Elle croyait en son innocence et avait décidé de l’accueillir sous son toit après sa libération conditionnelle dans une affaire de viol. Savita Narayasami ne se doutait pas, cependant, que le religieux Marouf Hadgi Latchimy serait, quelque temps après, accusé du meurtre de sa fille Wendina, âgée de 21 ans.
« Ma mère ne croyait pas que le religieux ait pu commettre un viol. Elle avait confiance en lui et lui a proposé de venir habiter chez elle en attendant que finissent ses démêlés avec la justice », nous confie la sœur de la victime, âgée de 33 ans. C’est d’ailleurs cette dernière qui a présenté Marouf Hadgi Latchimy à la défunte. Dans l’après-midi du mardi 19 juillet, c’est l’horreur qui s’est invitée chez elle.
En rentrant chez elle à Social Welfare Road, Chemin-Grenier, ce jour-là, Savita Narayasami découvre le corps de sa benjamine gisant dans une mare de sang sur un canapé dans le salon. Wendina Narayasami avait déjà rendu l’âme. Il y avait des traces de lutte dans la pièce. La mère de la victime cherche de l’aide auprès des voisins et la police est immédiatement alertée.
Marouf Hadgi Latchimy a également été retrouvé portant de graves blessures qu’il se serait lui-même infligées. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital Nehru à Rose-Belle. Mercredi, le suspect a subi une délicate intervention chirurgicale, avant d’être admis à l’unité des soins intensifs de l’établissement. La mère de Wendina Narayasami a expliqué aux policiers que le religieux était chez elle le jour du drame.
Des funérailles émouvantes
Savita Narayasami a ajouté que vers 16 h 30, elle est sortie à la demande du suspect pour rencontrer deux Réunionnais. Deux couteaux maculés de sang ont été retrouvés sur le toit de la maison par les enquêteurs. La police a aussi découvert une lettre, dans laquelle le religieux clame son innocence dans l’affaire du viol. L’autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin et le Dr Maxwell Monvoisin a attribué le décès de Wendina Narayasami à un « slash wound to the neck ». Les funérailles de Wendina Narayasami ont eu lieu, jeudi, chez sa tante à Camp-Jeannette, Chemin-Grenier. Proches, amis et voisins ont tenu à rendre un dernier hommage à la jeune fille, qui est décrite comme douce et gentille. L’émotion était à son comble. Savita Narayasami a dit un dernier adieu à sa fille. « Kifer tonn ale, tonn kit mwa koumsa. Wendina ti enn bon tifi. Tou seki monn kapav fer pou li, monn fer », hurle-t-elle de douleur. Ses deux autres filles sont aussi totalement abattues à l’idée de ne plus revoir leur petite sœur.Suspect dans une affaire de viol
Marouf Hadgi Latchimy est en liberté conditionnelle après avoir été accusé de viol. Le 25 mai dernier, une habitante de Mahébourg, âgée de 37 ans, a porté plainte contre lui au Central Criminal Investigation Department (CCID). Elle a accusé le religieux d’avoir abusé d’elle à son domicile, alors qu’il s’y était rendu pour faire des prières.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !