Drogue de synthèse : la situation est alarmante

Drogue de synthèse Tous les ingrédients pour fabriquer la drogue de synthèse.

La drogue synthétique fait des ravages et la situation est alarmante. C’est le constat de Vidhu Madhub-Dassyne, directrice du Forensic Science Laboratory, et de Vivekanand Ramburrun, directeur des Douanes, qui intervenaient , samedi, dans l’émission.

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Vidhu Madhub-Dassyne
Vidhu Madhub-Dassyne

De 2014 à ce jour, le nombre de saisies effectuées par des limiers de la brigade anti-drogue (Adsu) a augmenté. Le tableau suivant en présente l’historique.
Parlant de la préparation de la drogue de synthèse, Vidhu Madhub-Dassyne affirme que la poudre, pure à 99 %, est importée principalement d’Asie. Elle explique que la préparation se fait à Maurice en utilisant des solvants (méthanol, acétone), puis en mélangeant la préparation à une cigarette artisanale. Selon la directrice du laboratoire scientifique, « la préparation de la drogue de synthèse à Maurice est très basique ».

Vidhu Madhub-Dassyne explique que le Forensic Science Laboratory travaille en collaboration avec plusieurs organismes internationaux, notamment United Nations On Drugs & Crime, sur la drogue. Il y a des échanges d’informations entre les parties concernées. « C’est ce qui nous permet de comprendre l’évolution de la drogue synthétique à Maurice », dit-elle.

De son côté, Vivekanand Ramburrun souhaite trouver un contrôle plus strict sur la vente et l’utilisation des composants entrant dans la préparation de la drogue. Il cite notamment l’acétone, qui se vend librement dans le commerce, et  de ce qu’il qualifie de « dual purpose goods » utilisables pour fabriquer de la drogue de synthèse. La douane, poursuit le directeur, contrôle l’entrée de cette drogue à Maurice via l’aéroport, le port et les services postaux, entre autres. La majorité des saisies a été effectuée au niveau de la poste, dit-il.

En 2017, le montant des drogues saisies était de Rs 71,9 millions et, de janvier à avril 2018, de Rs 61 millions. « Nous disposons de certaines informations sur le trafic de drogue », fait comprendre Vivekanand Ramburrun. Il parle des équipements dont disposent les douaniers pour la détection de la drogue qu’on tente de faire entrer au pays. Il explique qu’il y a deux mois, des formateurs de la Drug Agency des états-Unis étaient à Maurice pour peaufiner la préparation de nos douaniers. Et d’ajouter qu’une autre équipe arrivera bientôt pour assurer une formation sur la drogue synthétique et sur les moyens de lutter contre les laboratoires clandestins. « La douane travaille aussi en collaboration avec la Southern African Development Community (SADC) et il est possible que ce service soit doté d’un laboratoire pour faire ses propres analyses, avant de faire appel au Forensic Science Laboratory pour d’autres tests », dit le directeur des Douanes.

Vivekanand Ramburrun parle aussi des amendements apportés à la Dangerous Drugs Act pour un contrôle plus élargi des analyses des produits suspectés de contenir des dérivés de la drogue. Selon lui, si le contrôle légal a été renforcé, il n’empêche qu’il y a des failles concernant le contrôle physique. D’où son souhait pour un contrôle rigoureux de la vente des produits utilisés pour la préparation de la drogue de synthèse. Tout comme Vidhu Madhub-Dassyne, Vivekanand Ramburrun trouve que « la situation de la drogue est alarmante à Maurice ».

Année de saisies Nombre
2014 27
2016 256
2017 598
2018 (jan-fév) 217

 

 

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