Dr Oomandra Nath Varma : «Le MIE rédigera les manuels des Grades 7 à 9»

C’est parti pour la réforme éducative. Et avec elle, bon nombre de changements dans les manuels utilisés en classe tant au primaire qu’au secondaire. Une situation qui risque d’être critique pour les libraires.

La Nine Year Continuous Basic Education a débuté cette année. 2017 devient ainsi l’année de la transition dans l’éducation. Déjà, au niveau du primaire, les manuels utilisés ont changé. Au secondaire, les choses s’activent. Le directeur du Mauritius Institute of Education (MIE), le Dr Oomandra Nath Varma, indique que le syllabus et le National Curriculum Framework (NCF) des Grades 7, 8 et 9 seront officiellement lancés bientôt.

Concernant la production des manuels pour les Grades 7 à 9, il précise qu’elle sera différente cette année : « Le MIE rédigera les manuels des Grades 7 à 9 tandis que ceux de la Form I (Grade 7) se feront cette année et il incombera aux éditeurs de les imprimer et de les vendre. » Le même exercice aura cours pour la Form II (Grade 8) en 2018 et pour la Form III (Grade 9) en 2019. « Les collèges utiliseront nos livres mais les responsables pourront en prescrire d’autres s’ils le jugent nécessaire. Toutefois, il est recommandé de suivre le contenu des livres produits par le MIE pour être en ligne avec les évaluations du NCF qui se feront en Grade 9 (Form III). »

L’objectif de ce changement est de standardiser les manuels utilisés. Le MIE fera appel à des enseignants du secondaire et au Service diocésain de l’éducation catholique (SeDec) pour l’élaboration des nouveaux manuels. Si les livres sont gratuitement distribués aux écoliers du primaire, ils seront par contre payants pour les élèves du secondaire, comme c’est le cas actuellement.

Inconvénients

Il y a plus d’une vingtaine d’années, les manuels du secondaire étaient produits par le MIE et les éditions de l’océan Indien (EOI). Le directeur des Éditions Le Printemps et président de la Booksellers and Stationery Owner’s Association, Ahmad Sulliman souligne : « Ces ouvrages n’étaient pas très bien vus parce que la qualité laissait à désirer. Aujourd’hui, nous retournons à l’ancien système mais la différence, c’est qu’il y aura un appel d’offres. Celui qui offrira la qualité et le meilleur prix au public sera sélectionné. »

Ahmad Sulliman insiste pour que les autorités tiennent compte du niveau des apprenants. Actuellement, certains collèges prescrivent des manuels qui ne sont pas utilisés dans d’autres établissements. « Nous devons avoir le contenu du programme d’études au plus tôt afin de produire des ouvrages supplémentaires qui soient en ligne avec ce qui est proposé. Cet exercice permet également d’offrir un choix aux enseignants. »

Pour sa part, le directeur des EOI, Yashvin Hassamal, confie que cette décision causera des inconvénients : « Nous ne savons pas ce qui nous attend. Est-ce que les ouvrages existants seront toujours valables ou non ? Nous sommes déjà à la fin de janvier et nous aurions voulu savoir ce qu’il en est afin de planifier 2018. »

Il ajoute que selon les règlements mis en place par les autorités, les responsables des collèges doivent soumettre leurs commandes en juin chaque année. « Normalement, les auteurs s’attellent à la réalisation pendant les vacances du troisième trimestre et ils ont besoin de temps pour produire des manuels de qualité mais en l’absence du syllabus, ce n’est pas aisé. »

Les manuels proposés au secondaire sont produits par des auteurs et mis en vente dans des librairies. Avec les changements, le directeur de BM Bookcentre, Mahmad Mittoo, indique qu’en fonction du stock disponible chez chacun, les pertes se chiffreront à Rs 300 000 au minimum. « Chaque libraire a son propre stock et à chaque rentrée, nous mettons en vente de nouveaux livres recommandés qui seront utilisés les années suivantes par les responsables des collèges. Avec ces changements, nous nous retrouvons perdants. »

Il soutient également que les parents ne pourront pas revendre les livres achetés cette année, alors que c’était très pratique pour certains, car cela leur permettait d’avoir quelques sous pour acheter d’autres manuels.