Le mari meurt des suites d’une maladie, le fils est mortellement poignardé. Le tout en une semaine. C’est le drame que vit Sylvianne Mac, 61 ans.
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Sylvianne Mac est une femme anéantie. A peine une semaine après avoir enterré son époux, emporté par la maladie, la voilà qui perd son fils Michael Heyward Misly, 44 ans. Le cadet de la famille a été poignardé par un présumé dealer à Petite-Rivière le 21 juillet dernier. Après cinq jours à l’unité des soins intensifs, il a rendu l’âme.
A Morcellement Illois, Pointe-aux-Sables, où vivait la victime, le temps s’est arrêté. « J’avais espoir qu’il allait se remettre sur pied. Mo ti met tou dan lamin bondie », lâche-t-elle, la voix nouée par l’émotion. Heyward, poursuit Sylvianne Mac, était une personne simple et sans histoire. Le 13 juillet, ce père d’un fils de 24 ans venait de souffler ses 44 bougies.
« Heyward n’a pas fait de grandes études, mais il était débrouillard. Cela fait de nombreuses années qu’il travaille pour un entrepreneur qui place les plaques de dalles pour des maisons en construction », explique-t-elle. Le quadragénaire n’a jamais eu de problèmes de drogue. « Il était apprécié de tous dans la localité », poursuit la mère. Heyward vivait séparé de son épouse et se consacrait à son travail et à sa famille.
« Mon fils se réveillait très tôt chaque matin pour se rendre à son travail. à 4 heures, il était déjà debout pour marcher jusqu’à Grande-Rivière Nord-Ouest afin de prendre le bus », ajoute-t-elle. Le matin du 21 juillet, elle ne se doutait guère que c’était la dernière fois qu’elle voyait Heyward vivant.
« D’habitude, il n’apporte pas de pain, il en achète à Rose-Hill. Ce matin-là, il m’a dit d’en préparer un pour lui », nous explique sa mère. Comme à l’accoutumée, son fils est sorti de la maison à 4 h 30. « Il avait fini de travailler vers 14 heures ce jour-là. Il est venu à la maison, moi j’étais encore sur mon lieu de travail », ajoute Sylvianne Mac. Cependant, après quelques instants à la maison, le quadragénaire s’est rendu à Petite-Rivière : « Linn al get so bann kamarad ».
Cette rencontre s’est terminée en un bain de sang. « Heyward avait descendu quelques bières », explique un proche de la victime. Une bagarre a eu lieu entre Jean Julio Louis, 35 ans, et la victime. Au cours de ce vif échange, Heyward a été poignardé avant de s’effondrer. Son agresseur, un habitant de Petite-Rivière connu des services de police, a pris la fuite.
Grièvement blessé, le quadragénaire a été transporté à l’hôpital A.G. Jeetoo, où il a subi une délicate intervention. « Je suis allée voir mon fils dès que j’ai appris son agression. Dokter in dir nou li ant de sans », se souvient avec peine Sylvianne Mac. Elle dit n’avoir pas perdu espoir pour autant. « J’ai beaucoup prié pour qu’il s’en sorte. J’avais espoir », nous dit-elle. Durant cinq jours, elle fera le va-et-vient pour être au chevet de son fils.
Mardi, l’espoir de Sylvianne s’est envolé. Heyward, après son intervention chirurgicale, est resté dans le coma avant de pousser son dernier soupir.
Le présumé agresseur se constitue prisonnier
Jean Julio Louis, 35 ans, détient un lourd casier judiciaire. Après l’agression de Heyward Misly, il était recherché par la police criminelle de Petite-Rivière. Mercredi, il s’est constitué prisonnier. Ce sont les limiers de la MCIT qui ont pris l’enquête en main. Le présumé suspect a fait ressortir que la victime était venue sur place pour se procurer une dose de brown. « Il n’était pas d’accord avec cette dose. Il a dit qu’il l’avait payée trop cher », a-t-il expliqué aux enquêteurs.
C’est ainsi que les deux hommes auraient eu une altercation. « Linn donn mwa kout pwin. Monn tir enn ti kouto, monn pik li », devait-il poursuivre. Il a comparu en cour de Bambous sous une charge provisoire de meurtre. L’autopsie a révélé que Heyward Misly est mort d’une septicémie due aux coups reçus à l’abdomen.
La famille de la victime ne croit pas en cette thèse. « Mon cousin avait environ Rs 400 en sa possession. Le suspect a vu que Heyward avait bu, il a tenté de lui prendre cet argent. C’est ainsi qu’il s’est fait agresser », nous explique une cousine du défunt.
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