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Dr Rajah Madhewoo : inlassable guerrier

Il avait participé à de nombreuses manifestations et a donné son soutien aux plus vulnérables.

Il était revenu dans son pays natal par amour pour son île. Il était connu pour son grand cœur et pour ses combats en faveur des droits humains. Tous se rappellent de lui comme d’un guerrier et c’est pour cela qu’il était redouté par d’autres. Les funérailles de ce grand homme ont eu lieu ce dimanche. 

Il a perdu sa bataille contre la Covid-19, le mercredi 24 novembre. A 67 ans, le Dr Madhewoo, fervent défenseur des droits humains, laisse derrière lui ses deux fils (qui sont rentrés au pays, samedi, pour les funérailles qui se tiendront ce dimanche), des proches éplorés et des centaines d’amis ou de bénéficiaires, à qui il avait apporté son aide. 

Sur les réseaux sociaux, les commentaires pleuvent. tous le décrivent comment un patriote et beaucoup pleurent son départ. Le Dr Rajah Madhewoo répondait non seulement aux appels de détresse sur les radios privées, il aidait aussi les personnes de son entourage, les chiens errants, les organisations non-gouvernementales, tout en menant des batailles au niveau national. Il s’était ainsi un peu attiré les foudres des dirigeants. Cela ne le décourageait point. Pancarte en main, il se rendait devant le parlement pour manifester, comme représentant du peuple, même s’il n’avait pas eu de succès en politique. « Ziska mo mor mo pou fer tann lavwa lepep », disait-il. et c’est justement ce qu’il a fait, car son dernier succès est la bataille remportée devant le comité des droits de l’homme contre l’obligation de donner ses empreintes pour la carte biométrique. 

Après une semaine passée aux soins intensifs à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, il a rendu l’âme, car ses poumons avaient déjà été affectés. Son ami Soobash Hurree, qui l’avait conduit à l’hôpital, a relaté qu’il ne voulait pas s’y rendre, car « li ti pe dir gard sa plas la pou enn lot malad ». sans doute une de ses dernières phrases, qui décrit jusqu’au bout ce grand homme, et c’est ainsi que tous veulent se souvenir de lui. 

Ukhoy Fanweer : « Mon fils ne connaîtra pas son sauveur »

C’est le seul regret d’Okhoy Fanweer et de sa famille, actuellement en France pour les soins de son benjamin. Son père, très attristé du décès du Dr Madhewoo, a tenu à lui rendre hommage : « Il était parmi ceux que Dieu a mis sur notre chemin, lors de ce moment difficile que nous avons vécu. Je me rappellerai toujours ses paroles : “mo pa pou dormi tan ki Ieden pa al la France.” Il restera de lui ce qu’il a donné, la chance à mon enfant de vivre. Mon souhait, mon rêve était qu’il rencontre notre petit cœur de beurre à notre retour, mais la vie en a décidé autrement. J’ai eu la chance de parler à sa nièce, ce qui m’a permis de comprendre et d’accepter qu’il n’était plus de ce monde. Si je peux demander un héritage, je demanderai à Dieu de me donner le cœur de Rajah, afin que je puisse continuer à faire ce qu’il faisait de bien autour de lui. Ieden te remercie pour tout, Rajah. » 

La famille du petit Ieden est très reconnaissante envers le Dr Madhewoo.
La famille du petit Ieden est très reconnaissante envers le Dr Madhewoo.

 

Kiran Madhewoo  : « Je lui ai parlé deux jours avant sa mort »

Kiran Madhewoo pleure le décès de l’homme avec qui elle a été mariée, et avance que c’était quelqu’un de bon et de très généreux. Elle avance qu’elle accompagnait toujours son époux dans ses actions sociales et que son départ laisse un grand vide : « Il ne voulait pas se rendre à l’hôpital et depuis quelques jours, quand il était aux soins intensifs, je prenais de ses nouvelles à travers les employés de l’hôpital. Deux jours avant sa mort, je lui ai parlé. Il m’a demandé de lui emmener un ventilateur. J’ai été choquée d’apprendre sa mort. Le pays a perdu un homme exemplaire. » 

Conflits familiaux et recours légal 

Il y a eu des conflits, le lendemain du décès du Dr Madhewoo. La raison : savoir qui allait récupérer la dépouille. D’une part, son épouse, qui avance qu’elle a légalement le droit de le faire et d’autre part, son fils, ses autres proches et l’un des avocats du défunt. Ce dernier explique : « Son divorce devait être entendu, lundi dernier, mais malheureusement, il était à l’hôpital. Nous ne comprenons pas pourquoi elle vient aujourd’hui réclamer des droits, les clés de son bureau, de sa maison, de sa voiture, entre autres ». Selon lui, elle a refusé de faire savoir, aux autres membres de la famille, la date et le lieu des funérailles. 

La principale concernée dément. Elle avance qu’elle était très proche de son mari et qu’elle est affligée par sa mort. Et d’expliquer qu’elle a uniquement voulu procéder aux rites religieux traditionnels, pour respecter les dernières volontés de son époux : « Mo pa pe anpes personn vini ek malerezman dimoun pe koz mwa an mal, parski mo pe bizin pran ban desizion. » 

Quant aux enfants du Dr Madhewoo, ils n’ont pas souhaité faire de commentaires à ce stade, mais avancent qu’ils n’écartent pas d’entamer des actions légales. 

 

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