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Drame de Mare-Longue : les familles de Parmeshwar Dhookeeya et Rohan Doojean anéanties

Parmeshwar Dhookeeya était un passionné de la mer. Rohan Doorjean avait tout l’avenir devant lui.

Alors que ce week-end aurait dû être un moment de joie et de recueillement, les familles de Parmeshwar Dhookeeya, 35 ans, et Rohan Doorjean, 22 ans, pleurent leur disparition aussi subite que tragique. Le kanwar qu’ils transportaient avec un groupe de dévots d’Albion a pris feu après avoir heurté un câble de haute tension du CEB. Ils n’ont pas survécu à la décharge électrique.

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Pooja, la sœur de Parmeshwar : « Se enn parti noumem kinn ale »

Il se faisait une joie de célébrer la fête de Maha Shivratree avec sa famille et ses proches, ce samedi. Contre toute attente, ces derniers ont dû lui dire un dernier adieu, vendredi. Parmeshwar Dhookeeya, 35 ans, n’a pas survécu après que le kanwar que transportait le groupe de dévots d’Albion dont il faisait partie, a pris feu à hauteur de Mare-Longue, le jeudi 16 février.

Au domicile familial à Albion, le chagrin pèse de tout son poids. Siam et Sorekha Dhookeeya, les parents de Parmeshwar, sont consternés après cette disparition aussi soudaine que tragique. « Li depas trazik. Pa krwar », lance Siam Dhookeeya, écrasé par la douleur. 

Il explique que ses deux fils et d’autres amis de la localité ont construit leur kanwar avec dévotion. Ils voulaient le terminer à temps et souhaitaient que leur création ait du succès. « Enn zourne li al fer kanwar, li retourn tar. Dernie zour, pre minwi linn revini », relate-t-il. Par la suite, ils ont érigé un imposant char.

Pooja, sa sœur aînée, est tout aussi incrédule. Parmeshwar, dit-elle, était très apprécié dans le village d’Albion. Il gagnait sa vie comme skipper. « Li ti bien kontan lamer. Li ti kontan so travay. » Il passait également beaucoup de temps en famille. « Quand il n’avait rien à faire, il aimait rester à la maison. » 

La grand-mère maternelle du défunt est envahie par l’émotion. Elle s’est occupée de son petit-fils depuis sa tendre enfance et tous deux partageaient un lien fusionnel. « Mo ti dan mo lakaz kan monn tann sa problem-la. Mo bien sagrin. Depi piti mo get li. Nimport ki problem li get mwa. Mwa osi mo get li », ajoute-t-elle, le cœur lourd. 

« Meyer goalie ki Albion ena »

Dans son temps libre, lorsqu’il n’était pas avec sa famille, Parmeshwar Dhookeeya passait beaucoup de temps avec ses amis du village. Amoureux du ballon rond depuis tout jeune, il a notamment joué dans l’équipe d’Albion Rovers qui a pour capitaine, Kamal. Le cœur lourd, ce dernier confie : « Li enn mo neve mem. Linn zwe avek nou dan Albion Rovers. Bokou sampion nou finn fer. Nou fer sampion rezional. Enn de bann meyer goalie ki Albion ena. Linn enn zwer Albion Union. Samdi pase, li ti ena enn match. Zot inn gagne. » 

Vinod, l’oncle de Rohan : « Mo prie bondie donn zot paradi » 

C’est la consternation chez la famille Doorjean, à Camp-Créole, Albion. Rohan, âgé de 22 ans, est parti trop tôt. Décrit comme un jeune homme très pieux, il faisait beaucoup de sacrifices pour la fête de Maha Shivaratri. Il avait aussi à cœur sa famille. « Pa zis pou la fami me osi pou so lapriyer », raconte Vinod Doorjean, son oncle paternel.

Rohan Doorjean rêvait de mettre sur pied sa propre entreprise spécialisée dans la fabrication de portes et fenêtres en aluminium. D’ailleurs, après le collège, il avait rejoint un fabricant de menuiserie en aluminium. « Depuis, il avait déclaré qu’il aurait sa propre entreprise un jour », ajoute Vinod Doorjean. 

Selon lui, son neveu et ses cousins ont toujours fait le pèlerinage jusqu’à Grand-Bassin. « Cette année, il a rejoint une équipe de la région pour l’organisation un peu tardivement à cause du travail », dit-il. 

La construction du kanwar a débuté en janvier. « Rohan et les autres membres du groupe d’Albion étaient partis couper des bambous. Kan zot sek, zot inn asize ansam pour plis bann bambou la avan prosed ar montaz kanwar. Mo prie ki bondie donn zot paradi parski zot ti lor enn bon sime. »

Vinod Doorjean regrette ce qu’il s’est passé. Pour lui, l’important n’est pas la taille du kanwar, mais la foi. « Je ne pense pas que c’était le kanwar le plus grand. L’intention de ces jeunes dévots était de prier. C’est un accident. Enn maler kan li vini, nerport kan li pou vini, nou pa kapav bare. » 

Il lance un appel pour que cette tragédie ne se répète pas. « Je demande aux jeunes et aux dévots de construire des petits kanwars. C’est pour leur propre sécurité et pour ne pas obstruer la circulation », conseille-t-il. 

Ce kanwar faisait la fierté du shivala d’Albion

albion

Ce kanwar recouvert de blanc avec une tête de serpent à son sommet faisait la fierté des dévots issus du shivala d’Albion. 

Ce groupe d’habitants d’Albion s’attelaient à sa fabrication depuis décembre dernier. « Depi desam noun al koup bambou, noun komans ranze an zanvie. Linn diman bokou lapenn, noun pran bokou letan fer kanwar gagn enn form koumsa », soutient Akash Bissoo, l’un des rescapés. 

Tout au long de leur pèlerinage, vêtus d’un T-Shirt affichant le nom de leur localité, ils tiraient fièrement leur kanwar et exécutaient des pas de danse avec celui-ci. D’ailleurs, à Grand-Bassin, dans l’aire de stationnement, d’autres pèlerins admiraient la beauté de ce kanwar, certains n’hésitant pas à le filmer. 

Depuis la tragédie de jeudi, sur les réseaux sociaux, les hommages pleuvent. « Mo leker extra fermal, nou pa pou bliye zot. Se enn dezastr, monn trouv zot kan pe sorti Grand-Bassin », écrivent des TikTokeurs. D’ailleurs, plusieurs vidéos défilent sur cette plateforme.

 

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