Le Défi Quotidien. à l’époque, un colis adressé à un contact local a été échangé après le contrôle d’usage grâce aux complices employés dans des sociétés de courrier express.
Depuis, la Brigade antidrogue et les services de douanes exercent davantage de vigilance sur les colis en transit vers des pays de la région. Ces soupçons ont été confortés en août 2017 avec l’arrestation du facteur Shunnil Poonye, qui avait pris possession d’un colis d’héroïne valant Rs 30 millions à l’entrepôt du service de poste. L’objet provenait de Madagascar.
Ce sont des images de vidéosurveillance qui ont révélé qu’il a pris les photos d’un colis, qu’il l’a remplacé, avant de tenter de le faire sortir en douce après avoir prétendu qu’il avait été égaré.
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