Son entrée sur le territoire mauricien était redoutée. Il semblerait qu’elle soit déjà là. Le Forensic Science Laboratory (FSL) a confirmé, après des analyses, que les décès troublants de trois jeunes habitants de Ville-Noire, à Mahébourg, sont liés à la xylazine, communément appelée « drogue du zombie ».
Selon le FSL, cette nouvelle drogue, aux effets dévastateurs, a été utilisée sous forme de poudre dans les trois cas. Ce qui laisse supposer qu’elle est commercialisée sous cette forme par des trafiquants.
Plus inquiétant encore, cette drogue pourrait également être mélangée à d’autres composants chimiques, augmentant ainsi sa létalité. « Il nous est difficile de déterminer la provenance de la xylazine. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que cette drogue contient d’autres molécules purement chimiques », souligne le FSL.
L’inquiétude grandit parmi les travailleurs sociaux, qui sont en première ligne dans la lutte antidrogue. Ils se disent préoccupés de l’impact de cette nouvelle menace sur la santé et la stabilité de la société mauricienne. Ils demandent une action immédiate de la part des autorités pour d’abord comprendre cette drogue et contenir sa propagation.
Ally Lazer, président de l’Association des travailleurs sociaux de Maurice, dit avoir tiré la sonnette d’alarme il y a plus d’un mois. « Il y a moins de trois semaines, mes informateurs basés à la Réunion m’ont signalé quatre décès par overdose au pays liés à la drogue du zombie. Maurice, qui se trouve à seulement 20 minutes de vol de l’île sœur, ne sera pas épargné », déplore-t-il.
Mais il ne se dit pas étonné que cette drogue ait pénétré le territoire mauricien. « C’était inévitable. Les consommateurs de cette drogue deviennent comme des zombies. Elle les fait perdre tous leurs moyens », ajoute-t-il. Selon lui, Maurice a déjà perdu la lutte antidrogue.
Danny Philippe, chargé de plaidoyer chez DRIP, précise qu’il y a beaucoup de décès par overdose liés à cette drogue, selon les renseignements recueillis sur le terrain. « Cependant, les familles endeuillées auraient honte de dévoiler la cause des décès », dit-il.
Il explique que la xylazine est un sédatif pour les animaux à forte corpulence dont l’usage a été détourné pour qu’elle soit utilisée par les êtres humains comme une drogue très puissante. Elle est à d’autres substances. « Ce produit est tellement puissant qu’il peut provoquer un arrêt cardiaque immédiat », fait-il remarquer.
Danny Philippe souligne l’importance d’une sensibilisation accrue au sein de la population mais aussi et surtout parmi les toxicomanes. « Les consommateurs doivent être informés de la dangerosité de ce produit. Il y a de fortes possibilités que la xylazine soit mélangée avec d’autres substances chimiques », craint-il.
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