Un policier de 46 ans affecté à la Special Support Unit s’est tiré d'une balle dans la tête, le jeudi 15 décembre, dans les toilettes du SSU Complex, aux Casernes centrales. Une note a été retrouvée dans son casier.
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La force policière est en deuil. Rajoo Marday, dit Moorghen, s’est suicidé jeudi matin 15 décembre en se tirant une balle dans la tête. Le drame s’est déroulé dans les toilettes de l’Operation Room de la Special Support Unit (SSU). En entendant un coup de feu, un de ses collègues s’est précipité dans les toilettes. À sa grande surprise, il a constaté que Rajoo Marday s’était donné la mort.
La victime, qui comptait 23 ans de service au sein de la force policière, gisait dans une mare de sang. Le policier qui a fait la découverte macabre a informé son sergent. Ce dernier a alors informé ses supérieurs. L’Assistant Commissioner of Police et patron du Central Criminal Investigation Department, Devanand Reekoye, et les surintendants de police Behary et Mannaram entre autres se sont rendus sur place.
Rajoo Marday a utilisé un revolver de la marque Smith & Wesson qui était conservé dans un coffre dit « strong box ». Il a pris possession de l’arme, y a inséré deux balles de calibre .38 et s’est rendu dans les toilettes. Il a retourné l’arme contre lui et s’est tiré une balle dans la tête.
Les limiers du Scene of Crime Office ont récupéré une douille sur les lieux du drame. Une note a été retrouvée dans le casier du policier dans laquelle il est écrit : « All is well. Everything is working out, my highest good. Out of this situation only good will come. I am safe. » Les enquêteurs ont aussi saisi les effets personnels de la victime et son téléphone portable. Le cellulaire du policier a été envoyé à l’IT Unit et le diary book de la police a été saisi pour les besoins de l’enquête.
Les limiers de la Criminal Investigation Division de Port- Louis ont interrogé des membres de la famille de Rajoo Marday, dont son fils de 15 ans et son épouse. Elle a été la dernière personne à avoir été en contact avec lui. Elle a expliqué aux enquêteurs que son époux lui a dit qu’il avait mal au crâne. « Il m’a dit de téléphoner à son travail pour dire qu’il allait être en retard » a-t-elle expliqué.
Elle a révélé qu’un peu plus tôt, Moorghen lui avait envoyé ce message : « Mo pe atann kot bis stop mo pe asize. » Elle a également indiqué aux hommes du surintendant de police Behary que mercredi, elle l’avait appelé vers 18 heures pour prendre de ses nouvelles. Il l’a rassurée en lui disant qu’il « était bien rentré » et qu’il avait repris le travail.
Dépressif
Vers 22 h 05, le policier a appelé son épouse sur son téléphone portable mais cette dernière ne répondait pas. Rajoo Marday a alors appelé sur le cellulaire de son fils et lui a dit : « Pas mwa to maman. Il m’a demandé comment se portait notre fils de deux ans. » C’était la dernière fois qu’elle lui parlait. C’est vers 7 heures le jeudi 15 décembre que l’épouse a appris l’effroyable nouvelle. Elle a expliqué aux policiers qu’ils n’avaient aucun souci, ni financier ni conjugal.
Le frère benjamin de Moorghen a affirmé aux enquêteurs que ce dernier avait quelques soucis par rapport à l’héritage laissé par leur défunt père.
« Moorghen était dépressif depuis une affaire d’héritage. En 2014, notre père est décédé. Nou papa ti fer par e Moorghen okip enn kanpman dan Albion. »
Les limiers attendent que les rites funéraires soient complétés pour pouvoir approfondir cet aspect de l’enquête. L’autopsie pratiquée par le chef du département médicolégal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, et le médecin légiste le Dr Prem Chamane, a attribué le décès de la victime à un « gunshot to head ».
L’enquête, menée par le sergent Chowrimootoo et l’inspecteur Dilloo, est placée sous la supervision du surintendant de police Sailesh Kumar Behary.
Un collègue du policier : «Il était toujours jovial»
Un collègue de Rajoo Marday a confié au Défi Quotidien, sous couvert de l’anonymat, que ce dernier ne donnait aucun signe de détresse. « Rajoo était toujours un homme jovial. On est sous le choc après ce drame. »
Incompréhension chez la famille
Chez le policier à Chebel, les proches sont inconsolables. Le membre de la SSU laisse derrière lui une épouse effondrée et deux fils de 15 ans et 21 mois. Les proches du policier ne comprennent pas les raisons derrière ce geste désespéré. Le beau-frère de Rajoo Marday indique que ce dernier aimait son travail. « Nous ne comprenons pas ce qui a pu le motiver à commettre ce geste. Il aimait son travail. Il travaillait même les jours de congé. Il était apprécié de tous. »
Une policière se tue avec son arme de service
Le 7 septembre, la policière Karishma Gosto avait été retrouvée morte dans une pièce au poste de police de Baie-du-Tombeau où elle travaillait. Elle s’était donné la mort en se tirant une balle dans la tête. Elle était en poste comme Station Orderly lorsque le drame s’est produit. Cet acte de désespoir avait pour toile de fond une affaire de cœur.
Inspecteur Shiva Coothen : «Il faut plusieurs séances pour savoir si une personne est instable»
Ce drame remet en lumière les cas similaires survenus dans le passé au sein de la force policière. Pour l’inspecteur Shiva Coothen du service de presse de la police, « Tout officier qui rencontre des difficultés doit en parlent avec un de ses supérieurs.
Une fois cette étape franchie, le médecin de la police l’examinera. Il faut plusieurs séances pour détecter si une personne est instable. Il y a des signes et des symptômes. Sinon, c’est son officier hiérarchique qui doit observer son comportement ».
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