
- À l’origine du drame, une dispute sur le vol d’un portable
- Deux Malgaches inculpés pour meurtre
Un anniversaire qui vire au drame. Olivier Razafitiandrazaka, un Malgache de 32 ans, a été poignardé à mort lors d’une altercation sur la plage de Pointe-aux-Sables. Deux suspects ont été arrêtés. Au centre de cette affaire : un simple téléphone portable.
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Installé à Maurice depuis plusieurs années pour y travailler, Olivier Razafitiandrazaka s'était rendu, dimanche, avec une amie à une fête d’anniversaire organisée sur la plage publique de Pointe-aux-Sables par l’un de leurs compatriotes. Mais la soirée a tourné au drame : une bagarre a éclaté, et le jeune homme a été mortellement poignardé. La police criminelle de Port-Louis Sud a procédé à l’arrestation de deux suspects malgaches, Nirina Bernard Adriamanantena et Harena Rakotomanantsoa.
Les suspects étaient en liberté sous caution. En 6 juillet 2019, ils avaient été arrêtés, ainsi que deux autres personnes, pour le meurtre d’Abu Swaley, un commerçant de Vallée-des-Prêtres.
Harisoa, une amie de la victime, peine encore à réaliser ce qu’il s’est passé. Depuis quelque temps, elle, Olivier et d’autres compatriotes malgaches vivaient en colocation dans une maison à Curepipe. « Nous avions été invités à l’anniversaire d’un ami malgache sur la plage de Pointe-aux-Sables. Nous y sommes allés ensemble », raconte-t-elle.
Tout semblait bien se dérouler, jusqu’à ce qu’un incident vienne gâcher la fête. « Vers 19 h 30, je me suis rendu compte que mon portable avait disparu », explique Harisoa. Elle a alors demandé aux personnes présentes si elles ne l’avaient pas vu et a proposé que quelqu’un l’appelle pour tenter de le localiser. C’est à ce moment-là que Nirina Bernard Adriamanantena, l’un des convives, est intervenu violemment. « Énervé, il est monté sur la table et a crié qu’ils n’étaient pas des voleurs. Pourtant, je n’accusais personne ! Ensuite, il m’a frappée au visage sous les yeux de mon fils. Je suis tombée, et c’est Olivier qui m’a aidée à me relever », relate-t-elle.
La situation a rapidement dégénéré. « Olivier est allé lui parler pour lui demander pourquoi il avait réagi ainsi », poursuit Harisoa. Mais l’agresseur s’est dirigé vers le parking de la plage, suivi par Olivier, qui voulait obtenir des explications. « Je le suivais de loin pour entendre ce qu’il lui disait », ajoute-t-elle. Ce qui devait être une discussion s’est transformée en un passage à tabac.
« Il faisait déjà nuit. Ils étaient deux à le frapper violemment, lui assénant plusieurs coups. Nirina Bernard est ensuite allé jusqu’à une voiture en stationnement, puis il est revenu. Soudain, j’ai vu Olivier couvert de sang. Il avait été poignardé. Dans l’obscurité, je ne sais pas si c’était avec un tournevis ou un couteau. Il s’est effondré, et ils ont continué à lui donner des coups de pied avant de prendre la fuite », raconte-t-elle, encore sous le choc.
Son amie a dû chercher de l’aide pour le transporter d’urgence à l’hôpital. « Il était en sang, mais il ne cessait de parler. Je lui ai dit de se calmer. Une fois à l’hôpital, les médecins ont commencé à l’ausculter et l’ont emmené pour un scanner. Quelques minutes plus tard, le personnel soignant est venu m’annoncer qu’il n’avait pas survécu », confie Harisoa, bouleversée. L’autopsie a révélé que la victime est décédée après avoir reçu un coup fatal porté au cœur.
La police de Pointe-aux-Sables, épaulée par la CID de Port-Louis Sud, a ouvert une enquête et a procédé à l’arrestation des suspects. Nirina Bernard Adriamanantena et Harena Rakotomanantsoa, déjà connus des services de police de Pailles, ont été appréhendés. Lors de leur interrogatoire, ils ont confirmé qu’une altercation avait éclaté après la disparition du téléphone de Harisoa, menant au drame. Lundi, lors d’une battue sur la plage, un tournevis suspecté d’être l’arme du crime a été retrouvé. Les deux suspects ont été traduits devant la justice sous une accusation provisoire de meurtre.
Sous le choc, Harisoa se retrouve désormais seule pour entreprendre les démarches visant à rapatrier le corps de son ami à Madagascar. « J’ai sollicité l’aide de nos compatriotes et de l’ambassade malgache, mais j’appelle aussi les autorités à nous soutenir pour qu’il puisse être inhumé auprès des siens. »Un appel a également été relayé sur les réseaux sociaux.

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