300 millions de personnes souffrent de dépression à travers la planète, selon l’Organisation mondiale de la santé. Ce qui représente une hausse de 18 % sur la période de 2005 à 2015. Diverses mesures devraient être prises pour enrayer ce problème, estime le Dr Laurent Musango, représentant de l’OMS à Maurice.
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« La dépression devrait être considérée comme un problème de santé publique comme le préconise l’OMS, insiste Le Dr Laurent Musango. Ce mal devrait être une priorité, surtout dans la région africaine. Il faut impérativement briser le silence autour de la dépression.» « Il faut sensibiliser les personnes concernées afin qu’elles en parlent. C’est la première étape de la guérison de l’individu et la famille doit lutter contre la stigmatisation. »
Le Dr Laurent Musango ajoute que pour combattre la dépression dans le monde, tous les pays devraient miser sur la décentralisation des soins et les placer au niveau périphérique. « La dépression touche la famille, l’entourage, les amis, les collègues du malade. Tous devraient être capables de l’aider. Une synergie entre les services de santé publique et privée et la société civile est recommandée: « Tout le monde doit communier ses efforts contre la dépression. »
Outre la décentralisation des services psychiatriques, il faudrait prévoir des psychologues, infirmiers psychiatres, travailleurs sociaux ou encadreurs communautaires pour fournir un soutien, un service de proximité, sans que soit nécessaire la présence de médecins spécialistes. Il faut prévoir une formation sociale et la prise en charge de la dépression, précise le Dr Musango.
Le thème de l’OMS « Dépression : parlons-en » pour la Journée mondiale de la santé observée ce vendredi 7 avril, vise à inciter les personnes souffrant de dépression de briser le silence et de se faire aider. « De plus en plus de jeunes sont concernés par cette maladie. La dépression touche 300 millions de personnes. En Afrique, on recense 30 millions de personnes. Cela représente environ 30 fois la population de Maurice. Dans le pire des cas, la dépression conduit au suicide entre 15 à 29 ans. C’est un problème parmi la population jeune », insiste-t-il.
Le Dr Musango soutient que la stigmatisation qui entoure la dépression entraîne le rejet par les familles de personnes dépressives, considérées « dévaluées ». Conséquence : la personne dépressive ne se reconnaît plus et n’arrive plus à poursuivre ses activités quotidiennes. D’où un impact sur la productivité du pays, ajoute notre interlocuteur. « Il est regrettable que de nombreuses personnes estiment que la dépression ne peut être traitée. Or, on peut la prévenir et la guérir », affirme le Dr Musango. Le thème « Dépression: parlons-en » vise à sensibiliser davantage le public à ce propos.
L’étude menée sur les maladies non transmissibles en 2015 indique que 16,7 % des personnes interrogées manifestaient les symptômes de la dépression. La prévalence des symptômes dépressifs était présente chez 13,1 % des hommes et 19,6 % des femmes.
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