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Drogue de synthèse: la « strawberry » inquiète des travailleurs sociaux

La « strawberry » est prisée par les jeunes en ce moment. Elle peut être sous forme de bonbons ou de chocolat. Une association lance une campagne de prévention.

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Une association socioculturelle tire la sonnette d’alarme sur WhatsApp. Plusieurs parents ont reçu un message disant que la strawberry se vend aux alentours de plusieurs établissements scolaires. L’association lance un appel aux parents pour qu’ils dissuadent leurs enfants d’accepter des bonbons offerts par des étrangers et des amis. La situation devient encore plus préoccupante, dans la mesure, où, la semaine dernière, dix jeunes ont été admis à Brown-Séquard. « Cette drogue est, en effet, disponible depuis quelque temps », indique Imran Dhannoo. Ce que redoute surtout le travailleur social est le fait qu’un sachet de cette drogue synthétique se vende à Rs 100, soit un produit qui est à la portée des jeunes.

« Seul le nom change… »

Imran Dhannoo explique qu’il y a plusieurs familles de drogue de synthèse, dont les cannabinoïdes. Ceux-ci contiennent une substance qui imite le tétrahydrocannabinol (THC), le principe actif du cannabis, qui procure une sensation d’euphorie ou de bien-être. « La drogue de synthèse est une imitation du THC, qui se trouve dans le cannabis naturel. À Maurice, elle est connue sous divers noms : fraise, C’est pas bien… En 2013, on connaissait le Black Mamba. Actuellement, la drogue la plus prisée est Bat dan latet. » Ce que confirme le travailleur social Ally Lazer. « Auparavant, on avait Ben Laden, ensuite Black Mamba et maintenant Bat dan latet », confie-t-il. Concernant la strawberry, il affirme qu’elle est en effet disponible depuis quelque temps. « C’est seulement le nom qui change, car il faut écouler le produit. Il y a des collégiens qui ont déjà consommé cette drogue. » Selon une étude menée par le ministère de la Jeunesse et des Sports en 2015, un élève sur cinq consomme du cannabis ou de l’héroïne. Le rapport Youth Determinants in Mauritius, financé par les Nations unies, décrit le comportement des jeunes âgés de 15 à 24 ans à Maurice. L’étude souligne que les garçons sont les plus touchés par les drogues. 16,2 % ont déclaré avoir fumé un joint dans l’enceinte de l’école. Ainsi, le rapport recommande de mettre l’accent sur des programmes de prévention au niveau des écoles ou encore dans des centres communautaires. De plus, l’étude estime qu’il faut développer de nouvelles campagnes antidrogue. En 2013, il y a eu cinq arrestations, 19 en 2014, 103 en 2015 et 111 de janvier 2016 jusqu’au 10 juillet 2016.

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