Me Deepak Rutnah, qui assure la défense de Derek Jean Jacques, a objecté à ce que la poursuite verse certains éléments de preuve contre son client. Cela, du fait que ces preuves n’ont jamais été confrontées par la police à son client. La poursuite répond que l’intéressé avait refusé de répondre aux questions de la police.
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Le procès intenté à Rudolf Derek Jean Jacques, aussi connu comme Gro Derek, et Bruno Wesley Casimir, a repris, le lundi 10 février 2020, en cour d’assises, devant la juge Shameen Hamuth-Laulloo.
Gro Derek est poursuivi sous trois accusations de trafic de drogue. Il lui est reproché d’avoir livré, à deux reprises, environ six kilos d’héroïne à Seewoosing Dayal, soit en janvier et juin 2012 à Baie-du-Tombeau. Il est aussi accusé d’avoir, en mai 2012, remis 45 000 euros à travers des intermédiaires locaux pour financer l’importation d’héroïne de l’Afrique.
Quant à Bruno Wesley Casimir, il répond de deux accusations de trafic de drogue. Il est accusé d’avoir transporté les bouteilles de drogue au large d’Albion et de Baie-du-Tombeau en mars et avril 2012. Les deux plaident non coupable. Ils sont défendus par Mes Deepak Rutnah et Alwin Juwaheer respectivement. La poursuite est représentée par Me Denis Mootoo, Assistant du Directeur des Poursuites Publiques (DPP).
À l’appel de l’affaire, le lundi 10 février 2020, l’inspecteur Assaad Rujub a été appelé à la barre des témoins. Celui-ci, a présenté des photos prises par la police, au cours d’une perquisition dans un campement à Péreybère en 2012. Perquisition ayant abouti à la saisie de 6,5 kilos d’héroïne dissimulés dans deux sacs au fond d’une armoire. Le témoin a voulu aussi présenter un plan du site.
Droit au silence
Le policier a notamment expliqué que c’est suite à des informations révélées par Seewoosing Dayal, que la police s’est rendue à plusieurs endroits où Gro Derek lui aurait remis de la drogue à être cachée dans le campement.
L’inspecteur Assaad Rujub a aussi ajouté que lors de l’interrogatoire de Gro Derek par la police, celui-ci a notamment invoqué « son droit au silence ». Plus tard, Gro Derek devait dire à la police qu’il allait répondre aux accusations portées contre lui « uniquement en cour ». Le policier soutient que le bureau du DPP a été consulté sur la question.
Me Deepak Rutnah, qui assure la défense de Derek Jean Jacques, a présenté une objection formelle lundi. L’avocat dit contester toute démarche de la poursuite pour présenter en cour des éléments de preuve qui n’ont pas été confrontés à son client durant l’enquête de police. Cela, dit-il, en dépit du fait que son client ait invoqué son droit au silence. Il y va, selon l’avocat, du droit de son client à un procès équitable. Cela, tel que le garantit l’article 10 (2) b de la Constitution.
Me Denis Mootoo a invité la cour à débattre la question. La juge a ordonné aux deux parties de soumettre leurs arguments en écrit sur la question. Les débats auront lieu ensuite le mercredi 12 février 2020 sur le point de droit.
Rappelons que le procès a été repris à zéro, après le décès du juge Prithviraj Fekna. Ce dernier, qui avait de son vivant présidé le procès, avait mis son jugement en délibéré. Cela, depuis le 10 mars 2017, soit après les plaidoiries dans l’affaire. Toutefois, le juge Prithviraj Fekna n’a pu rendre de verdict dans l’affaire, car il est décédé le 6 août 2019.
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