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Dr Yashir Peerbaccus - Chirurgien en otorhinolaryngologie : «La thyroïde régule la vitesse de fonctionnement de l’individu»

La glande de la thyroïde pèse 30 g et a une grande fonction. En effet, elle a pour rôle de réguler le métabolisme de l’individu. Explications du Dr Yashir Peerbaccus, chirurgien en otorhinolaryngologie.

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«La glande thyroïde a pour fonction de produire les hormones thyroïdiennes qui vont réguler la vitesse de fonctionnement de l’individu », explique le Dr Yashir Peerbaccus.

En cas de carence, ce n’est qu’après deux à trois semaines que les effets peuvent se faire sentir chez une personne en bonne santé, dit-il. Le dysfonctionnement de la glande thyroïde affecte particulièrement les femmes, car il ressemble aux fluctuations hormonales mensuelles. Ainsi, une carence ou une thyroïde hyperactive peut accentuer les troubles de l’humeur par exemple.

Dysfonctionnement

Le dysfonctionnement de la glande thyroïde n’a pas la même influence sur chaque personne, précise le chirurgien. Il dépend avant tout du type de pathologie dont souffre l’individu. Ainsi, en cas d’hyperthyroïdie, la personne peut perdre du poids, avoir des sueurs, la diarrhée, avoir des tremblements, être agressive.

La glande thyroïde a pour fonction de produire les hormones thyroïdiennes qui vont réguler la vitesse de fonctionnement de l’individu»

Dans d’autres, les symptômes peuvent être une baisse du rythme cardiaque, une voix éraillée, des troubles de la mémoire, des troubles de règles (aménorrhée), une baisse de libido, la constipation, la prise pondérale, la dépression.

Si c’est une hypothyroïdie, les symptômes sont un état de fatigue, la dépression, la sensation d’avoir constamment froid, une baisse de la libido, des palpitations avec rythme cardiaque accéléré, des sudations, le tremblement des mains, la perte pondérale ou un plus grand appétit qui va provoquer une prise de poids, des troubles du sommeil, des règles irrégulières, une fatigue physique, des énervements, une tendance à avoir soif, l’exophtalmie (gonflement des yeux ou maladie de Basedow).

« Dans les deux cas, cela a une influence sur la vie sociale, amoureuse et professionnelle de la personne », indique le médecin.

Alimentation

Dans certains cas, une hyperthyroïdie peut se transformer en une hypothyroïdie. Cela peut être une situation de pathologie auto-immune de la thyroïde, comme la maladie d’Hashimoto (thyroïde chronique). Au début, de la maladie, il y a une carence d’hormones thyroïdiennes qui peut aller jusqu’à une destruction de vésicules dans la glande. Cela peut avoir pour conséquence une libération non contrôlée des hormones thyroïdiennes restantes qui va provoquer une hyperthyroïdie.

Comme c’est le cas dans de nombreuses maladies, une alimentation saine et équilibrée peut contribuer à être en bonne santé. Afin de prévenir le dysfonctionnement de la glande thyroïde, une consommation d’aliments riches en produits de mer ou en sel iodé est recommandée.

Les causes du dysfonctionnement de la thyroïde peuvent être auto-immunes, c’est-à-dire que les anticorps de l’individu peuvent lutter contre la glande. Cela peut être aussi être le résultat des effets secondaires de certains médicaments. Dans d’autres cas, un ou plusieurs nodules peuvent apparaître de façon spontanée. Cette maladie peut être héréditaire ajoute le Dr Peerbaccus.


La glande thyroïde

La glande thyroïde est un organe qui se situe dans le bas du cou. Bilobé (partagé en deux lobes), en forme de papillon, il pèse environ 30 g. Sa fonction principale et la production d’hormones thyroïdiennes (T3 et T4). Ces hormones vont réguler le métabolisme de l’individu. Les hormones sont fabriquées par la glande en absorbant l’iode de l’organisme. L’iode se trouve dans les produits de mers et les algues. C’est pourquoi les personnes habitant en montagne ont plus de risque d’être en carence de ces hormones.

Il existe trois grandes lignes de pathologies de la glande thyroïde : l’hyperthyroïdie, l’hypothyroïdie et nodules/cancer dont la plupart des nodules sont bénins.


Traitements

Deux types de traitements sont proposés à ceux qui souffrent du dysfonctionnement de la glande thyroïde : la prise de médicaments ou la chirurgie. « La chirurgie est indiquée en cas de difficultés à contenir les symptômes, malgré un traitement médical », explique le chirurgien. Une intervention chirurgicale est aussi préconisée s’il y a une suspicion de cancer d’un nodule, fait-il ressortir. « L’hypertrophie de la thyroïde peut aussi conduire à la chirurgie », ajoute-t-il. Et avec les techniques utilisées de nos jours, la chirurgie de la glande est considérée comme plutôt simple ne laissant presque plus de cicatrice.


Des problèmes qui ont été signalés à propos du médicament Levothyrox utilisé par certaines patientes pour traiter leur problème de la thyroïde. De sources dignes de foi, nous avons appris qu’il n’y a aucun problème avec le médicament disponible sur le marché mauricien. Pour le Dr Peerbaccus, il est trop tôt pour se faire une idée sur le lien causé à effet concernant l’utilisation de ce médicament et il faut plus de reculs.

Selon notre source, ce sont des médicaments dont les excipients ont été modifiés par le laboratoire qui ont provoqué des effets indésirables chez certaines patientes. Il ajoute que les médicaments vendus localement n’ont rien à voir avec ceux qui ont été vendus en France.

Le Dr Peerbaccus souligne pour sa part que les patients doivent rester vigilants et ne pas hésiter à consulter leur médecin s’ils remarquent des changements dans leurs habitudes de vie. Leur entourage peut également contribuer à cette vigilance.

Témoignage

Sharonne : « Je tente de gérer au maximum la situation »

État de fatigue, irritabilité, colère incontrôlée, main tremblotante, tiques des yeux sont quelques-unes des situations dont Sharonne, la quarantaine, a appris à gérer, afin de pouvoir mener une vie normale.

Le dysfonctionnement de la glande thyroïde est la source de nombreux inconvénients que ce soit sur le plan professionnel ou familial.

« Je sens davantage le problème quand je suis sous pression au travail. Je peux perdre patience rapidement ou être agressive », raconte-t-elle.

Idem quand elle est chez elle avec ses enfants. « Je peux me mettre en colère pour des peccadilles alors que je suis consciente que j’aurais pu régler les choses autrement », explique-t-elle.

Bien qu’elle ne se rappelle pas quand exactement elle a remarqué son problème de la thyroïde, elle croit que cela remonte à son enfance. Et son problème est assez visible avec le gonflement de son cou. Malgré tous les inconvénients de sa maladie, Sharonne a appris à vivre avec. Elle a refusé la chirurgie pour ne pas se retrouver à prendre à vie des médicaments pour remplacer les hormones de la thyroïde. Mais chaque année elle doit faire des analyses (qui coûte environ Rs 2 500) des hormones thyroïdiennes (T3 et T4) pour une vérification de son état de santé.

Elle redoute aussi l’intervention chirurgicale, car elle refuse qu’on lui enlève un organe qui a une aussi importante fonction. « Je préfère vivre avec et je tente de gérer au maximum la situation », dit-elle. Si elle doit se faire opérer, ce sera en dernier recours.

 

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